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Ombra Festival 2021

par François Zappa

Photo de couverture : Cristina del Barco

Le festival Ombra de Barcelone était l’événement idéal pour voir en direct les artistes les plus intéressants du moment. On a assisté à des lives de certains de nos artistes préférés qui ont su capter notre attention ces derniers temps, de December à Ultra Sunn, et on a pu profiter de sessions très intéressantes. Malheureusement, on ne peut pas être partout, ou du moins pas à deux endroits en même temps, bien qu’on ait dormi le moins possible pour couvrir le festival le plus possible. Samedi et dimanche, j’ai lutté contre une conjonctivite à l’œil droit, ce qui a rendu la prise de notes plutôt difficile, mais j’ai quand même réussi. Comme pour tous les festivals auxquels on a assisté ces derniers mois, la situation actuelle a provoqué quelques annulations, notamment celle de L.F.T qui n’a pas pu mixer ou faire son live, et De Ambassade, qu’on avait eu la chance de voir quelques jours auparavant en Hollande.

Vendredi

La journée de vendredi s’est déroulée entre l’Utopia 126 et la Wolf où avait lieu l’afterparty. Dans l’Utopia 126, deux salles avaient été aménagées avec une programmation simultanée (les scènes Ombra et Operator). Un espace avait également été prévu pour manger, et pour le merch. On a passé un certain temps entre les concerts dans ce dernier, en partie pour acheter des disques, mais aussi pour saluer les artistes qui vendaient leur matériel et pour écouter certains des DJ sets qui y étaient organisés.

SDH

Foto: On a commencé la journée de vendredi avec une performance live du duo Semiotics Department Of Heteronyms(SDH), composé de deux des membres de Wind Atlas. Plus dansant que leur autre groupe, SDH nous a présenté un résumé de sa courte discographie (du moins pour l’instant), et ont interprété « I Mean », « Tell Them » ou « Guilty and Gifter » de leur album homonyme, ou encore « You Pt 12 » et « Suffer » de leur dernier EP. On a également eu la chance de pouvoir écouter en exclusivité un titre sensuel et émouvant qui figurera sur leur prochain EP. La musique de SDH, dansante, mais avec une touche mélancolique, était très appréciable en ces premières heures de la journée. On espère avoir la chance de les revoir l’année prochaine au showcase de Cønjuntø Vacíø qu’ils organisent pendant le Primavera Sound.

Photo : Miguel Silva

Yugoslavia

Voici un autre duo, cette fois de guitare/clavier et de basse, chantant en espagnol. On ne sait pas grand-chose de cette formation de Murcie. Est-ce le même que celui qui figure sur la compilation Il Monte Analogo ? Peut-être, car ils ont joué un morceau instrumental comme celui de cet album. Ce que je sais avec certitude, c’est que j’ai adoré leur coldwave aux grandes atmosphères.

Photo : Miguel Silva

Ultra Sunn

C’était la deuxième fois que je voyais le groupe belge Ultra Sunn après leur concert au Liège New Wave Festival. J’ai encore plus apprécié leur concert cette fois-ci. Dans le public, on a aperçu Dirk Ivens, mais aussi Pablo Bozzi et Reka, qui ne voulaient pas rater le show du duo de coldwave aux influences EBM. Le public nombreux semblait désireux d’assister au concert. Dès que les Belges sont sortis sur scène, beaucoup de personnes ont brandi leur téléphone pour enregistrer des vidéos. Ils ont commencé avec « Keep your eyes peeled », « Distress », « Sorrow and Tears », la célèbre « Young Foxes » avant d’enchaîner avec « Silver Smile » (qui est plus EBM), où tout le public dansait, « Body Electric », et de conclure sur « Night is Mine ». Fabuleux.

Photo : Miguel Silva

Kluentah/Unconscious

Malheureusement, on a dû faire des choix difficiles. Ainsi, on a pu voir uniquement quelques bribes des performances de Kluentah et d’Unconscious. Le premier a montré que la puissante techno n’avait plus de secret pour lui, et le second a présenté un set live d’EBM qu’on a été fâchés de rater. On espère avoir l’occasion de les voir dans un avenir proche.

