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W-Fest 2019 : jeudi

par François Zappa

Si je devais revivre éternellement la même journée, comme dans le film Un jour sans fin, qu’est-ce que j’aimerais que cette journée soit celle du jeudi du W-Fest. Bon, certaines choses n’étaient pas parfaites, comme dormir dans le camping. Lorsque je me suis réveillé, j’ai eu urgemment besoin d’aller aux toilettes (peut-être que je me fais vieux, ou peut-être que j’avais trop bu la veille) et en sortant de la tente, aucun bloc de toilettes en vue. Dans un moment d’inspiration, j’ai pensé que les toilettes et les douches devaient se trouver dans un bâtiment proche. À côté d’un terrain de basket où des garçons jouaient, j’ai fini par trouver les douches (et bien sûr, les toilettes), qui semblaient être celles des vestiaires du terrain. Complètement nu, j’ai pris une douche, sans rideaux et heureusement pour moi, personne n’a aperçu mon… enfin, vous avez compris !

Je me suis par la suite rendu au festival, et en 5 minutes j’étais sur place. La salle (et la ville) étaient différentes de l’année dernière, car le festival avait lieu dans le Waregem Expo. La disposition était également différente : les deux scènes se trouvaient côte à côte dans la même salle, et une autre scène était installée à l’extérieur, derrière la scène principale. Au-dessus de l’entrée, un DJ jouait et le festival avait aussi préparé des endroits où se restaurer et boire. Et maintenant, si vous voulez vous sentir comme le personnage principal d’Un jour sans fin, lisez cette chronique encore et encore.

EMPATHY TEST

J’écoute Empathy Test depuis quelques mois maintenant, et il faut avouer une chose : j’adore ce groupe. Commencer le festival avec leur concert me semble donc parfait. La batteuse arrive sur scène et marque le début de «Holy Rivers», qui commence à résonner dans la salle, à laquelle s’ajoute la magnifique voix d’Isaac Howlett. Parfait, c’est l’une de leurs meilleures chansons. Après quoi, ils continuent avec l’un de leurs singles, «Bare my Soul», puis «Vampire Town», «Empty-Handed», «Seeing Stars», «Demons»… Je me rends à beaucoup de festivals, mais c’est rare de voir un aussi bon groupe ouvrir la partie. Mais à ce festival, la magie s’est produite, et pas seulement le premier jour ! «Losing Touch», leur meilleur morceau, est le premier grand moment du festival. Et c’est avec tristesse que je vois le groupe partir sur «Here is the Place».

DER KLINKE

Der Klinke est le groupe idéal pour donner le ton sur la scène Wave Cave. Ils évoquent tout ce que vous pouvez attendre de cette scène : ténèbres, intensité, synthés, guitares nerveuses et beaucoup de passion. Le concert me semble beaucoup trop court, étant donné qu’ils ont assez de matériel pour jouer un set plus long. Le groupe nous régale d’une partie de leurs meilleurs morceaux, comme : «Someone Who Smiles», «The River White», «The Facts of Life», «Curtains» (single de leur dernier album Decade présentant un incroyable travail de leur bassiste), «Bridges». Ils terminent avec «The Doll». Cela fait dix ans que le groupe existe, et je pense qu’ils méritent vraiment une certaine reconnaissance.

SIGNAL AOUT 42

Il est encore tôt, mais nous allons enfin pouvoir assister à ce qui est, du moins pour nous, l’un des concerts les plus attendus du festival : Signal Aout 42, créateurs de certains des morceaux classiques d’EBM. Jacky Meurisse, accompagné d’Élise, l’une de ses filles, et d’Olivier Thibaut (également dans Vuduvox) commence avec «Submarine Dance». Honnêtement, existe-t-il meilleur moyen de commencer un concert ?? Outre les classiques, SA42 nous propose des morceaux de leur nouvel album comme «Welcome to Reality» et «Can You Hear My Rage?», accompagnés de superbes visuels. Du précédent album, le groupe présente son hommage particulier à Der Gregolini et EBMnator, appelé «Freundschaft». Autre grand moment du festival : l’éternelle «Dead is Calling». Juste après les chœurs introduisant la chanson, le public se déchaîne. Malheureusement, toute bonne chose a une fin, et le groupe nous fait ses adieux avec un autre de ses classiques: «Pleasure and Crimes», de 1986, joué sur une vidéo présentant des photos de meurtriers célèbres, comme Gary Gilmore. Un groupe qui rentre pour sûr dans notre top dix de l’édition. Et la bonne nouvelle ? On va les revoir très bientôt !

