On est tous humains, on a tous ses besoins et ses limites, c’est pourquoi j’ai raté une partie du concert de True Zebra au W-Fest. Je l’ai immédiatement regretté, quand j’ai écouté leurs trois dernières chansons du set et quand le jour d’après, l’un des journalistes m’a dit que ça avait été le meilleur concert de la journée. Kevin Strauwen a sorti un nouvel album, Idiorhythmic, le quatrième d’une carrière entamée en 2012 avec un disque homonyme. Depuis, il a auto-édité ses albums en plus de publier la compilation 123 sur le prestigieux label Wool-E Records. Vous pouvez acheter Idiorhythmic dans sa version numérique ou sur CD dans un joli digipack.
Comme le dit Kevin Strauwen, Idiorhythmic consiste en un ensemble de chansons sur l’effondrement de soi et la déconnexion qui en résulte avec l’amour. Le premier morceau concerne les connexions : déjà dans « Connection is Addiction », l’artiste annonce clairement la couleur à la fois sur le plan thématique et musical, présentant un morceau électro énergique, très accrocheur et aux multiples couches. « Wait Wait Wait » est encore plus dansant mais tout aussi sombre, avec un bel interlude. C’est un morceau parfait pour conduire sur des routes sans fin.
On suit le thème de l’album avec « Logistica and Thelemia », où l’artiste est déchiré entre volonté et désir. Le début nous rappelle irrévocablement NIN : ce n’est pas pour rien que l’album préféré de Kevin est Downward Spiral, bien que le groupe de Trent Reznor n’ait jamais eu un son aussi purement électronique. Sans aucun doute l’une des meilleures de l’album, la chanson se poursuit avec des rythmes industriels et des basses puissantes. L’album ralentit avec « Weird », une chanson avec des paroles qui ne vous laisseront pas indifférent. Nous continuons avec l’influence de NIN dans « Sex », bien que ce soit surtout dans la manière de chanter, même si je trouve celle de Kevin Strauwen beaucoup plus sensuel dans ce morceau où les synthétiseurs semblent vriller le cerveau.
Les rythmes frénétiques reviennent avec « Move », un morceau presque cinématographique, au début ressemblant à DAF, avec un rythme EBM que l’on ne peut qu’aimer. On termine avec le morceau titre où l’androgynie de Placebo danse sur des rythmes industriels qui me rappellent le Construction Time Again de Depeche Mode dans un grand morceau électro.
Pour finir, notez également que True Zebra vient de sortir deux albums sur Bandcamp comportant des chansons écrites avant que le projet n’adopte ce nom. Le premier, newuarts : Moving Sound and Music For Film, comprend des chansons de 1998 et 2011. Il y a aussi une deuxième partie qui couvre la période 2008-2015, publiée en édition très limitée cette dernière année.