Photo : Miguel Silva

Brigade Rosse

Le groupe allemand a été ma grande surprise de la journée. Brigade Rosse est un duo proposant une synthpop/minimal synth avec une belle touche mélancolique où les deux membres chantent. Les voix ne sont pas les seules à alterner, car les chansons sont interprétées à la fois en allemand et en anglais. Leur répertoire se rapprochait parfois de sons plus électro, mais ils ont également joué des morceaux qui auraient tout à fait eu leur place sur la Ruta. On tient également à saluer leur extraordinaire performance. À suivre absolument.

Photo : Miguel Silva

Absolute Body Control

Comme leur concert au Sinner’s Day n’avait duré qu’une demi-heure, on était impatients d’assister à une performance complète du duo. Et ils ont dépassé nos attentes. On a profité d’un voyage d’une heure à travers la discographie impeccable des Belges. Difficile de ne retenir qu’une seule chanson : la puissante « Invisible Touch », « Waving Hands », « Is there an exit », le tube « Figure », la dévastatrice « Automatic », « Into the light », l’incroyable « Give me your hand », « It’s So Obvious »… Ils nous ont emmenés au septième ciel. Pour le rappel, ils nous ont régalé les oreilles avec « Love at first sight » et « So hard ». Pour Dirk Ivens, les années ne semblent pas passer, et son énergie sur scène est incroyable.

Photo : Miguel Silva

Fran Lenaers/Rafa Pastor 

Point négatif du festival : devoir attendre une heure et demie aux portes de la Wolf pour qu’ils daignent nous laisser entrer. On était impatients de profiter de la session de Fran Lenaers et de Rafa Pastor, qu’on avait déjà vus en train de vendre des disques au festival. Quand on a enfin pu accéder à la salle, on a pu voir Lenaers mixer « Headhunters » de Front 242, et écouter un curieux mix entre « Baby’s On Fire » et « Enjoy the Machine ». Avec Rafa Pastor, qui l’accompagnait en b2b, ils ont en outre joué « A Day » de Clan of Xymox, « Have love, Will travel » de Crazy head, le merveilleux « Dead Eyes Opened » de Severed Head, « Film 2 » de Grauzone, « Telk Mee » de Two of China, et même les Sisters of Mercy. Une session très agréable au cours de laquelle on a pu se faire une idée des nuits de la mythique Ruta. On est ensuite retournés à l’hôtel, car un long samedi nous attendait.

Samedi

Comme dit précédemment, je me suis réveillé avec un œil tout gonflé et je n’avais vraiment pas envie de sortir du lit. Mais bon, notre emploi du temps était serré, alors je me suis levé et on est allés au restaurant à côté de l’hôtel (on le connaissait déjà de nos précédents séjours à Barcelone), pour manger un délicieux menu avant de nous rendre au festival. La journée allait être très longue : on est arrivés à 14h30 et on a dit au revoir à la Razzmatazz peu avant la fermeture de la Lolita.

Brodmann 41

On est arrivés avec quelques minutes de retard au premier concert, qui avait lui-même quelques minutes de retard, ce qui nous a permis de ne pas en perdre une miette. Brodmann 41 est un duo avec synthé et guitare, à qui on augure un brillant avenir. Ils n’ont pas encore sorti de disque, alors on ne connaissait pas leurs chansons, même s’ils nous ont révélé qu’ils travaillaient déjà sur un album. Le duo nous a régalés de parties plus atmosphériques, de sons IDM, de rythmes martiaux, de quelques touches de rock gothique, de guitares fantastiques et de morceaux chantés flirtant avec la darkwave. À suivre également.

Aus Tears

On continue notre série de duos avec le groupe finlandais Aus Tears, qui se définit comme du post-punk électronique minimal. Pendant le concert, les deux membres du groupe chantent et jouent du synthé à tour de rôle, mais on doit bien admettre qu’on a le plus apprécié la voix distinctive de sa composante féminine. Lui aussi chantait très bien, et dansait de façon très amusante, comme on a pu en être témoins dans « Cold ». Leur performance s’est concentrée sur les chansons de leur l’album sorti l’année dernière, Levelled Directions, comme « I Feel Nothing », « Grey Shadow », « Celebration of Bodies » et « New Dream ». Un concert inoubliable.

