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Interview : Then Comes Silence

par Violeta

Machine, le dernier album de Then Comes Silence, est sorti en 2020. Dans cet album, le groupe nous montre tout son potentiel et construit un album, qui, on le croit fermement, sera considéré comme un classique à l’avenir. Un an après sa sortie, nous nous entretenons de nouveau avec Alex Svenson, dans une interview exclusive pour le DarkMad, où il nous raconte comment il a vécu ces jours où d’un seul coup, est arrivé le silence.

Photo : Kalle Christiansson

 

—Beaucoup de choses ont changé depuis la dernière interview. Tout d’abord, tes deux guitaristes sont partis et ont été remplacés par Hugo et Matthias. Selon toi, qu’apportent-ils au son de Then Comes Silence ?

—Hugo et Matthias se complètent très bien. Ce sont deux guitaristes de style différent. Matthias a plus ou moins pris le rôle de guitariste soliste et Hugo assure les riffs et les parties rythmiques. Then Comes Silence a toujours souhaité travailler avec un son de guitare particulier. Il n’est pas nasillard, comme celui du rock traditionnel ou le son épais et distordu du metal. Certaines personnes le décriraient plus comme un « synthé » et un son électronique. Je pense que c’est à cause du jeu de Matthias et d’Hugo.

 —La dernière fois, tu nous as révélé qu’un album était en cours d’enregistrement, mais finalement, il a été mis de côté. Que peux-tu nous dire à ce sujet ? Penses-tu enregistrer et sortir les chansons dans le futur ?

—Il s’agit de l’album rejeté. Et si on l’a été rejeté, c’est pour une raison. Les chansons n’étaient pas faites pour un nouvel album. À l’époque, ça a été difficile à accepter, mais à présent je le comprends parfaitement. Elles étaient étranges et probablement trop expérimentales, mais bien sûr, des éléments revivront et seront recyclés dans le prochain album.

 Pour créer un nouvel album, on passe par des routes et des endroits bizarres. Je ne veux pas me répéter en tant qu’auteur-compositeur, mais ça ne m’intéresse pas non plus de sortir des chansons qui ne sont pas de qualité. Il est préférable de garder les yeux sur la route et finalement de livrer un morceau plus soigneusement élaboré.

Photo : Patricer Hoerner

—Le batteur du groupe, Jonas Fransson s’est marié avec Gözde de Aux Animaux, une artiste que nous aimons beaucoup. Avez-vous déjà pensé à faire des chansons ensemble ? Je veux dire, mise à part la collaboration pour « All Tomorrow’s Parties ».

—Gözde fait la reprise d’une chanson que nous avons enregistrée cet hiver. À l’heure où nous parlons, on ne sait pas encore vraiment quand elle sortira officiellement. Nous espérons pouvoir partager quelques nouvelles passionnantes avant l’été.

  —Tout le monde a été vraiment emballé par la sortie de Machine. Je me rappelle avoir parlé avec Jorge Larreina à ce sujet. Il était vraiment enthousiaste. Mais ensuite, la Covid a montré le bout de son nez. Penses-tu que cet album aurait eu plus de succès sans la pandémie ?

—Eh bien, c’est difficile à dire. Avec le recul, sortir l’album au début du confinement était une bonne idée. Nous avons le temps de nous focaliser sur les réseaux sociaux, qui ont aussi été les seules plateformes ayant bien fonctionné pour nous et probablement pour tout le monde. Notre label nous a donné la possibilité de faire plus de vidéos pour rester dans les clous. Un album se diffuse et se vend mieux avec des tournées et shows lors de festivals, qu’il soit physique ou digital.

Je pense que c’est un peu plus difficile maintenant, un an après le début de la pandémie, de garder le rythme et de rester à l’écoute des nouvelles musiques qui sortent. La composante la plus essentielle me manque… l’expérience du live. Entendre de nouveaux morceaux joués sur les platines d’un DJ dans un club tard la nuit ou assister aux concerts des groupes sur les scènes des festivals.

 Machine sera toujours l’album sans tournée. Bien entendu, nous jouerons bientôt à nouveau et Machine sera mis en avant partout où nous irons, mais nous aurons sans doute bien plus à vous offrir lorsque nous pourrons reprendre la route.

 —Vous avez travaillé avec Stefan Glaumann pour le mixage de l’album. Comment as-tu trouvé cette expérience ? Tu as aussi produit la plupart de ton travail. Serais-tu intéressé à l’idée de travailler avec un producteur à l’avenir ?

—Travailler avec M. Glaumann a été une expérience géniale. Il a fait un boulot incroyable en mixant l’album. J’ai moi-même produit Machine ainsi que nos premiers disques, mais qui sait pour le prochain album ? On verra. C’est une bonne idée de travailler avec d’autres artistes.

