Ce n’est pas la première fois qu’on le dit : on est de grands fans des albums de reprises et d’hommages et si, en plus, l’album rend hommage à l’un de nos groupes préférés, comme c’est le cas avec Death In June, alors c’est le gros lot ! Unknown Pleasures, un label qui, tristement nous abandonne, a sorti cet album, intitulé Honoris DI6 en cadeau aux adeptes du label franco-espagnol, dans une édition limitée à trois cents exemplaires, en cadeau à tous ceux qui passent commande jusqu’à épuisement des stocks. Vous pouvez également écouter l’album ici. On avait aussi adoré certains des hommages à Psychic TV, l’un des artistes les plus importants qui aient vécu sur cette Terre, du moins pour nos lecteurs.
On commence avec un morceau martial, « Nothing Changes » interprété par Years of Denial, moins post-punk que l’original, avec un début qui nous rappelle Dead Can Dance et un son neofolk que ne connaissaient pas encore les Death In June de 83. Ce même morceau est repris par European Ghost, un groupe italien du label dont on vous a parlé à l’occasion du deuxième album de remix d’Antipole, qui le transforme en post-punk très moderne et menaçant. Ono Scream reprend « Little Black Angel », et adoucit le morceau, tout en nous rappelant un peu Nick Cave. De leur côté, Forgotten Sunrise Feat. Kadri Sammel lui donne un ton plus solennel et nous laissent à penser que si Spiritual Front reprenait cette chanson, elle serait similaire. Opium Dream Estate rend « But, What Ends When The Symbols Shatter? » un peu moins sombre. Sébastien Faits-Divers et HIV+ semblent commencer par un morceau de Smashing Pumkins au lieu de « Accidental Protégé » nous rappelant à quel point « Disarm » ressemble au morceau de Douglas Pearce. « Holy Water » est présenté par Into Nowhere feat Ralf Jesek avec un son très moderne, moins rustre. Judith Juillerat, (nous avons déjà fait la critique de son Oneironautics), reprend « Fall Apart », et le transforme en une chanson magnifique et enchanteresse. Selfishadows fait de « Fields » une chanson intense de darkwave. Edgar’s Dreams nous berce avec leur reprise ténébreuse de « Break the Black Ice » tandis que Larme Blance le rend encore plus diabolique. Mauri & Selfishadows réinventent « The Calling MKII » qui devient encore plus sombre. L’Italien Chris Shape, qui publiera également la dernière référence du label, métamorphose « Heaven Street » en morceau tonitruant et dansant.
La plupart des artistes ont approché les chansons avec respect, mais je pense que c’est la seule façon d’aborder les morceaux de Death In June. En général, les groupes parviennent à mettre en relief les détails de l’original, tout en apportant une touche personnelle. Que demander de plus ? Et si on parle de certaines des meilleures chansons du XXe siècle, qu’est-ce qui peut mal tourner ?