Julia Bondar/Ángel Molina

Après Aus Tears, on s’est précipités pour assister à la dernière demi-heure du live de Julia Bondar. À notre arrivée, le public semblait très enthousiaste à l’égard de la musique qui émanait du synthétiseur analogique de l’artiste. On est arrivés à l’un des meilleurs moments, où l’artiste jouait « Pain and Pleasure » et tout le public dansaient, véritable catharsis collective à laquelle on s’est joints sans la moindre hésitation. Julia est ensuite passée à un morceau plus atmosphérique qui a gagné en intensité et s’est achevé par un final très puissant et complètement dément.

Ensuite, on a assisté à l’ouverture d’Ángel Molina, qui a pris son temps pour se lancer avec une introduction plus expérimentale et atmosphérique. On aurait adoré pouvoir assister à l’ensemble de la session, mais on était curieux de savoir ce qui se préparait sur la petite scène. Après l’avoir vu cette année au Specka dans une session où il jouait des morceaux au son différent, on attendait avec impatience une session techno de sa part. On devra attendre de le revoir à Madrid en avril pour satisfaire notre appétit.

Soft Riot

Soft Riot est le pseudonyme du Canadien Jack Duckworth sous lequel il présente sa synthpop originale et sympathique. Depuis 2011, il a sorti une poignée de singles et d’albums dont il a interprété des titres comme « Taking Off the Edge », « The Lost Weekend », « It’s not Laughting Matter » ou « Fate’s Got a Bone to Pick with You ». Dans le public se trouvait le couple de Aus Tears, qu’on a également aperçus lors d’autres concerts. On a apprécié le show, et noté son nom pour mieux étudier son travail.

Clock DVA

Certes, c’était la troisième fois que j’avais l’occasion de voir les Anglais, mais c’était l’un des shows que j’attendais le plus. Les trois membres du groupe sont apparus sur scène et nous ont emmenés dans un voyage hypnotique, parfois plus puissant, parfois plus expérimental, mais à tout moment risqué et intense. La première fois qu’on les a vus, ils ont également joué avec Esplendor Geométrico, bien qu’à cette occasion ils n’avaient pas eu beaucoup de chance avec le son, ce dont on ne pouvait pas se plaindre à l’Ombra. On a été envoûtés par leurs chansons alors qu’on écoutait certains de leurs classiques, mais aussi des morceaux qu’on avait jamais entendus auparavant.

Waje

On a vu le DJ madrilène jouer plusieurs fois également, mais je ne comptais pas rater sa performance. Je savais qu’ouvrir à nouveau pour Esplendor Geométrico représentait beaucoup à ses yeux, et qu’il avait préparé une session très élaborée. Il avait déjà remplacé L.F.T. le jeudi et l’a également remplacé le lendemain, cette fois avec une session plus improvisée.

Après quelques sons de cloche, on a pu écouter l’un des artistes préférés du DJ, Conrad Schnitzler, avec son « Electric Garden ». Waje a combiné un hommage à plusieurs pionniers de la musique électronique espagnole, comme Mecánica Popular, Esplendor Geométrico (comme la classique « Rotor ») et La Fura Dels Baus, représentée avec « Ajöe », ainsi que des tubes d’Ancient Methods, et des classiques comme le mythique « No Shuffle » de Front 242 et « Machine » d’Aircrash Bureau. La phrase éculée selon laquelle le DJ vous raconte une histoire a pris tout son sens lors de cette session qui nous a tous laissés bouche bée, au cours de laquelle Waje nous a vraiment raconté une histoire : celle de la musique électronique la plus audacieuse. La session s’est terminée par un remix de « Work Hard » de Depeche Mode et une ovation bien méritée du public.

