Der Klinke, groupe belge de darkwave, nous donne depuis dix ans de l’espoir dans nos cœurs gelés. Ils fêteront leur anniversaire avec Decade, une compilation très spéciale où on peut se régaler de nouvelles versions de leurs vieux morceaux. Nous avons parlé avec Geert « Chesko » Vandekerkhof, chanteur et leader du groupe. Ils ouvriront le bal sur la Wave Cave le jeudi 15 août au W-Fest.
—Vous étiez DJ dans une discothèque appelée The Klinke, n’est-ce pas ? Est-ce de là que vient le nom du groupe ?
—Bonjour, et bien, j’ai commencé en tant que DJ dans les années 80. Je n’avais que 16 ans lorsque j’ai animé ma première soirée. J’ai joué dans de nombreuses discothèques. C’est moi qui ai créé De Klinke. C’était une discothèque petite et privée, mais rapidement, elle est devenue très connue dans toute la Belgique, car elle était célèbre pour être très underground. Elle a fermé en 1989, et exactement 20 ans plus tard, principalement à cause d’un concours de circonstances, j’ai décidé de restaurer cet endroit et c’est là qu’on a créé le groupe.
—Square Moon, votre premier album que vous avez écrit en 2011, est très varié. Avez-vous écrit toutes les chansons au même moment ?
—Les chansons ont été composées de 2009 à 2011. À l’époque, Melissa Vandewalle faisait partie du groupe, et écrivait de nombreux morceaux.
—Que s’est-il passé avec elle, elle n’apparaît que sur le premier album n’est-ce pas ?
—De temps en temps, elle apparaît sur les albums. Par exemple, sur The Unexpected, elle a chanté pour « The River White » et « Farewell ».
—Le groupe a été comparé à d’autres groupes belges comme Poesie Noire. Quels autres groupes belges vous ont influencé ?
—Depuis le début, je n’ai jamais essayé de ressembler à tel groupe ou à tel groupe. Je faisais juste ma propre recette, mais oui, notre son ressemble à celui d’autres groupes belges. Je pense que c’est typique de la Belgique. J’étais et je suis toujours fan de groupes comme The Neon Judgement, Front 242, Siglo XX, Poesie Noire, etc. alors oui, quelque part, c’est inévitable d’entendre ça dans ma musique.
—Outre les influences goths, je perçois un peu de techno/acid sur des morceaux comme « Clear Mind ». Étiez-vous également intéressés par ces sons ?
—Quand j’étais DJ, j’étais aussi résident dans une discothèque qui était plus orientée vers la techno et la house, qui s’appelait Le Dôme. Elle se trouvait dans ma ville natale, Ostende. En plus, à la même période, je jouais aussi dans une discothèque grunge/indie, The Twiligth. On peut dire que ça donne un étrange mélange… ha ha ha
—Que pouvez-vous nous dire sur la création et l’enregistrement de Second Sun, votre album de 2012 ? C’est clairement un grand pas en avant par rapport à Square Moon.
—Après la sortie de Square Moon, on a commencé à donner des concerts. Très vite, Chris De Neve (Hazy) et Sam Claeys, tous deux membres de Red Zebra nous ont rejoints, tout comme Marco Varotta. À l’époque, ce dernier était roadie de Red Zebra. Bien que le CD était beaucoup plus électro, notre son en concert était beaucoup plus orienté vers la guitare. Du coup, avec l’enregistrement de Second Sun, on a décidé d’inclure ces guitares dans les versions studio.
—Que pouvez-vous nous dire sur la chanson « Las Fabricas » et les paroles en espagnol ?
—Je voulais juste faire quelque chose d’amusant, rien de plus rien de moins.
—À la fois le nom de votre troisième album, The Gathering of Hopes, et sa pochette, peuvent tromper le public et le faire penser que l’album sera vraiment différent. Était-ce intentionnel ?
—Oui, on a bien réfléchi au titre de l’album et à la pochette, mais pas pour tromper le public. C’est juste que… pourquoi une pochette d’album devrait avoir l’air gothique pour un public gothique ? Je pense juste que la musique est la chose la plus importante pour un album, et The Gathering of Hopes est encore l’un de nos meilleurs albums.
—Pourquoi le groupe a mis tant de temps pour sortir un nouvel album ?
—On avait beaucoup de problèmes personnels et de familles. Je ne veux pas y penser, merci.
