Sixième album de Paradox obscur, Morphogenesis nous offre une musique électronique savoureuse qui mélange avec habilité coldwave, darkwave, EBM et synthpop. Paru le 6 mai 2022, le nouvel opus du duo berlinois est disponible au format numérique, disque vinyle et disque compact.
Morphogenesis est un kaléidoscope musical de l’instant. Comme l’exprime si bien Metropolis Records sur la page bandcamp de Paradox Obscur, « Le duo (…) enregistre en temps réel (…) pour capturer l’essence et à la magie du moment ». Cette manière de composer explique donc pourquoi l’univers musical de l’album est construit autour d’ostinatos de basse, rythmiques et harmoniques qui oriente parfois le style du duo vers un horizon minimaliste pour notre plus grand plaisir. Morphogenesis contient également une palette sonore très variée qui évolue d’un titre à l’autre tout en conservant une parfaite unité. L’efficacité mélodique des éléments thématiques est aussi l’une des forces de cet opus. Les paroles sont écrites majoritairement dans la langue de Shakespeare, mais « Stellaire » est interprétée en français et « Krankes Herz » en Allemand, ce qui ajoute davantage de saveur à l’univers de Morphogenesis.
L’unité de cet album peut se déceler, pour une oreille attentive, au cœur même du processus de composition. En effet, la basse de « Wild Silk » est identique à celle de « Cocoon », bien que le timbre des sons utilisés soit un peu différent. « Wild Silk » pourrait donc être perçue comme étant le prolongement de « Cocoon », une extension où le chant parvient à s’exprimer pleinement, là où il était volontairement bridé. Il y a le même processus avec « In Vitro » qui se base sur l’élément thématique ternaire qui caractérise l’identité de « Monoclone ».
Du côté des ambiances, l’auditeur a de quoi trouver satisfaction. « Cocoon » caresse l’oreille avec ses synthétiseurs vaporeux et sa ligne de chant très épurée et éthérée. « Stellaire » avec ses paroles en français est d’une grande sensualité. « Animal Reactor » et « Krankes Herz » sont toutes bien plus sombres. « Polar » est de nature plus épique. « Monoclone », l’unique morceau de l’album qui flirte avec le ternaire est un vrai régal auditif avec ses différentes couches instrumentales qui jouent sur un décalage d’accentuations.
Morphogenesis est une autre belle découverte musicale en ce mois de juillet caniculaire. Remercions Paradox Obscur de nous apporter un peu de légèreté et de fraîcheur sous ce soleil de plomb. Si vous ne connaissez pas leur univers musical, laissez-vous tenter. Il est certain qu’il saura embellir vos soirées, voire vous faire danser si vous avez la chance d’assister à l’un de leurs concerts.