Esplendor Geométrico

On avait été prévenus, à la fois dans notre interview avec Arturo Lanz, et par la chronique qu’un ami m’avait donnée de leur performance à la Morada Sónica :Esplendor Geométrico avait changé le concept de leur live et jouait désormais des morceaux beaucoup plus courts. Arturo chante également moins et ne s’est approché du micro qu’à une seule occasion. Quarante ans plus tard, Esplendor Geométrico possède toujours un son bestial, comme ils l’ont démontré lors de leur performance. Les deux musiciens ont donné un concert bouleversant, hanté par des sons industriels, parsemé d’airs influencés par l’arabe, et rempli d’une musique qui semble se moderniser chaque jour un peu plus. Depuis l’ouverture « Buenos Días » avec son amusant Buongiorno a Tutti jusqu’à la fin, ils ont prouvé qu’ils ne nous décevront jamais, peu importe la longueur des morceaux. On les reverra en avril, et on s’en réjouit.

Adrian Marth/Pilan/DJ Web

Malheureusement, il nous a été impossible d’assister aux performances de ces trois artistes, qui ont joué sur l’Operator. Cependant, il est possible de les voir sur YouTube. Le premier a proposé un live intéressant auquel on aurait assisté sans hésiter, si on ne se trouvait pas dans l’autre salle en train de rédiger la chronique de Clock DVA. Des amis nous ont fait l’éloge de Pilan et de DJ Web. Quant à nous, on prend note de ces noms, et dès que possible, on vous en dira plus.

Parade Ground

Parade Ground a sans aucun doute été les grands gagnants de la soirée. Ils ont présenté leur proposition à un public un peu plus jeune que celui qui assiste habituellement à leurs concerts, et l’a laissé bouche bée. Voir les deux frères belges pour la première fois ne peut certainement pas laisser indifférent, et je pense que, surtout à cette occasion, ils nous ont proposé un grand spectacle. À mon sens, ils étaient plus agressifs que d’habitude, et c’est peu dire, puisqu’on venait d’assister à un concert d’Esplendor Geométrico. D’ailleurs, ils étaient si agressifs que lorsque Pierre a fait tomber son pied de micro, involontairement bien sûr, il a atterri douloureusement sur la tête de Violaine, qui prenait des photos à cette occasion.

Ils ont commencé par « Golden Rush » et dès la première minute, le public était déjà en extase. Dans le public, on a aperçu plusieurs des artistes du jour, comme Aus Tears et Soft Riot, qui ne voulaient pas rater le show de la grande formation d’EBM. Ils ont interprété « Action and Replay », « Moans », un puissant et agressif « Strange World », et un dramatique « Tears ». Un gars qui était à côté de moi m’a regardé et a dit : « bon sang, c’est bestial ». Pour le rappel, ils ont à nouveau joué « Gold Rush », comme à leur habitude. Le public a enregistré beaucoup de vidéos, s’est amusé et est sorti en répétant sans cesse que le concert avait été formidable.

89st & Petra Flurr

On est entrés sans problème dans la Razzmatazz et on a attendu un moment le début du show de 89st & Petra Flurr, retardé par des problèmes techniques pendant une vingtaine de minutes. En attendant, on en a profité pour écouter un bout de la session de Fase. On était si impatients d’assister au show de Petra Flurr qu’on s’approchait sans cesse de l’entrée de la salle Lolita pour voir si elle était déjà ouverte. Un petit oiseau nous a dit que Fase viendrait à Madrid, et on espère sincèrement le voir à ce moment-là.

La performance live, qui a malheureusement souffert de quelques problèmes techniques, était très puissante et dansante. 89st & Petra Flurr possèdent un son qui ressemble à celui de DAF, mais en plus brutal. Le duo présentait des chansons de son dernier album Trübe Stadt, sorti en septembre chez Oráculo. Si on ne l’a pas acheté, c’est qu’on ne l’a pas vu en vente. De cet album, ils ont interprété « Antidoto », une chanson puissante en espagnol, « Durcthtanzer » et « Near Death » entre autres. Ils ont également fait un arrêt sur leur premier album ensemble, Monotone Zone (2018), avec « Augenhöle », « Fre Sein » et « Maschinen ». Petra Flurr a fait preuve d’un grand magnétisme sur scène. On espère avoir l’occasion de les revoir dans un avenir proche.

