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W-Fest 2019 : dimanche

par François Zappa

Doc saute de la DeLorean et me crie : «— Marty, nous devons nous rendre en 2019, ta descendance est DE NOUVEAU en danger». Alors que je monte dans la voiture, il m’explique que le fils unique de Marty JR avait seulement une seule possibilité de rencontrer l’amour, pendant le W-Fest qui a lieu la même année en Belgique. «— Et Marlène?» «— Marty… elle aime les filles! Pour assurer la continuité de ta famille, Marty troisième du nom doit rencontrer Lorraine, sa future épouse, pendant le festival. À cause de certaines altérations de l’espace-temps, il est possible qu’ils ne tombent pas amoureux et Marty terminera ses jours seul et amer. Attrape ces dossiers, et étudie-les pour savoir de ce qu’il en retourne en 2019.»

THE FOREIGN RESORT

En arrivant au W-Fest, je suis surpris de constater que tous les gens du futur sont habillés de noir. Je pars à la recherche de mon petit-fils, mais à ce moment-là, commence le premier groupe, The Foreign Resort. Je reste stupéfait devant la qualité de cette formation. Dans le passé, jamais je n’en ai vu de telle. Avec un son prodigieux qui se perpétuera jusqu’à la fin de leur show, ils lancent leur prestation sur «Obsessing». Ils continuent ensuite avec «Hearts Face Out» et «Suburban Depression» (pour cette chanson, le bassiste et le guitariste échangent leurs instruments). Ils régalent nos oreilles d’une nouvelle chanson, «She is Lost» où le guitariste brille par son talent. Par la suite, ils continuent avec un autre tube, «Flushed», «Dead End Roads» (avec une introduction sublime), «Outnumbered» et «Dark White» (où les musiciens échangent de nouveau leurs instruments). Un concert remarquable, vraiment. Dans le public, je reconnais, grâce aux dossiers que j’ai étudiés, le groupe Then Comes Silence, qui semblent profiter eux aussi du concert.

JE T’AIME

Comme je n’arrive toujours pas à mettre la main sur mon petit-fils et sa future épouse, je prends place pour profiter du concert suivant. Je T’aime est un excellent trio de post-punk français qui remplace Desperate Journalist, dont la batteuse s’est blessée à la cheville. Je ne dispose d’aucune information sur eux : la surprise n’en est que plus grande. Je reste bouche-bée devant leur post-punk moderne, d’autant que les voix me rappellent le jeune Robert Smith. Le répertoire provient pratiquement du premier disque qu’ils viennent de sortir : «Millions Suns», «Fuck Me», «Hide and Seek». Avant de commencer «Merry-go-round», le chanteur, Dany BOY, explique que l’un de ses amis s’est suicidé il y a quelques temps. Ils terminent leur concert avec le single «Spyglass» puis «Dance». Impressionnant.

KOWALSKI

J’aperçois enfin mon petit-fils au premier rang du concert suivant : le groupe allemand d’avant-garde Kowalski. J’essaie de le rejoindre, mais le son d’une disqueuse m’arrête. Ah, je savais bien qu’Einstürzende Neubauten n’était pas les seuls à avoir utilisé leurs instruments de bricolage pour faire de la musique. Kowalski a sorti un disque en 1982, Schlagende Wetter, œuvre que tristement je ne connaissais pas à cette époque. Pendant le concert, ils incluent plusieurs morceaux de leur nouveau disque, sorti l’année dernière, en plus de morceaux classiques comme l’intense «Stahlmaschinen». Le chanteur a quelques petits problèmes de micro, mais leur prestation est excellente. J’ai vraiment adoré le côté industriel qu’ils donnent à leur son.

