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Sinner’s Day 2021 : dimanche

par François Zappa

Le dimanche a été à la fois marqué par les incroyables concerts et par la dégradation du temps qui s’est traduite par un refroidissement (les fenêtres du hangar étaient ouvertes par mesure d’hygiène contre le Coronavirus) et quelques problèmes causés par la pluie. Après la journée marathon du samedi, la fatigue s’est commençait déjà à se faire ressentir lors de cette deuxième journée, où nous sommes restés de 11 h du matin à 1 h 30 du soir.

Photos: Patrice Hoerner

Empathy Test

La journée commençait par le concert d’un groupe que nous adorons, Empathy Test. Le chanteur, Isaac Howlett, semblait légèrement contrarié de jouer si tôt. On comprend tout à fait leur position, il est normal qu’un groupe de leur niveau veuille jouer à un autre horaire, mais on comprend aussi le point de vue du festival, qui souhaitait remplir les locaux dès le début. Et pour cause : on était nombreux à nous être levés tôt pour assister à la performance du groupe de synthpop. Le trio a commencé par « Monsters », également le titre du dernier album, suivi de « Empty Handed », « Vampire Town », « Stop » où le chanteur a fait preuve de ses impressionnantes capacités vocales, l’incroyable « Bare my soul » et la puissante « Fear of Disappearing ». On attendait avec impatience la merveilleuse « Losing Touch ». On n’a certainement pas été déçus par ce premier moment magique de la journée. Le groupe a ensuite terminé sur « Here is the Place ». Quoi de mieux pour commencer un festival ?

Haujobb

Le deuxième groupe de la journée n’était autre que Haujobb. Le duo nous a gratifiés d’une performance formidable, de l’ouverture « Antimatter » en passant par leurs titres géniaux « Input Error », « The Noise Institute », une « nouvelle chanson » de 2011 avec des violons à la In the Nursery, intitulée « Little World », « Renegades of Noise », la puissante « Dead Market » et la bestiale « Houses and Gardens ». Daniel nous a également raconté que c’était la première chanson qu’il avait sortie. Grandiose.

Korinthians

Ouvrant la scène belge, Korinthians nous étaient déjà connus, puisque j’avais chroniqué leur album autoproduit Chaos Control. La première œuvre de ce quatuor est intéressante, comme je l’avais mentionné à l’époque. Les deux meilleurs moments de leur concert ont été leur reprise de « A Means To An End » de Joy Division et le final avec leur superbe chanson « Icarus Airlines ». Très bien.

Leæther Strip

Claus Larsen a fait son apparition seul sur scène, pour donner un autre de ses magnifiques concerts. Peu importe combien de fois vous avez vu Leæther Strip, son puissant EBM surprend toujours. La version longue, puissante et grinçante de « Don’t tame your soul » a ouvert les festivités, puis Claus a continué à nous époustoufler avec « Civil Disobedience », un « Strap me Down » percutant, le rythme ondulant de « Evil Speaks », un formidable « Japanese Bodies » et sa grande interprétation de « Adrenalize Rush ». Fantastique, comme toujours.

The Delvers

The Delvers est un quintet dark wave moderne qui chante en belge. Ils ont joué « Alles Vatte Vur », la puissante « Robotman », des morceaux assez combatifs comme « Wij worden wakker » et une reprise d’« Eisbär » de Grauzone pour finir. Intéressant.

BFG

Le groupe de rock gothique classique BFG a commencé sur une puissante intro. C’est tout à fait compréhensible puisqu’ils sont apparus avec pas moins de trois guitaristes, pour un total de six musiciens sur scène. BFG a sorti ses albums classiques à la fin des années 80, et a fait son retour en 2016. Par ailleurs, le guitariste Mike Simii a récemment publié un livre à succès. Depuis « Love Grind » en ouverture, dans lequel l’un des guitaristes a utilisé une poupée en guise de slide, jusqu’à la fin, ils nous ont régalés d’un grand spectacle. On a eu droit à des versions à nous couper le souffle de leurs classiques, comme « Anonymous », « Switch », « Myth Club », « Western Sky », « Higher The Heaven Is », « Paris » et « Amelia ». Le public a vraiment apprécié le concert et la preuve en est que de nombreuses personnes sont venues dans la zone de merchandising et ont profité de l’offre de trois CD et d’un T-shirt pour trente euros.

