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Interview : She Pleasures HerSelf

par François Zappa

She Pleasures HerSelf est l’un des groupes les plus choquants du moment. Venus tout droit de Lisbonne, ils jouent un genre de post-punk/darkwave avec « avertissement parental ». Dans cette interview qui n’est pas destinée à tous les publics, Nuno Varudo et Nuno Francisco nous parlent de leurs disques et de leur futur concert au DarkMad à Madrid, le 26 octobre. De la musique pour se toucher… et pour faire l’amour.

—Que pouvez-vous nous dire sur la scène goth au Portugal ? Même si ce pays est proche, c’est triste que, nous, les Espagnols, ne sachions que très peu de choses sur ce merveilleux pays.

—La scène goth du Portugal est petite, comme partout ailleurs. Il n’y a que peu de salles consacrées au genre, il existe un festival organisé par Fade In qui a lieu dans un château dans la ville de Leiria, et certains promoteurs alternatifs organisent des spectacles, mais pas particulièrement goth… En général, ils font passer des groupes provenant de toute la scène alternative. Les gens ont besoin d’écouter de nouvelles choses et c’est très intéressant de constater que ta musique traverse les frontières des pays du monde entier.

En Espagne, on sent qu’on a beaucoup de soutien de la part des gens, et c’est très motivant. On a hâte de jouer au DarkMad, on est sûrs que ce sera une incroyable expérience pour nous tous. D’ailleurs, on espère bien recevoir plus d’invitations pour jouer dans votre merveilleux pays… Alors, Barcelone, Vigo, La Corogne, Séville, Malaga, Almeria, Mojácar, Valence, Bilbao, Palma ou Ibiza, ce sera un plaisir de jouer pour vous tous.

Je suppose que la raison pour laquelle les Espagnols ne connaissent pas mieux la musique portugaise dark est qu’on n’en a jamais eu… même pas dans les années 80. Je suppose que ce doit être le meilleur moment pour les groupes de post-punk, goth, darkwave portugais, avec des groupes comme : NU:N, IAMTHESHADOW, The Dreamer Never End ou LUR LUR ! Je vous conseille d’écouter ça, ainsi que Mão Morta or Sétima Legião !

—Le nom du groupe est-il inspiré des paroles d’une chanson de She Wants Revenge ?

—Ah bon ? Bien sûr que… oui ! Justement, on a parlé à Justin de SWR (il y a quelques jours) et on lui a dit. Il nous a fait un grand sourire !

—Qu’est-ce qui vous intéresse dans le S&M ? Vous aimez tous ?

—Si vous parlez de la chanson de Rihanna… Oui, on adore tous, haha… Ces mots constituaient et constituent toujours une grande source d’inspiration pour SPHS :

Feels so good being bad

There’s no way I’m turning back

Now the pain is for pleasure

’Cause nothing can measure

Love is great, love is fine

Out the box, out of line

The affliction of the feeling leaves me wanting more

’Cause I may be bad but I’m perfectly good at it

Sex in the air, I don’t care, I love the smell of it

Sticks and stones may break my bones

But chains and whips excite me

—Tous les trois (tous les quatre, maintenant), vous faisiez partie de groupes différents avant de former She Pleasures HerSelf. Comment vous êtes-vous rencontrés ?  

—On est de vieux amis, presque des frères, seule Leticia est nouvelle dans notre cercle. Depuis toujours, tous nos groupes précédents se sont estompés puis ont évolué sur la petite scène alternative portugaise pour devenir ensuite une entité appelée SPHS. Pour SPHS, on devait aller à un concert de She Past Away à Lisbonne. Le concept a été créé par Nuno et David, puis a évolué… Le reste appartient à l’histoire.

—Quelles sont vos influences, les groupes des années 80 ou les groupes modernes ?

—Nos influences principales proviennent des années 80 et 70, mais on écoute beaucoup de nouveaux groupes. On pense être un mélange entre l’ambiance des années 80 et 70, avec une touche moderne.

Votre premier album, Fetish, est sorti en 2017. Comment vous rappelez-vous votre première expérience en studio ?  

—Notre studio se trouvait dans le salon de David. On n’a jamais travaillé dans un studio d’enregistrement, on a notre propre salle de répétition, où on crée le son tous ensemble. Par contre, les chansons sont créées depuis l’ordinateur de David et l’iPad de Nuno Varudo.

—Que pouvez-vous nous dire des paroles ? Sont-elles basées sur votre expérience ou sortent-elles de votre imagination ?

—Elles ne peuvent pas être plus réelles.

