Créé en 2014, le duo électro-industriel Hexadiode de Dayton (Ohio), a sorti trois albums : Ibex en 2016, l’album de remix Contaminated en 2017, et il y a six mois, Metaxy dont on va vous parler aujourd’hui. Si vous êtes curieux, vous pouvez écouter l’album ou l’acheter sur CD ou vinyle ici. À noter que Tim Krug, l’un des membres du duo avec Jonas Miseh, a sorti il y a quelques mois un album sous le nom de (halicon) auquel vous devriez également prêter attention.
L’environnement industriel de leur ville natale se reflète parfaitement dans les dix chansons originales composent Metaxy, avec deux remix. Notre journée dans l’usine commence doucement avec la lente « Distraction ». Petit à petit, le rythme industriel prend le dessus jusqu’à ce qu’à mi-parcours, Hexadiode nous montre toute sa puissance. Les premières voix nous rappellent celles d’Eber de Laibach, bien que dans le reste de l’album, le chant présente une rage que montre rarement le slovène. L’usine et le duo commencent à fonctionner à pleine puissance avec « Impulse Matrix » grâce à toute l’énergie de l’EBM. Comme dans la fabrication, c’est la production qui est la plus importante, seul un éloge est de mise pour « Markov Chain », où le son industriel est modernisé et rendu épique à la NIN. « Invariant » est un court interlude, un rouage obsédant dans la dynamique de l’album.
De toute évidence, « Brain in 3 » n’a pas été créé industriellement, car la production bruyante transparaît dans ce morceau détaillé. On pénètre dans les parties les plus sombres et les plus profondes de l’usine avec un autre interlude des plus intéressants et industriels, « 6th Dialect ». « Parasitic Static » est quant à lui, un morceau EBM avec d’inquiétants claviers. Si ce morceau faisait partie de la bande-son de Modern Times, le film serait passé dans la catégorie film d’horreur. On continue lourdement avec « Extreme unction » mais c’est la dernière minute qui nous fait regarder en arrière avec étonnement. Le morceau titulaire « Metaxy » (un concept classique qui se traduit par exemple intermédiaire) redonne à tous les ouvriers de l’usine leur énergie. À la fin de la chaîne de montage, on retrouve l’une des chansons les plus expérimentales et, sans aucun doute, notre préférée, « 13 of 12 ».
Quant aux deux remix, Guilt Trip ajoute une obscurité supplémentaire et des voix gutturales tandis que Blush Response transforme l’usine en piste de danse, sans toutefois rien perdre du son industriel. Metaxy fonctionne parfaitement comme une unité mais aussi comme un ensemble de chansons. On est impatients de savoir ce qu’Hexadiode nous réserve pour l’avenir.