Photo : Cristina del Barco

December

Difficile de choisir entre la session de Soj et celle de December, mais sachant qu’on passe beaucoup de temps à Valence, on aura d’autres occasions de voir le patron de l’un de nos labels préférés, Soil Records. Après avoir vu le commencement, on est partis pour assister à la performance du projet obscur de Tomas More. J’avais persuadé quelques amis de venir avec nous, et j’ai montré à l’un d’eux la couverture de A Hundred Years Without You, qui montre au premier plan un lit en feu dans une pièce sombre. Et c’est le sentiment que son live nous a donné : de l’inconfort, de la malveillance et du cauchemar. Une véritable descente dans l’enfer des ténèbres. Bien évidemment, on a adoré.

Broken English Club

La performance live d’Oliver Ho et de son projet Broken English Club, avec lequel il a présenté de nouveaux matériaux, a été l’un des meilleurs moments du festival. On était épuisés, mais il nous a transportés avec sa musique dans un autre monde de ténèbres, de sadomasochisme et de relations malsaines. Alors qu’on écoutait les morceaux, Vio m’a regardé et m’a dit : « Bon sang, le nouvel album est à moi, d’accord ? » Fantastique.

Nöle

En raison de la fatigue, de la douleur à l’œil, des boissons et du fait que le live précédent avait gelé notre âme, ce n’est qu’un semblant de notre personne qui s’est présenté à la Lolita pour assister à la session du résident de Stardust. Malgré cela, si vous regardez les vidéos de sa session, on peut nous apercevoir dans l’un des angles de la cabine. Nöle a fait danser la foule déjà fatiguée du festival et a également mixé quelques favoris du Garaje comme Schwefelgelb. Il a également passé des titres de son label Barro, notamment de Betek et de Radikal Kuss. Normal, quand on est fier du matériel qu’on publie. Et il a de quoi ! On est partis peu avant la fin, en ayant la sensation de n’être que de simples observateurs de notre corps.

Dimanche

Je me suis à nouveau réveillé avec l’œil aussi gonflé que la veille. Heureusement, cette fois, j’avais des gouttes pour les yeux pour m’aider à passer la journée. Si vous avez vu quelqu’un dans les toilettes qui essayait de garder les yeux ouverts tout en remplissant l’évier de gouttes, c’était moi. Pour en revenir aux moments précédant le festival, on a pris un déjeuner rapide dans un restaurant chinois avant de partir pour l’Utopia, impatients de voir ce que le jour du Seigneur nous réservait.

Das Ding

Le difficile chevauchement Das Ding/Pragma a été facilement résolu (pour une fois) car on avait vu ce dernier l’année précédente. En outre, c’était peut-être la dernière fois qu’on avait l’occasion de voir Danny Bosten. Dans le public, on a aperçu Pedro Peñas Robles, qui est à la tête du label Unknown Pleasures, que nous avions eu le plaisir de rencontrer quelques jours plus tôt. Dans le set du pionnier de l’electro/minimal synth, on a eu la chance d’écouter certains des morceaux enregistrés pour Mechatronica : de l’electro élégante pleine de sentiments. On espère seulement qu’on pourra le revoir.

JuanPablo

En tant que fans du label Frigio, on attendait avec impatience la performance de JuanPablo, axée sur les titres qu’il a édités. Ces dernières années, on a acheté tous les disques qu’on a pu trouver du label désormais basé à Valence. On n’a donc eu aucun mal à reconnaître Principia Automática ou Todo Todo. On a adoré la construction de sa session, et il est évident qu’il aime mixer. On a également réalisé qu’il nous manquait quelques disques du label pour compléter notre collection. On trouvera vite la solution pour remédier à ce problème.

NNHMN

On apercevait à peine le duo polonais de darkwave NNHMN qu’on adore au Garaje, en raison de l’épaisse fumée qui recouvrait la scène. Le son puissant et très dansant mettait en valeur la voix sensuelle de Lee Margot. Le duo a présenté son dernier album, le 12″ Tomorrow’s Heroine, notamment avec les titres « Perigee Syzygy », « Magic Man » et « Your Body ». On a également pu écouter quelques titres de leur précédent Deception Island Part 2 comme « Cold Eye » et « Hypocrisy » ainsi que quelques-uns de Shadow In The Dark, l’album avec lequel ils sont entrés dans notre monde. On a adoré, et dans peu de temps, on vous donnera plus de nouvelles du groupe.

