On avait bien besoin d’un disque de Pro Patria. Et pas qu’un peu. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu droit à un album d’EBM qui nous fasse vibrer. Tous nos espoirs étaient placés dans le nouveau joyau du musicien belge vivant en Italie. Les morceaux auxquels on avait eu droit en guise d’apéritif étaient prometteurs, mais l’ensemble nous a laissés sans voix. Godless, la quatrième œuvre de Pro Patria, sorti deux ans seulement après Executioner, est un disque aussi affilé que le scalpel qui figure sur la pochette. L’album qui brille par son intensité ne compte pas moins de 13 morceaux, au son varié, à la production soignée, où Peter Vercauteren donne tout ce qu’il a, et plus encore.
On commence sur une oraison étrange, avant d’être pris par surprise par les rythmes hyper rapides de la puissante « Razorblade ». La puissance de la production nous écraserait presque sur notre siège. De la dark electro de qualité pour un début dont les sons rappellent le premier morceau d’Executioner. Dans « Tomorrow », les BMP diminuent pour arriver à une vitesse plus semblable à celle de l’EBM. Accompagnée par des synthés, la voix oscille entre menaçante et profonde. « War! (Till the Day We Die) » est un morceau d’EBM aux sons classiques qui plaira à n’importe quelle personne s’intéressant de près ou de loin au genre. Le morceau intitulé « Godless » continue sur la même lancée, avec des sons agressifs et une production peaufinée. « The Power is Mine » commence plus tranquillement, mais son interprétation est incroyable. « One More Time » contraste entre les voix harsh, les paroles combatives et les rythmes joueurs et dansants. « Dignity Under Attack » est un autre morceau puissant avec une touche d’indus. « Limits to Madness » n’est pas en reste en matière de puissance et d’intensité. On revient à des rythmes d’EBM plus classiques avec « Ride », le morceau le plus long de l’album, présentant un développement intéressant dans la deuxième partie. Autre morceau prenant, « Landside » comporte une jolie mélodie aux synthés. « Angel », au contraire, est plus rock et me rappelle parfois Rage Against The Machine. Intense, avec des rythmes rapides comme l’éclair, « The End » me rappelle, j’ignore pourquoi, la drum n’ bass. Enfin, on finit sur un autre morceau écrasant, « Fearless », le premier single de l’album, sorti fin 2019. Ce n’est sans doute pas demain la veille qu’on se retrouvera propulsé par un disque présentant la même intensité que ce Godless de Pro Patria.