Mars Model

On ne vit pas en Belgique. Pourtant, on connaît assez bien les groupes belges, comme c’était le cas avec The Mars Model. Je possède même leur premier EP. Leur son était contondant, épique, et ponctué de tonitruantes guitares. Si vous voulez en savoir plus à leur sujet, on les interviewera certainement l’année prochaine. En attendant, écoutez leur EP FrancoBelga ou leurs nouveaux singles.

A Split-Second

Vous penserez peut-être que j’exagère, mais A Split-Second ont, eux aussi, donné un concert incroyable. Avec leur série de grandes chansons et leur son classique que nous aimons tant, qu’est-ce qui pourrait mal tourner, franchement ? Ils ont commencé par « Colonial Discharge » et dès la deuxième chanson, « Rigor Mortis », la foule était déjà en délire. On a ensuite eu tout le loisir de profiter de « Backlash », « Firewalker » et « Vengeance C.O.D. ». Comme vous pouvez le deviner, l’intensité n’a fait qu’augmenter. Sur ce dernier morceau, le chanteur a martelé sa batterie électronique avec ses coudes et sa tête. Nous avons dansé sans arrêt sur la puissante « The Colosseum Crash », « Mambo Witch », la génialissime « On Command ». Enfin, le public est devenu fou dès les premières notes de « Flesh ». Fantastique.

Such Beautiful Flowers

On ne connaissait pas le groupe belge de cold wave Such Beautiful Flowers : notre révélation du festival. À la fin du concert, on s’est tout de suite précipités pour nous emparer de leur premier EP. Parmi les titres qu’ils ont joués, citons « Purest light/Blackest Curse » et une version originale et minimaliste de « I wanna be your dog ». On vous les recommande chaudement.

And Also The Trees

Le groupe anglais And Also The Trees a donné le meilleur concert du festival à mes yeux et nous a régalés de 45 minutes sublimes de la meilleure musique gothique. Dès l’introduction, d’abord avec le solo du guitariste, puis avec le chanteur venu déclamer, on a compris qu’on allait vivre une expérience magique. En effet, leur performance a porté l’intensité à un autre niveau. Ils ont brillé dans des chansons comme « Shantell », qui possède ce son tant caractéristique du groupe. Pour l’anecdote, le chanteur a accidentellement fait tomber le pied de micro et l’a réclamé plus tard. De la passion et du drame avec un répertoire infaillible. Ils ont également joué l’explosive « So this is silence » et la classique « Virus Meadow ». S’ils jouent près de chez vous, n’hésitez pas à aller les voir. Ils sont hallucinants.

Enzo Kreft

On n’était pas les seuls fans à être venus voir le pionnier de la minimal synth (que nous avons eu la chance de pouvoir saluer plus tard). Le public était nombreux devant la scène belge. Il a commencé par « Woke up this morning », suivi de la magnifique « Breathtaking Beast », de « Nature isn’t bound by borders » qui semblait prophétiser ce qui allait se passer ensuite, et d’autres titres de son dernier album, « Different World » ou encore « Ostrich Politics ». À un peu plus de la moitié du concert, les problèmes ont commencé lorsque la pluie, aidée par un vent puissant, a commencé à se déverser à travers les fenêtres et a envahi la scène belge. Dans les faisceaux lumineux, on distinguait la pluie persistante qui mouillait le matériel du musicien belge. Le concert a dû être interrompu et après quelques minutes de tension, les organisateurs ont réussi à résoudre le problème. Pour le plus grand plaisir du public, Enzo a poursuivi avec « Connected », l’un des meilleurs titres de son précédent album Control, et l’ultime « It’s going on and on ». Un incroyable concert malgré les problèmes. Comme curiosité, on remarquera le sens de l’humour des DJs qui ont joué des morceaux entre les performances, comme « Here comes the rain » de The Cult, juste après l’incident.

The KVB

Assister à un concert d’un groupe aussi spécial que KVB constitue toujours une expérience inoubliable. En partie à cause d’eux, et, je suppose, aussi à cause de la météo, le hangar était particulièrement bondé. Capables de créer des atmosphères uniques, ils nous ont enveloppés de leur son avec des chansons comme « Into Life », « World on Fire » ou « Dayzed » ressemblant ainsi parfois à Jesus and Mary Chain. Très agréable.

Diary Of Dreams

Malheureusement, le matériel du groupe avait été touché par la pluie et ils n’ont pas pu jouer.