LAVVI EBBEL

Le public commence à se diriger vers la scène où a lieu le prochain concert et je perds de vue mon petit-fils. Bon, je suppose que je vais le retrouver sous peu. Je me glisse au premier rang, et surprise! j’y trouve Lorraine. Je commence à lui parler et elle est très sympathique. Elle me demande qui a joué sur cette scène avant, et je lui réponds «Je t’aime». Elle devient toute rouge et sourit. À ce moment commence le concert de Lavvi Ebbel, un groupe belge de new wave avec un chanteur débordant d’énergie. Ils commencent avec «No Place to Go» puis continuent sur «Morning Light». Le public les acclame pour leur tube «Victoria» suivi de «Much a Do About Nothing», «Stand Up and Fight» et «On The Telephone». Le groupe a l’air de passer un bon moment, et ce sentiment gagne le public. Ils finissent avec une excellente reprise de «Psycho Killer» de Talking Heads.

PINK TURNS BLUE

Alors que j’attends Lorraine pendant qu’elle va aux toilettes, j’aperçois de nouveau mon petit-fils qui se dirige vers la scène Cave. Pink Turns Blue commence avec «Something Deep Inside», un magnifique morceau. Leur répertoire, joué à la perfection, inclut «Burn», leurs classiques «Walking on Both Sides» et «I Coldly Stare Out». Je qualifierais leur concert d’intense et calme à la fois. J’adore tellement leur prestation que j’en oublie mon petit-fils. Je suis émerveillé par «After all», «Missing You» (dont la guitare rappelle celle de Joy Division), «Can’t Be Love» et la surprenante «Your Master is Calling». Autre concert fantastique.

PETER HOOK AND THE LIGHT

Marty passe devant moi, j’en profite pour le suivre pendant qu’il se dirige dans les premiers rangs pour assister au concert suivant. Quel spoiler! Peter Hook a quitté New Order et joue leurs morceaux en solo! Je vois que mon petit-fils porte un t-shirt représentant la pochette de leur premier album. Je m’approche et je lui dis : «— Hé, quel t-shirt original! Où tu l’as acheté?» Il me regarde bizarrement, mais Peter Hook (il sourit, que lui arrive-t-il?) arrive sur scène et mon petit-fils oublie tout le reste. Il commence avec des morceaux de Joy Divison : «No love lost», «Isolation», «Digital», «She Lost Control», «Shadowplay» et «Transmission». Le groupe qui l’accompagne est excellent et M. Hook interprète les chansons avec une incroyable passion. Après les morceaux sombres de JD, Hook s’attaque au matériel un peu plus dance de New Order : «Blue Monday» (que beaucoup de gens dans le public enregistrent), «Regret», «Truth Faith», «Temptation», «Ceremony» et il revient à Joy Divison avec «Love Will Tear Us Apart». Un répertoire impossible à améliorer! À la fin du concert, Marty me parle et me dit : «C’était hallucinant!».

WHISPERING SONS

Photo: Patrice Hoerner

Je suis mon petit-fils pour le concert. Il me commente que c’est le moment parfait pour voir Whispering Sons, avant qu’ils ne deviennent trop célèbres. Le groupe joue bien, mais je suis stupéfait par la voix et l’interprétation de Fenne Kuppens, qui, entièrement vêtue de blanc, chante ses chansons comme si chacune allait être la dernière. Le public est très nombreux pour ce concert. Le groupe joue intensément des chansons comme «Got a Light», «Alone», «White Noise», «Performance», «Skin» et «Hollow». Ils finissent sur la très acclamée «Wall and Waste». La perfection.

RED ZEBRA

Je réussis à convaincre mon petit-fils de sortir pour retrouver Lorraine. J’invente une excuse en disant que je voulais voir DaGeist, qui joue tous les jours sur une scène à l’entrée. Comme il veut voir Red Zebra, on retourne dans la salle. À notre arrivée, le groupe, accompagné d’invités, joue «Shadow of a Doubt» (dans laquelle ils incluent un morceau de «This Is Not a Love Song»). Ils continuent ensuite avec «I’m Falling Apart» et la classique «I Can’t Live in a Living Room». Entre autres, on se régale de «Ultimate Stranger» et de «Man Comes from Ape», lors de laquelle, le chanteur, Peter Slabbynck, mange une banane. Le groupe nous offre un autre classique, «The Art of Conversation», suivi de la reprise de «Missiles» de The Sound, ainsi que de «God is not a DJ» et «Innocent People». Brillant.

