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Interview : Covenant

par Violeta

Covenant, l’un des groupes de future pop les plus importants, a hâte de revenir en Espagne pour présenter les chansons de leur nouvel EP Fieldworks Exkursion. Mais avant cela, nous avons eu l’occasion de parler avec Eskill Simonsson de la carrière du groupe. Le Fieldworks Tour passera d’abord par le DarkMad, le 25 octobre, puis deux jours plus tard par Barcelone, à la Sala Bikini.

—Beaucoup de groupes ont vu le jour pendant un concert des Sex Pistols. Le vôtre, cependant, a été créé pendant un concert de Front 242, c’est bien ça ? 

—Oui, la même nuit que la catastrophe de Tchernobyl, mais on ne le savait pas encore. On se connaissait déjà, mais après le concert de Front 242 à Malmö, en Suède, on a décidé de créer un groupe. La semaine suivante, Joakim, Clas et moi-même, on a répété ensemble pour la première fois !

—Est-ce vrai qu’au début, le groupe s’appelait The Replicant, et que vous chantiez des chansons en suédois ?

—On changeait le nom du groupe après chaque concert pour avoir la possibilité de donner d’autres concerts dans notre petite ville natale d’Helsingborg ! Quand on a été content du résultat, on a décidé de garder un nom et de continuer à progresser.

—En raison de votre intérêt reconnu pour la science, la philosophie et la science-fiction, le groupe se considère-t-il comme un groupe de geeks ?

—J’aime tout ce que les geeks aiment, mais aujourd’hui, cela ne représente qu’une partie de notre monde. D’autres humains sont désormais notre plus grande source d’inspiration.

Dreams of a Cryotank est votre premier album, mais aussi le plus agressif. Étiez-vous vraiment en colère à l’époque, ou était-ce l’influence de Front 242 ?

—Oh, on est beaucoup plus en colère aujourd’hui ! Gamins, on avait peur que le monde ne finisse par disparaître, maintenant, on sait que c’est une réalité !

—Comment décririez-vous vos premiers concerts ? J’ai lu que le groupe ne jouait pas en live et que vous faisiez quelque chose de plus expérimental avec des combinaisons spatiales. 

—Oui, nos shows étaient plus un genre de performance, avec de la fumée et des stroboscopes. On s’inspirait de la scène techno et rave des années 90.

—Votre deuxième album est plus complexe du point de vue électronique (la deuxième partie de « Flux », le rythme presque drum and bass de « Storm »). Quel genre de musique électronique écoutiez-vous ? Kraftwerk comptait parmi vos influences ? Vous faisiez aussi beaucoup de raves, non ?

—Oh, c’était un mix de classiques comme Skinny Puppy, mais les nouveaux artistes comme Lassigue Bendthaus et LFO nous fascinaient vraiment.

—J’ai vu que votre troisième album, Europa, figurait au classement des albums de future pop les plus importants. Avec Apop et VNV Nation, on vous nomme toujours comme faisant partie des grands du genre. Que pensez-vous de ce genre ? Pensez-vous qu’Europa en soit un bon exemple ?

—J’aime toute la bonne musique et je me fiche un peu des genres. Mais je pense que la plupart des gens disent que United States of Mind a ouvert la voie à la future pop. Pour Europa, on avait un nouvel équipement qui nous a permis de nous concentrer sur l’écriture. La scène rave n’était plus intéressante, du coup ce changement se ressent dans notre musique.

—La transformation lente en musique « pop » arrive avec United States of Mind. La composition vous intéressait-elle plus, ou vouliez-vous atteindre un public plus large ?

—J’ai commencé à écouter une musique beaucoup plus variée, je ne me limitais plus uniquement à l’industrielle et à la dance. Certains de mes morceaux préférés, comme « Tears In Rain », figurent dans cet album !

—”You Can Make Your Own Music,” est un morceau silencieux en référence à John Cage. Aimez-vous sa musique ou était-ce seulement une blague ?

—Oh, on adore John Cage et la musique contemporaine. Avez-vous essayé l’application gratuite de piano de Cage ?

—Je demande toujours aux groupes quel type de matériel ils utilisent dans certains albums et dans ce cas, votre réponse m’intéresse particulièrement. Comment avez-vous réussi à enregistrer un morceau comme « Dead Stars » ? Il a un son moderne, mais on retrouve encore une certaine atmosphère du début des années 90.

—Merci. On adore notre matériel et on est très fier de le programmer. « Dead Stars » a été créé avec le Nord Modular. Un instrument incroyable, qui aujourd’hui encore, n’a pas d’égal.

—Pour Northern Lights, même si Jacob Hellner est le producteur (il est célèbre pour avoir travaillé avec Rammstein), le groupe conserve le son de l’album précédent. Pourquoi avoir travaillé avec lui ? Aimiez-vous son travail avec le célèbre groupe allemand ? 