IN STRICT CONFIDENCE

Dans un volume assourdissant, «Despair» ouvre le set du groupe allemand In Strict Confidence. Le groupe fait preuve d’une incroyable énergie qui est communiquée en un rien de temps au public. La sensuelle «Forbidden Fruit» est la pause nécessaire avant l’écrasante «Seven Lives», le point culminant de leur concert. Par la suite, le groupe continue avec «Morpheus», avec plus d’EBM avec «Engelsstaub» et «Zauberschloss» où la guitariste danse avec sa cape aux mille lumières, comme s’il s’agissait d’ailes, ajoutant une touche de couleur et de grâce à leur musique. La fin du concert arrive, et nous avons enchaîné quatre excellents shows !

TRISTESSE CONTEMPORAINE

Tristesse contemporaine est, sans aucun doute, un groupe pour le moins difficile à classifier, un étrange mélange entre post-punk et Tricky. Comme un groupe d’after-punk qui aurait grandi en écoutant uniquement «Angels With Dirty Dace». Ils commencent avec «I Do What I Want». Pour la deuxième chanson, le chanteur présente le batteur comme étant le deuxième meilleur batteur du groupe, avant de continuer sur «Know my name». «Let’s Go» me rappelle Jesus and Mary Chains à cause des voix, mais sur le morceau suivant, «Dem Roc», on pourrait presque danser. On dirait que le groupe veut jouer plusieurs genres musicaux dans une seule chanson. «Ceremony» est, quant à elle, plus sombre, et «No Hope» fait un clin d’œil à des Psychic TV pop. Le groupe lance ensuite «I Didn’t Know», puis finit en rapant avec «Daytime Nighttime». J’aurais sans doute mieux apprécié leur musique à un autre moment et à un autre lieu, mais j’étais dans une humeur trop sombre.

SOLAR FAKE

Je ne devrais pas aimer Solar Fake, et pourtant… c’est le cas ! À mon goût, leur style est trop commercial, mais je dois reconnaître qu’ils ont de vrais tubes. «Sick Of You», le premier morceau, en est la preuve : un superbe morceau, avec un refrain de malade, mais les voix et le reste de la chanson sont trop commerciales. Les gens dansent, évidemment. Pendant leur deuxième morceau, «Under Control», le claviériste s’amuse, tout comme nous. Le set continue avec «All The Things You Say», «I Don’t Want You Here» (qui sonne super épique) et ma préférée «Not What I Wanted» (où le chanteur n’arrivait pas à garder son sérieux et riait face aux pitreries du claviériste). Et on peut dire qu’ils savent comment bien terminer un concert: «The Pain That Kills You Too» est l’un de leurs meilleurs tubes. Ils sont vraiment très bons, je dois l’admettre.

THE BLOW MONKEYS

Le premier groupe pop des années 80 du jour fait son apparition sur scène : The Blow Monkeys. Ils commencent avec «Choice», puis présentent «Celebrate» comme «cojones to Brexit». Le groupe joue ensuite «Crying for the Moon» et nous propose de la pop élégante avec «Wait» ou «The Coming of Grace». Lorsque le chanteur parle, on entend le sound check du concert suivant. Ils jouent également leur reprise de «You Don’t Own Me», «The Wild River» et finissent sur leur hit, «It Doesn’t Have to Be this way». Pas mal du tout. À l’extérieur, Dageist jouait à l’entrée. Ils jouaient leur set tous les jours au même endroit; mais je n’ai pas eu l’occasion de les voir. J’essaierai à l’avenir.

THE CASSANDRA COMPLEX

Et voilà l’une de mes raisons principales de me rendre au festival: The Cassandra Complex. Axel Ermes commence avec «Theme from The Invisibles» et très vite, le groupe arrive pour jouer «Nightfall (Over EC)». Créant une merveilleuse atmosphère, ils continuent sur «Too Stupid to sin», «Valis» (que Rodney Orpheus présente comme une chanson basée sur Philip K. Dick), la classique «Second Shot» (enregistrée en Belgique), et qui est pour moi, un autre grand moment du festival. «What can I do for you» (comme le dit Rodney, la chanson que tout le monde compose sur une ex-petite amie qui vous quitte). Par la suite, retentissent « War against Sleep » (et oui, on l’avait sentie venir !), l’incroyable « Datakill », « Moscow Idaho » (avec un mauvais départ) et « One Millionth Happy Customer ». Un million de fans heureux ont adoré le concert. Un autre top dix du festival.