Neud Photo

On nous a dit que l’équipement de Neud Photo avait été volé quelques jours auparavant, et que pour cette raison, il a réalisé une session au lieu d’un live. On a assisté un moment à la session pour danser.

La Fura dels Baus

Le spectacle de La Fura dels Baus était divisé en plusieurs parties, chacune ayant son propre concept. Était-ce un genre de résumé de la carrière du groupe ? Au moins, ils ont joué les chansons qu’on a reconnues dans un ordre chronologique, même si j’avoue ne pas connaître grand-chose de l’œuvre du groupe. La première partie du concert, consacrée à 1983, a commencé avec quatre musiciens qui ont été progressivement rejoints par d’autres membres pour former un orchestre de jazz galactique complètement dément. La seconde partie était consacrée aux sons automatiques et à l’Afrique, et correspondait à l’année 1985. Ce véritable voyage musical a commencé par des sons industriels, s’est africanisé, est passé au space jazz, et a fini par être dansant avec des sons africains. Dans cette section, on a pu écouter leur tube « Tus labios son cortantes ». Après une vidéo et le changement de matériel, Big Toxic est apparu sur scène et nous a régalés avec une partie plus techno, qui, bien entendu, nous a fascinés. Le groupe a ensuite continué sa progression dans le temps, et a joué « El amor a las rocas », avant de se retirer avec une partie plus flamenco aux touches jazzy, avec la voix de Ginesa Ortega. On a probablement pas compris tout ce qu’ils souhaitaient transmettre, mais ils ont réussi à nous surprendre du début à la fin.

Blind Delon

Voici un autre duo qu’on adore : Blind Delon. On a profité de l’occasion pour compléter leur discographie avec quelques albums qu’on n’avait pas encore en notre possession. Ils ont présenté quatre chansons, comme celle qui a servi d’introduction, qui n’ont pas encore été publiées. On en a bien évidemment eu l’eau à la bouche. Ils ont également interprété des titres de leur dernier album Chimères, comme « Elle » et « Outrage », deux titres de leur split avec Contre Soirée (« Souvenir » et « Crève ») et un titre de People of God, le magnifique « I Have No Fear ». Le concert s’est conclu sur une incroyable « Embrouille Solide ». Formidables.

Leroy Se Meurt

Le père du chanteur du groupe français d’EBM Leroy Se Meurt était décédé quelques jours plus tôt. Leur prestation avait également été sur le point d’être annulée. L’équipe du Garaje exprime ses condoléances à Volkan Ergen, et partage sa douleur. Après l’annulation de De Ambassade, le groupe, désormais converti en tête d’affiche, a toutefois réussi à donner le meilleur concert du festival et je dirais même l’un des meilleurs de l’année. Leur son était puissant, dur et indomptable. Même si on avoue qu’on adore leurs disques, il faut bien reconnaître que leur live est franchement extravagant. Ils ont joué leur premier EP LRSM presque dans son intégralité, « Rush » de Makine Kültürü, ainsi que « Baptême Du Mépris » et « Nefas » de La Chute en plus de quelques titres inédits. On est restés sans voix.

Photo : Miguel Silva

Outre les trois jours de musique imbattable proposés par l’Ombra, le festival nous a permis de retrouver un certain nombre de musiciens, d’artistes et de collègues avec lesquels on parle depuis un certain temps et qui, comme nous, étaient venus au festival pour assister aux concerts de leurs musiciens préférés. Par moments, le festival ressemblait à un « Qui est qui » de la musique électronique, car toux ceux qui nous entouraient étaient impliqués d’une manière ou d’une autre dans la création artistique. À mon sens, il s’agit du meilleur paramètre permettant de mesurer la qualité d’une affiche. 

Globalement, le festival a été une expérience très positive : le son sur la grande scène était bon, et tout s’est bien passé. Pour l’année à venir, l’organisation a vraiment un grand défi à relever : réussir à améliorer une affiche déjà incroyablement impressionnante.  

Pour ma part, j’apporterai du collyre, cette fois… on ne sait jamais…

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