 —Pour la chanson « Ritual », tu as collaboré avec Karolina Engdahl de TRUE MOON. Comment l’as-tu rencontrée ?

Then Comes Silence est fan de TRUE MOON depuis quelque temps. Karolina a une voix que je ne me lasse pas d’écouter. Quand on a enregistré la chanson, on ne se connaissait pas encore. On s’est rencontrés pour la première fois à Hambourg en 2019 lorsque nous avons donné deux concerts ensemble en un week-end.

 —W.O.O.O.U sont aussi les initiales de la page Facebook de vos fans/followers. Penses-tu que rester en contact avec vos fans a été important au cours de cette période étrange ?

—Oui, ça a été une bouée de sauvetage essentielle. Sans aucun doute. J’ai l’impression que nous nous sommes rapprochés de la plupart de nos fans/followers. Nous avons grandi ensemble. Contre vents et marées.

 —Comment avez-vous eu l’idée de faire une reprise de « « All Tomorrow’s Parties » avec des amis ? C’est une chanson idéale pour cette période. Vous avez également repris « Christine » de Siouxsie and the Banshee, n’est-ce pas ?

—N’est-ce pas naturel ? Je suis surpris de ne pas avoir vu d’autres personnes faire une reprise de cette chanson. Le titre dit tout. C’est une vieille chanson, un classique. Certains ne savent peut-être même pas qu’elle existe. L’un des artistes à qui nous avons demandé de faire partie de cette reprise ne connaissait pas la chanson et a gentiment refusé de participer… Nous avons pris conscience très tôt que les fêtesallaient nous manquer. Que ce confinement, ces frontières fermées, ne seraient pas brefs. On ne s’attendait pas à ce qu’il dure aussi longtemps. À l’époque, on avait l’impression que c’était une bonne idée de reprendre la chanson. C’était aussi une sorte de répétition pour l’événement en ligne « Gothicat Festival » lancé une semaine après notre reprise de « All Tomorrow’s Parties ». C’est en quarantaine que nous avons fait la première session en direct de « Christine ».

Photo : Patrice Hoerner

—Cette reprise est apparue lors du Gothicat Festival, un évènement de streaming périodique où le groupe s’est produit deux fois. Comment le groupe est-il rentré en contact avec eux ? Je pense que c’était une idée vraiment cool, on a vraiment apprécié les premières éditions.

—Nous sommes amis avec Ash Code, ceux qui ont initié le Gothical Festival. Ils nous ont demandé de les rejoindre donc nous avons choisi d’enregistrer et de filmer une reprise de « Christine ». La chanson parle de la santé mentale. Cette pandémie nous a joué de nombreux tours et continuera certainement. Qui dira le contraire ?

 —Comment le groupe a-t-il vécu cette période ? Lors de la première partie de la pandémie, au moins la Suède n’était pas confinée.

—Il est bien connu que la stratégie suédoise était un peu différente. Le pays n’a pas été confiné comme la plupart des pays européens, mais ça ne veut pas pour autant dire qu’on prend du bon temps. Je ne compte absolument pas discuter de qui a adopté la meilleure stratégie, mais en rétrospective, on peut tous constater qu’un confinement strict n’aide pas forcément comme les gens s’y attendent. Le virus a des moyens de passer à travers les mailles du filet. Heureusement, on a pu se retrouver avec le groupe, et travailler.

 —Le groupe a réussi à se produire lors de concerts avec des gens, mais toujours en respectant une certaine distanciation sociale. Comment as-tu vécu ces expériences ?

—Nous avons fait deux sets en une journée devant une petite foule en octobre avant que des restrictions plus sévères ne soient appliquées. En septembre, nous avons invité une foule encore plus petite, mais très dévouée à notre concert de deux jours en direct de chez nous, au Red Box de Stockholm. Nous en sommes reconnaissants. Ça nous a fait du bien. Pendant une seconde, on a eu l’impression que tout était revenu à la normale.

—Alors, as-tu de l’espoir pour 2021 ou penses-tu que ce sera une autre année pourrie ?

—Jusqu’à présent, 2021 a été assez pourrie. Ce sera probablement le cas au moins jusqu’à cet été. La tournée de 2021 a été reportée une nouvelle fois. On a peut-être été naïfs, mais je crois que c’est dans notre nature. Nous n’abandonnons pas et nous gardons la foi.

—Nous allons vous voir au DarkMad Festival (du moins, nous l’espérons). Que peuvent attendre vos fans du concert ?

—On va vous offrir un grand spectacle pour vous et nous-mêmes. Au plaisir de vous revoir !

 Traduction : Rémi Sauze

Photo de couverture : Jonas Fransson

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