TIME BANDITS

On passe à quelque chose de complètement différent. Comme le disaient bien les Monty Python, «pop with some funk». Time Bandits commence avec «Live it Up», où le bassiste nous montre à quel point il est doué. Bien que la plupart des personnes du concert précédent aient quitté la salle, ils nous envoient une incroyable énergie funk. Le groupe continue ensuite avec «Wildfire», où ils jouent de la salsa, «Hollywood Seven», où cette fois c’est le chanteur qui nous montre son talent, et la magnifique «Listen to The Man With The Golden Voice» et «Dangerous». Ils jouent même une superbe version de «Purple Rain» ! Malheureusement, on rate la fin, car on doit partir saluer l’homme qui se cache derrière SA42.

MERCIFUL NUNS

Moins de gens que prévu sont présents pour Merciful Nuns, qui donne l’un de ses derniers concerts. Ils commencent avec «Neo Alpha Genesis». Lors de ce show très intense, nos oreilles se régalent de «Body of Light», «Karma Inn», «Exosphere», «Blackbody/Utraviolet», la lente «The Passing Bell», ou encore la puissante «Thelema». Un bon concert que, malheureusement, nous n’aurons pas l’occasion de revoir.

ECHO AND THE BUNNYMEN

En raison d’un changement de dernière minute, je ne peux assister qu’au début du concert d’Ian McCulloch et écoute uniquement les trois premières chansons : «Rescue», «Bedbugs and Ballyhoo» et «Seven Seas» (l’une de mes préférées en concert). Je les ai vus quelques fois, mais j’ai préféré me rendre au concert des Primitives, étant donné que je ne sais pas si j’aurai d’autres occasions de les voir. Echo and the Bunnymen rassemblent la plus grosse foule du jour, et les quelques chansons que j’écoute ont un son du tonnerre.

THE PRIMITIVES

Le groupe n’est pas vraiment de très bonne humeur, car l’un des membres avait eu un problème à l’aéroport avec son passeport. Le festival a donc dû échanger leur prestation avec celle de The Blow Monkeys et ils jouent en même temps que l’une des têtes d’affiche. Ils commencent avec «Thru the Flowers». Dans le public, on retrouve le batteur et le guitariste de Twisted Nerve, bien qu’ils soient des métalleux. Ils continuent ensuite avec «Spin-o-Rama». Ils sonnent toujours comme au premier jour dans leurs tubes comme «Stop Killing Me», «Sick of It», «Really Stupid» ou «Rattle My Cage». À mesure qu’ils jouent, le concert s’améliore, et «You Are The Way» et «Way Behind Me» retentissent devant un public ébahi. Enfin, c’est l’heure de la célèbre «Crash» et de la version finale de «Panic».

THE STRANGLERS

Les Stranglers commencent avec un peu de retard, avec leur emblématique «Waltzinblack». Pour nous mettre en appétit, ils continuent sur «Toiler on the Sea». Un seul mot peut décrire le son du groupe : parfait. Ils enchaînent tous leurs classiques : «I’ve been Wild», «(Get a) Grip (on yourself)», un superbe «Peaches», «Nice N Sleazy»…. J’ai vu l’homme en noir il y a dix ans, et je ne me souviens pas d’avoir assisté à un tel concert. Ils continuent avec leurs classiques des années 80 comme «Golden Brown», la célèbre «Always the Sun», leur reprise de «Walk on by» et «Something better change», chantée par Jean-Jacques Burnell. Leur set fait partie des plus longs du festival, mais touche déjà à sa fin avec «5 minutes», et la classique «No more heroes». Autre concert incroyable

SHE WANTS REVENGE

Quelques jours après le concert et le festival, j’ai toujours les chansons de She Wants Revenge en tête. Pour être honnête, je n’ai pas vraiment accroché à leur musique avant le festival. Pour moi, quelque chose manquait. Pourtant, maintenant, c’est l’un des groupes que j’écoute le plus. Le début de leur set est un peu froid, avec «[Killing Time]», mais très vite, on se retrouve immergés dans leur musique avec la brillante «These Things». Justin Warfield nous hypnotise en nous racontant ses chansons d’amour avec une incroyable passion, comme dans «Reasons» et «Little Stars». Le groupe joue également «This is the End», «Written in Blood», «Up in Flames». Ils révèlent qu’ils n’ont pas tourné en Europe depuis sept ans, et qu’il s’agissait de leur premier concert de la tournée. Ils finissent par «Out of Control» et «Tear you apart». Une fin parfaite pour une longue journée parsemée d’excellents concerts.

À la fin, nous sommes retournés au camping, espérant que demain ne serait pas un autre jour.

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