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Primavera Sound: samedi

par François Zappa

Je disais dans le premier jour de ma chronique que le Primavera Sound avait réussi à rajeunir et que ce n’était pas mon cas. Mais maintenant que j’y pense, je dois reconnaître que chaque année, je passe plus de temps dans le forum. Cette année, j’y ai passé 15 heures à voir des spectacles. Curieusement, je me rappelle de presque tout.

On commence au Xiringuito. Cette année, la programmation est moins intéressante que celle de l’année passée, et seule celle du samedi nous fait commencer à trois heures de l’après-midi. Écran Total joue quand on arrive sur la plage. On s’octroie un transat, on commande un Spritz. Retentit alors « Everybody Everybody » des Italiens Black Box: ¡la bella vita! La session continue avec « Day and Night » de Novecento (et mon premier bain), « Escape » de I’m not Superman, l’impressionnant « First Be a Woman » de Leonore O’Malley, Art of Tones et leur « Bootyshaker », « Frankie meets Pauline » de Felix Da Housecat, de la disco française élégante avec « Je ne veux pas rentrer chez moi seule » d’Agatha&Regret et le « Dans l’eau de Nice » d’Alec Mansion. Grande session pour bien commencer la journée.

On est bien motivés, et la session de DJ Supermarkt est juste parfaite pour continuer sur la lancée. On commence avec le « The Number Five » de The Kids, « Your Love » de Dave Mathmos. Il nous fait danser comme des fous sur « Movin On » de Roosevelt et le « Beat 54″ de Jungle. Après, il démontre sa classe avec le « Never Too Much » du grand Luther Vandross, il vole haut avec « Icare » de Bertrand Burgalat et complète le trio d’as avec « Grandma’s Hand » de l’une de nos voix préférées: Bill Withers. On continue avec « Baby I’m Yours » de Breakbot et même un remix de « I’m Free » des Soup Dragons. Il finit par remercier le public, flanqué des deux DJ qui avaient joué avant lui, et reçoit une ovation chaleureuse. Le seul mais: pendant Écran Total, on pouvait entendre le sound check du Lotus.

Encore en maillot de bain (c’est ce qui me semble le plus adéquat car on s’apprête à voir la Cubaine Daymé Arocena, qui donne un superbe concert. Aussi bien elle que son pianiste nous surprennent. On rate la fin car on veut absolument voir le concert de Mystery of the Bulgarian Voices avec Lisa Gerrard. Je profite de l’obscurité de l’Auditori pour me changer et, déjà plus à l’aise, profiter du concert. La première partie se compose uniquement des voix bulgares, avec une partie soliste impressionnante de beatbox. À la moitié du concert apparaît Lisa Gerrard qui ajoute son incroyable voix au chœur déjà fabuleux.

On repart en courant pour voir le live accidenté de Rruccula dans la zone Bits. Après une partie d’electro expérimentale, elle joue de la batterie qui sonne mal, chose dont productrice née à Baracaldo semble se rendre compte. Dommage, on espère la revoir dans le futur.

Sur la même scène joue quelques minutes plus tard Channel Tres accompagné de deux danseurs. Il commence avec « Controller », et chante pratiquement tout ce qu’il a sorti : « Glide », « Jet Black », « Brilliant Nigga » et « Top Down ». On danse et on s’amuse.

Dans le Rayban Studio, en compétition avec Rosalía et Drab Majesty, joue Suzanne Ciani, pionnière de la new age. Beaucoup de gens se trouvent autour d’elle, car la scène est installée au milieu de la salle. Elle nous régale de 40 min de pure magie analogique. Après le concert, rien ne nous attire vraiment l’attention : le concert de Solange se chevauche avec celui qu’on doit voir ensuite, on a déjà vu Neneh Cherry il y a peu, et Jarvis Cocker me rend dingue s’il ne joue pas des morceaux de Pulp.

On se rend donc au Night Pro, qui se trouve maintenant dans l’entrée et qui a perdu une bonne partie de son charme, pour voir Sistemas Inestables, un trio colombien de post-rock. La scène semble trop grande et le public peu nombreux. Ils sont très influencés par le krautrock. Certaines parties des morceaux pourraient se retrouver parfaitement dans la bande-son d’une série comme Stranger Thing. On apprécie, malgré la malchance dont ils souffrent lorsque crame un de leurs amplis. Ils réussissent à terminer avec « Azimuth Shift/ Zenit ».

On se dirige ensuite au Heineken Stage, où joue l’un des groupes que j’ai le plus envie de voir : The Bevis Frond. Le groupe de l’incombustible Nick Salomon donne un concert parfait, intimiste, avec un super son. C’est merveilleux de se retrouver sous ce chapiteau et d’écouter ce groupe génial. Ils ouvrent avec « Hole Song #2 », « Johnny Kwango » et « Maybe ». On a de gros sons de guitare et du sentiment, tandis qu’ils jouent des morceaux de leur énorme discographie comme « He’d Be a Diamond », « Superseeded » ou « Pale Blue Blood ». Ça aurait pu être le concert du festival, mais… la suite pour plus tard.

On sort pour voir un bout de Primal Scream. En arrivant, je reconnais le début de « Swastica Eyes » et je me glisse rapidement dans la foule pour l’écouter, mais la version décaféinée qu’ils jouent me faire revenir au bar. Ils continuent avec « Loaded », « Country Girl » et « Rocks ». Le temps se fait long. Bon, au final, le concert plaît à beaucoup de gens.

Pour en revenir à ma petite histoire, on retourne au Heineken Stage pour voir Bush Tetras. Sans avoir aucune idée de l’état du groupe, on est complètement soufflé par la puissance qui en émane. La chanteuse a toujours sa voix et son charme, et la guitariste nous laisse bouche bée : son son est très personnel et on ne peut pas dire qu’on ait beaucoup vu une technique pareille dans le forum. Elles jouent « True Blue » (rien à voir avec Madonna), « Red Heavy », « Rooster », « Scker », « Betrayal », « Cowboys in Africa » et, bien sûr, « Can’t be Funky » et « Too Many Creeps ». Parmi les meilleurs concerts que j’ai vus de ma vie.

On retourne au Primavera pour voir Róisín Murphy, l’ancienne chanteuse de Moloko. La fin du festival s’approche, et on pense que ça vaut le coup d’aller la voir. Elle commence avec « House of Glass ». Elle continue ensuite avec « Demon Lover » et ma préférée de sa carrière solo « Unputdownable ». Pour la fin, elle garde « Forever More » et « Overpowered ». Le concert se termine et on attend comme des cons « Sing it Back ».

On salue quelques amis, puis on décide que ce serait une bonne idée de voir de nouveau le lever de soleil sur la plage. On commence avec la session de Martyn au Rayban Studio, mais il fait très chaud, alors on retraverse le pont. On arrive à temps pour voir Avalon Emerson qui a, sans aucun doute, l’air beaucoup plus frais que nous. Son set est moins puissant que d’autres fois, mais elle réussit à faire danser les spectres qu’elle avait en guise de public. Elle lance des artistes comme Eric Prydz, Taso & Siete Catorce. Elle continue avec « Open Up » de Leftfield, « Yellow Cone » d’Oceanic et « The Oil » de Tony Palmer & Wally. Le soleil se lève, on voit nos visages, on s’exclame « Bon sang ! » et on s’en va. Alors qu’on traverse le forum, meurt la musique des scènes où l’on passe. À l’entrée, je me fais prendre en photo: c’est la première fois que je reste jusqu’à la fin du Primavera.

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