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Interview : Larva

par Violeta

Larva est l’un des plus vieux groupes espagnols d’EBM. Ils ont sorti dix disques où ils montrent leurs cicatrices et les espoirs brisés d’une jeunesse gâchée. Nous avons interviewé InqUesT, quelques semaines avant son concert au DarkMad, où ils prouveront que leurs mondes souterrains sont contrôlés par les ténèbres. Souvenez-vous :  vendredi 25 octobre, Madrid.

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—La première incarnation du groupe s’appelait Morbid Mind, n’est-ce pas ? Est-ce que vous prévoyez de sortir les cassettes que vous avez réalisées sous cet alias ?

—Ouaip, mais non, je n’ai pas prévu de les sortir. Je n’ai pas ce matériel, et je suis sûr que ça sonnait comme de la merde. C’est mieux pour vous tous si je n’en fais rien, haha.

—Avez-vous par la suite utilisé de nouveau le nom Morbid Mind pour un remix d’Entre Agujas ?

—Ouaip, parce que le remix a été fait du point de vue de Morbid Mind. Il était bruyant et expérimental.

—Comment décririez-vous les premières années de Larva jusqu’à la sortie du premier album ?

—Amusantes ! On n’avait presque pas d’équipement, mais beaucoup d’énergie et de puissance. On était très penchés sur l’expérimentation et on avait l’esprit ouvert. Très vite, on a commencé à jouer en live. Nos concerts étaient aussi chaotiques que les chansons. J’ai de bons souvenirs de cette période.

—Quels groupes ont influencé Larva ?

—Tous les groupes qu’on écoutait en grandissant. Beaucoup de dark electro des années 90, de synthpop des années 80, de rock gothique des années 80 et 90, et du punk des années 70 jusqu’à maintenant. On a des goûts très éclectiques.

—Votre premier album, Diogenes Syndrome, est sorti en 2005, et on y trouve le style de Larva. Pensez-vous que le son du groupe a changé au fil des ans ?

—Ouais, bien sûr, mais pas de façon intentionnelle. Maintenant, on a plus de connaissances et d’équipement… je pense que la qualité générale du son est meilleure. Même maintenant, les compositions sont plus complexes. Au début, on était plus « minimalistes » et on avait peut-être plus de puissance brute. Maintenant, on a de meilleures compétences en matière de création du son, du mix et du mastering. Ça se ressent dans les derniers albums.

—La plupart de vos albums ont été sortis par un label hongrois, Advoxya. Comment avez-vous commencé à travailler avec eux ?

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—Hmmm, c’était à un moment très particulier, hahaha. On a commencé à travailler avec eux pour notre troisième album, Voces del laberinto. Juste avant, on travaillait avec Komblok Records (un label américain qui n’existe plus), puis après, on sortait nous-mêmes notre matériel. Je me souviens à quel point on était contents qu’Advoxya Records accepte de sortir Voces del laberinto. Par contre, ils se sont plaints un peu : « Votre album est bon, mais après la troisième chanson, je m’endors. Il faut des chansons plus rapides ». Bien sûr, j’étais énervé, je pensais « Si vous n’aimez pas, vous ne le sortez pas et vous arrêtez de me faire chier ». Hahaha. 15 ans plus tard, on a une liberté de création totale grâce à eux. On en est super contents !

—Est-ce difficile de trouver un label espagnol que l’EBM intéresse ?

—Oui, pas seulement en Espagne, mais dans le monde entier ! Peut-être pas pour nous, on est assez vieux et on a nos fans. Mais pour un jeune groupe, démarrer comme ça ? Ouais, c’est clair que c’est difficile. Ils peuvent sortir leurs trucs par voie numérique. Mais pour être vu sur Internet, il faut de la promotion, et c’est encore un label qui peut s’en charger au mieux.

—Pensez-vous avoir un point de vue négatif de la vie ?

—Hahahaha, même vous, vous pensez ça après avoir écouté ma musique. Je ne crois pas non. Je suis une personne très positive, en fait. Ma musique est une façon d’exorciser mes démons intérieurs. J’aime être heureux, profiter de chaque moment de la vie en général.

—Le groupe a sorti dix albums. Lequel est votre favori et pourquoi ?