A Slice of Life

Nous avons enfin pu voir le groupe belge A Slice of Life, un quintet que nous avons interviewé il y a quelques années et que nous attendions de voir depuis. Les créateurs de Restless sont l’un des nouveaux groupes post-punk les plus intéressants du moment. On était heureux de pouvoir les voir jouer à un aussi bon horaire. Dirk Vreys est apparu avec son fils sur scène, comme il le fait aussi dans The ObsCure, son groupe de reprise de The Cure, que nous avons vu au Sinner’s Day Special. L’ombre de Robert Smith se fait également sentir dans A Slice of Life, bien que ce groupe ait sa propre personnalité. Ils ont joué des chansons de leur premier album comme « Sweet Sin » et quelques nouvelles comme « Seven Days » ou « What doesn’t kill Make me stronger », et « Liefde Is Oorlog » l’une de leurs meilleures compositions, pour conclure en beauté le concert. Très bien.

Your Life on Hold

On continue sur la scène belge avec le groupe de rock gothique Your Life on Hold, qui a continué à nous montrer que le pays a beaucoup de groupes de musique dark à nous offrir. La voix profonde de John Wolf et les grandes atmosphères définissent le groupe, qui a interprété des titres de toute sa carrière comme « Already Lost » avec un excellent travail de guitare, « Nowhere train » ou « Anywhere Out there ». Nous sommes restés bouche bée.

Covenant

Après avoir joué le premier morceau derrière le rideau, le groupe de futurepop Covenant est sorti, ouvrant avec « Bullet », puis « All That Is Solid Melts Into Air », l’un des meilleurs morceaux de leur dernier EP. Nous avons eu droit à une excellente performance d’un Eskil drôle dans « Fwx1 (coming home) ». Le groupe avait un son du tonnerre, ce qui est compréhensible quand on compte que Daniel Myer et Joakim Montelius dans leurs rangs. S’en est suivie l’incroyable « The Men », avant qu’Eskil nous déclare son amour pour Gary Numan. Enfin, ils nous ont conclu sur « Ritual Noise ». Le mauvais côté du concert : il manquait certaines de nos chansons préférées.

Funeral Dress

Les punks belges Funeral Dress, dont le chanteur porte encore une crête, ont commencé par « Final Countdown » en guise d’ouverture. Le concert était composé de tous les hymnes interprétés dans l’esprit Oi ! À eux seuls, les noms des chansons vous donneront une idée :  « Death and Glory », « Cops are not human beings », « Sex Drugs and Rock And roll » ou « Party On », chantée par le public. Au milieu du concert, ils ont également glissé une reprise de « Down Under » chantée par le guitariste. Énergiques et amusants.

Gary Numan

Si Intruder peut être considéré comme le meilleur que Gary Numan puisse offrir aujourd’hui, il en va de même pour le concert qu’il nous a offert au Sinner’s Day. Si vous avez apprécié l’album et ce qu’il a fait au cours des dernières décennies, alors ce concert est pour vous. Si vous êtes resté à Replicas, attendez qu’ils réinventent la machine à remonter le temps.

Le concert, où le public s’est montré le plus nombreux du festival, a commencé avec « Halo », une bonne entrée en matière, et s’est poursuivi avec « The Chosen », l’un des meilleurs morceaux de sa dernière œuvre. Après ceux-ci, il a interprété un « Metal » assourdissant de The Pleasure Principle suivi de « My Name is Ruin ». De TPP, il a joué le classique « Cars » qui a été l’un des points forts de la soirée. Nous avons vu le concert avec notre collègue JL Marchal et nous pouvons attester qu’il l’a apprécié. « The Fall » avait une partie centrale pleine de bruit, comme nous l’aimons, et « Intruder », la chanson titre, possédait un son tonitruant. On a eu droit à quelques morceaux de l’album Splinter : Songs From a Broken Mind, duquel ils ont joué « Everything Comes Down to This », « Here In the Black », « Love Hurt Bleed » avant de terminer avec le classique « Are Friends Electric ? » Le froid et la fatigue de la journée ont fait que nous approchions déjà de la sortie lorsque Gary Numan et son groupe sont sortis pour un rappel. Nous avons donc fait rapidement demi-tour. « Haunted » a clôturé le concert, sans doute l’un des plus applaudis du festival.

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