—Travailler avec Jacob est la meilleure chose qui nous soit jamais arrivée. On a énormément appris à ses côtés et il a fait preuve d’une patience infinie avec nous. Il n’a pas abandonné jusqu’à ce qu’il trouve le résultat parfait. Merci Jacob ! Et Rammstein sont supers. On a joué en première partie de leur tournée en Suède en 1998.

—Que s’est-il passé lors de l’enregistrement de Skyshaper ? Pourquoi le groupe a-t-il mis 14 mois à le terminer ? J’ai aussi lu que « Brave New World » avait été révisée 150 fois. Ça me rappelle le perfectionnisme de Charles Chaplin dans Les lumières de la ville, lorsqu’il a demandé de faire 342 prises pour la scène finale.

—Oui. Un jour on sortira une nouvelle version bien meilleure de « Brave New World ». J’ai appris que ça ne savait à rien de travailler aussi longtemps sur les morceaux. Parfois, il faut se perdre pour retrouver son chemin. À l’époque, j’étais stressé, mais maintenant, je sais que les choses prennent du temps. En plus, Clas avait quitté le groupe. Joakim pensait que ce serait notre dernier album, et a écrit les paroles pour « The World is Growing Loud », comme si c’était notre propre chant funéraire.

—Dans Modern Ruin (2011), j’adore « Lightbringer », où vous avez collaboré avec Necro Facility. Que pouvez-vous nous raconter sur cette collaboration ? Il s’agit aussi du premier album avec Daniel Myer, quelle a été sa contribution dans le groupe ?

—Merci, j’adore « Lightbringer », c’était notre toute première collaboration, et maintenant, on en fait une sur chaque album. J’adore le côté inattendu de la chose. Daniel Myer a apporté un son et une attitude professionnels au groupe. Depuis, il travaille de temps en temps avec nous, pour faire une pause dans ses propres projets.

—Dans certaines versions de votre album Leaving Babylon, un CD de 76 minutes de langue parlée de la poétesse Helena Österlund est inclus. Comment avez-vous eu cette idée ?

—Elle a loué mon appartement lorsque je vivais à Berlin. Lorsque plus tard, elle m’a envoyé son premier livre, j’ai adoré son attitude tourmentée et sa colère. Je lui ai demandé si elle voulait qu’on collabore, et doucement l’idée a germé.

—Parlons maintenant de votre dernier album, The Blinding Dark. Pensez-vous qu’il constitue un retour à votre son précédent ?

—Eh bien, on écoute beaucoup de groupes qui ont le même son qu’on avait à l’époque. Ce que Joakim et moi écoutons se reflète toujours dans notre musique.

—Le groupe a toujours dit être apolitique, mais dans les derniers albums et les dernières interviews, vous avez adopté un point de vue politique plus actif. Est-ce que cela va influencer Covenant ? Le prochain album va-t-il avoir des paroles politiques ?

—Personne ne doit dire aux autres ce qu’ils doivent penser. On veut inspirer tout le monde, pour que les personnes prennent le temps de se forger leur propre opinion.

—Pour votre tournée actuelle, il est possible d’acheter votre nouvel EP, Fieldworks: Exkursion. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ? Il est basé sur des enregistrements sur le terrain, n’est-ce pas ?

—Oui, merci. On apportera l’EP en Espagne. Il est inspiré par des enregistrements sur le terrain, et les cinq chansons ont été composées par chaque membre du groupe, pour refléter notre passion et notre tension.

—L’une de vos chansons de ce nouvel EP s’appelle « Popol Vuh ». Vous aimez les groupes de krautrock classiques ?

—Oui, on adore la bande-son de Popol Vuh du film Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog, mais aussi le mythe maya.

—Comme vous êtes fan de science fiction, avec un nom comme Covenant et avec une chanson appelée « Prometheus » (bien que ce ne soit pas lié), je me dois de vous poser la question : aimez-vous les nouveaux films Alien ?

—J’aime tous les films Alien, je viens de les regarder tous à la suite en un seul week-end. En fait, on a même composé notre propre chanson pour Alien: Covenant. Peut-être qu’un jour, on la sortira !

—Ça fait trois ans que nous n’avons pas eu le droit à un album de Covenant. Ne pensez-vous pas que ce serait une bonne idée d’en sortir un nouveau ?

—On a été tellement occupés, qu’on n’a pas vu le temps passer ! On va sortir d’autres EP au début de l’année prochaine, puis on les rassemblera pour créer un album, avec un nouveau single.

—Que pouvons-nous attendre de votre concert lors de votre tournée espagnole ?

—On n’a pas arrêté de tourner cette année, on se sent vraiment bien ensemble, sur scène. J’ai hâte, en plus, j’adore visiter l’Espagne, et profiter de la nourriture et de l’atmosphère. On va passer un super moment à Madrid et à Barcelone ! Avec nos nouvelles chansons et nos propres lumières, on va vous donner un concert incroyable. J’espère que vous serez là ! Allez sur les pages des événements et écrivez-nous le titre des chansons que vous voulez qu’on joue et que vous n’avez pas encore vu en live. Merci !

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