—L’album The Unexpected est sorti en 2017, et je voulais vous poser la question à propos des paroles. Qu’est-ce qui vous inspirait ?
—Pour les paroles, on s’est inspiré de ce qui s’est passé à l’époque, et c’est encore et toujours une grande source d’inspiration.
—Dans l’un de vos concerts, vous avez vendu The Unexpected Bonus Tape avec certaines chansons qui n’étaient pas incluses dans l’album. Allez-vous les ressortir un jour ?
—Non, les chansons sur cette cassette n’étaient que des versions démos de nos débuts, ou des chansons qui ne correspondaient pas vraiment à l’album. Ce n’était pas le cas à l’époque et ce ne sera pas le cas dans le futur. La réponse est donc non. À l’exception de « Moving », que nous avons incluse dans une nouvelle version de Decade.
—Vous avez eu des problèmes avec la pochette de l’album Facebook, pas vrai ?
—Et bien, Facebook a un problème avec les seins, c’est leur problème, pas le nôtre. C’est triste que la censure de ce style existe encore de nos jours.
—Cette année, vous avez sorti une compilation d’anniversaire, Decade, avec de nouvelles chansons et des remixes. Mais je suppose que vous pouvez nous l’expliquer mieux que ça.
—Toutes les chansons qui se trouvent sur Decade ont été reproduites et remastérisées. Ce sont donc toutes des versions différentes. Jan Dewulf de Mildreda, Diskonnekted, Your Life on Hold est un très vieil ami à moi et mon voisin. Il a produit notre première chanson, « Clear Mind » en 2009. Du coup, pour conclure cette première décennie, je voulais qu’il produise toutes les chansons sur cet album Decade. Il a vraiment réalisé un fantastique travail donc je pense que je continuerai à travailler avec lui pour de futurs enregistrements.
—Le groupe fête ses 10 ans. Où voyez-vous dans 10 ans ?
—On verra bien… je n’ai pas de boule de cristal, je ne sais vraiment pas.
—En tant que DJ, quel est selon vous le moment parfait, pour jouer un morceau de Der Klinke ?
—Ha ha ha. Eh bien tout DJ devrait inclure une ou deux chansons de Der Klinke dans son set. N’importe quel moment sera le bon, ha ha ha.
—Dans une interview, vous dites que Der Klinke mélangeait les années 80 et les années 90. Pensez-vous que vous avez aussi ajouté des éléments des années 2000 et 2010 ?
—Oui, bien sûr.
—La résurrection des années 80 est en cours depuis 15 ans. Pensez-vous qu’elle finira un jour ? Ne devrions-nous pas avoir une résurrection des années 90 avec des groupes faisant du grunge ?
—Ce n’est pas une résurrection… des groupes ont juste continué à faire de la musique comme dans les années 60, 70, 80 et 90. Regardez le nombre de groupes wave et gothique qui existent aujourd’hui. OK, aucun ne passe sur les radios nationales, mais la musique a toujours été présente depuis la fin des années 70 début 80. Si vous allez régulièrement dans des petits pubs et des petites discothèques ou salles de concert, vous découvrez souvent des jeunes qui jouent du grunge, de la wave, ou de la musique des années 60.
—Jouez-vous toujours avec les Bollocks Brothers ?
—Oui.
—Que pouvez-vous nous dire de Hidden in Treetops et de Story Off, vos projets secondaires ? Et de Chaos Generator ?
—Story Off et Hidden in Treetops sont deux de mes projets solos. Story Off est un genre de mélange entre Fad Gadget, Skinny Puppy, Neon Judgement, et Hidden in Treetops est un projet instrumental comme Tangerine Dream, Klaus Schulze…
Chaos Generator est un projet de Koen de Brabander. Lorsqu’il m’a demandé d’en faire partie, j’ai accepté. Comme résultat, on obtient un vrai flash-back des années 80. On découvre ce que c’était réellement d’être jeune dans les années 80.
—Que pouvons-nous attendre de votre concert au W-Fest ?
—On joue en premier sur la « Wave Cave » le premier jour, donc oui, on fera quelque chose de spécial. On sait que les personnes qui seront présentes à cette heure seront venues spécialement pour nous. Personne ne peut dire ça. Nous n’avons pas beaucoup de temps, mais on va vous préparer un best of.
Crédits photos (corps) : Xavier Marquis