—Je suis très content du dernier album, Mundos subterráneos. Je pense qu’il sonne mieux, il est mieux mixé et masterisé. Maintenant, j’ai aussi plus de possibilités de m’exprimer. Par contre, je n’ai pas d’album préféré. Chacun représente un bout de moi, et chacun a ses propres jolis souvenirs. Une fois qu’ils sont sortis, j’essaie de ne plus les écouter, hahaha.

—Où trouvez-vous votre inspiration pour les paroles ?

—Dans ma vie de tous les jours. Tout est une question de sentiments. On vit dans une très petite ville, alors on va promener nos chiens dans la forêt, etc. La Nature est une grande source d’inspiration.

—Où prenez-vous les samples de la voix de vos chansons ? Dans de vieux films ?

—Oui, dans des films (vieux et modernes), des séries TV, même des enregistrements de la rue. On les récupère vraiment partout. C’est toujours marrant quand après un concert, quelqu’un vient me voir et me dit : « Le sample de la quatrième chanson vient de tel film, non ? Il y a toujours un nerd comme moi, capable de tout identifier, hahaha.

—Depuis 2009, le groupe joue beaucoup à Mexico et a fait quelques tournées là-bas. Comment avez-vous commencé à tourner là-bas pour la première fois ?

—Pour le Mexique, ça a été le coup de foudre. On a eu assez de chance pour trouver un promoteur là-bas en 2009 qui s’est occupé de toute la tournée. C’était vraiment incroyable, car c’était notre première tournée là-bas. La première soirée, on a joué dans un énorme festival appelé Necropolis Fest, à Tijuana. C’était incroyable, et qu’est-ce qu’on s’est amusés ! Ensuite, on a donné BEAUCOUP de concerts dans tout le pays. Une expérience inoubliable. Depuis, on part en tournée au Mexique presque chaque année. Le pays est assez grand, on peut y jouer de 4 à 5 semaines. La scène est incroyable et on a un genre de connexion avec les gens. Peut-être à cause de la langue, des sentiments… Je ne sais pas vraiment, mais je pense qu’il y a quelque chose de spécial entre nous. Maintenant, on est très connus là bas et comme je dis toujours, c’est le meilleur public du monde !

—Le groupe est aussi connu en Russie, n’est-ce pas ? Vous avez même prévu l’une de vos compils pour ce marché. Comment est le public en Russie ?

—Presque le même qu’au Mexique, il suffit juste d’échanger la Tequila avec la vodka, hahaha. On a fait trois tournées là-bas (la première en Sibérie, en décembre, ça caillait, haha). Pareil, on a une connexion spéciale avec les gens. Avant notre première tournée là-bas, quand tout était déjà réservé, on pensait que le public allait être froid. Mais non, on a découvert que c’était tout le contraire. Le public est même aussi fou que le public espagnol hahaha. Ils ont la même compréhension que nous, ils comprennent que notre show est une performance théâtrale, dramatique, musicale, etc. Et bien sûr, la Russie est assez grande pour jouer pendant des semaines.

—Que pouvez-vous nous dire sur le nouveau projet dans lequel vous êtes impliqué, NUKES ?

—Héhé, c’est marrant car pendant ces 15 dernières années, on m’a toujours demandé de créer d’autres projets, collaborations, etc. J’ai toujours répondu non. Mais cette fois, je ne peux pas refuser, travailler avec l’une de mes idoles, c’est incroyable ! Des gars de KMFDM, Ministry, Attrition, etc. C’est un rêve devenu réalité ! On prévoit de sortir un EP bientôt. Et peut-être même qu’on donnera des concerts ! Ça sera vraiment particulier d’avoir autant de personnes sur scène. C’est un projet qu’on a démarré sur une idée du boss de No Devotion Records (USA/Mexico). Vous allez voir… C’est vraiment inspirant, on ne nous a pas imposé de limitations. Le flux de travail est parfait ! Attendez-vous à un “peu” de folie.

—Que pouvez-vous nous avancer de votre concert au DarkMad ?

—De la folie et de la puissance. On s’amuse toujours sur scène, et on cherche cette connexion spéciale avec le public. Si on s’amuse, le public s’amusera aussi. Nos lives sont toujours très théâtraux, plein de sentiments interactifs et incroyables. Cette fois, on incorporera de nouveaux éléments… On espère que vous aimerez ! On se voit là-bas !

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