—Comment a été reçu votre deuxième album pour le moment ?

—Très bien ! On a eu de bonnes critiques, le label est satisfait des ventes. On attend patiemment, car on pense que cet album nous ouvrira des portes.

—Le nom de cet album est XXX. Est-ce que le groupe est intéressé par la pornographie ?

SPHS, c’est de la pornographie, parfois softcore, parfois hardcore. On a grandi avec Pornography, des Cure, l’un de leurs meilleurs albums. On ressent toujours le besoin de créer quelque chose d’original. XXX est visuel, sexuel, c’est une trilogie (3 invités ont participé), on est trois éléments et une invitée en live.

—Que pouvez-vous nous raconter sur votre collaboration avec le groupe italien Ash Code ? Comment est née cette idée ? Vous avez tourné ensemble, pas vrai ?

Ash Code sont nos amis. On est partis en tournée en Allemagne et au Royaume-Uni ensemble, on les adore. Quand ce genre de lien existe, c’est facile de travailler ensemble.

—Dans les années 70, certains musiciens comme Klaus Schulze ont composé de la musique pour des films pornos. Est-ce que ce genre d’expérience vous intéresserait ?

—Ce serait génial, on adorerait jouer dans un film porno aussi… avec des morts-vivants ?

—Pensez-vous que votre musique est faite pour faire l’amour ?

—Oui, bien sûr. On la compose dans ce but, pour que les gens s’amusent, se fassent plaisir et puissent se trouver eux-mêmes. Le nom de She Pleasures HerSelf est en lui-même une ode à tous ceux qui aiment s’amuser, vivre de nouvelles expériences, sans s’imposer de limites. Une ode également à la quête de l’amour et de la vie, à la quête du plaisir…

—Le groupe a été assez courageux pour faire une reprise de « Love Will Tear Us Apart » de Joy Division et de « Heroes » de Bowie. Pensez-vous que vous ayez réussi à imprégner ces chansons de votre personnalité ?

—On trouve toujours des chansons qu’on adore, ces deux-là sont parfaites. « Love Will Tear Us Apart » est une chanson sur un cœur brisé. « Heroes » est un hymne de l’un des artistes les plus parfaits de tous les temps. C’est difficile de prendre la « perfection » et de la déconstruire, mais on a adoré le défi et je pense que nos fans ont adoré le résultat.

—Comment êtes-vous tombé sur la chanson de Red Zebra que vous avez reprise ? On les a interviewés l’année dernière.

—La chanson de Red Zebra est tout simplement l’une de nos chansons punk préférées. On a pensé mettre au point une reprise de cette chanson, une version plus électro et sexuelle, située entre la décadence du punk et les lumières d’une piste de danse peuplée de cadavres dansants.

—Le groupe a une image choquante. Avez-vous déjà eu des problèmes à cause de ça ?

—Est-ce qu’on a eu des problèmes ? Peut-être que c’est pour ça que plus personne ne nous invite, car les gens ont peur de nous. Peut-être qu’on pourrait avoir une invitation pour jouer dans un film d’horreur, haha… Au début, le seul problème qu’on a eu s’est présenté au moment d’enregistrer notre nom et nos chansons. La plupart des plateformes ne les acceptaient pas, on a dû passer par la bureaucratie pour trouver un moyen d’y remédier, mais au final, on y est arrivés. She Pleasures HerSelf est partout maintenant !

—Avez-vous déjà pensé à inclure un genre de spectacle sexuel pendant vos concerts ?

—On l’a déjà fait, pas avec du contenu sexuel explicite, mais avec du contenu fétichiste et sexy. On a donné un concert avec des danseurs fétichistes, mais pour le moment, on l’a uniquement fait au Portugal. On a aussi quelques chansons en ligne avec ces artistes fétichistes, une présentation qu’on a enregistrée dans notre salle d’enregistrement.

—Récemment, le groupe a tourné en Europe. Vous avez également joué en Espagne. Où votre musique est-elle la mieux reçue ?

—D’après ce qu’on en sait, on n’a jamais eu de mauvais retour sur un concert. Si les gens viennent, c’est qu’ils nous ont déjà écoutés et donc, il est possible qu’ils aiment notre show et notre musique. En Europe, on pense que les publics les plus euphoriques (pas nécessairement dans l’ordre) sont la Belgique, l’Italie, la France, les Pays-Bas, et bien sûr… l’Espagne.

—Que pouvez-vous nous avancer de votre concert au DarkMad ?

—Entre Fetish et XXX… Intense… On vous attend de pied ferme !

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