ASTRASONIC

Je vais voir si Lorraine se trouve dehors. Je voulais en profiter pour voir comment sont les Astrasonic en concert, mais à cause d’un petit retard, le groupe est toujours en train de faire le sound check. Au moment où ils semblent commencer, mon petit-fils m’oblige à aller voir le groupe suivant.

APOPTYGMA BERZERK

Lorraine était toujours introuvable, mais l’un des groupes que Marty souhaitait le plus voir était sur le point de commencer. Grand nom de la future pop, le trio Apoptygma Berzerk commence avec « Weight Of The World », « Unicorn » et très vite, il nous fait vivre l’un ds moments magiques du festival avec « Love Never Dies » (moment parfait pour que le couple se rencontre). Après le début épique de « Non Stop Violence », le public commence à danser. Impossible de s’arrêter avec des merveilles comme « A Battle for the Crown », « Kathy’s Song », « Eclipse » et le grand final « Until The End Of The World ». Hallucinant.

CHINA CRISIS

Je vois enfin Lorraine, mais au même moment, mon petit-fils disparaît. Pas de chance. Je m’approche d’elle, et je lui demande ce qu’elle a pensé du concert. Elle me dit qu’elle n’aime pas tellement la musique gothique et qu’elle a passé la majeure partie de son temps dehors, sous un chapiteau, à danser. Maintenant, elle voulait voir China Crisis, et moi! Le groupe commence sur « Tragedy and Mystery », avec un son beaucoup plus organique que ce dont je me souviens (j’ai acheté l’album lors de sa sortie). Le chanteur, Gary Daly, qui est la classe incarnée, sort avec un éventail à la main. Le groupe continue sur « African and White », « No More Blue Horizons » et d’autres morceaux, dans une représentation parfaite de la sophistication des années 80. Le chanteur ajoute qu’il a envie de jouer un peu de reggae, et le groupe commence « Strenght of Character ». Autre superbe moment lorsqu’ils jouent la merveilleuse « Black Man Ray » (bien que Lorraine essaie de me prendre la main). Je fonce au bar pour éviter d’avoir des problèmes, d’où je suis témoin d’une magnifique interprétation du morceau magique « Wishful Thinking ». Pour terminer, le groupe joue « King in a Catholic Style », « Working With Fire and Steel » et « Christian », où le public utilise son téléphone, quand à l’époque on utilisait les briquets. Hallucinant.

NEW MODEL ARMY

Je parviens à convaincre Lorraine de rester avec moi pour le concert suivant. Elle connaissait certaines chansons de New Model Army, et ça ne la dérangeait pas de les voir. Beaucoup de gens arrivent pour assister au concert, mais on est plus rapides qu’eux. On parvient à se positionner dans les premiers rangs, où, bien sûr, se trouve mon petit-fils. Je les présente juste à temps pour assister à « Stormclouds », un parfait commencement pour ce qui allait suivre. Le morceau suivant, « Winter », rend particulièrement bien en live (j’avais vu le groupe en live quelques années plus tôt, et ils avaient assuré). Le groupe continue ensuite sur « Island ». Ils ont assez de temps pour jouer leurs meilleures chansons comme « 51st State » et «Angry Planet », suivies par une épique « Here Comes The War » et « Green and Grey ». Groupe fantastique, et en plus, j’ai enfin réussi à ce que Marty et Lorraine se rencontrent!

JIMMY SOMERVILLE

Évidemment, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Mon stupide petit-fils ne veut pas voir Jimmy Sommerville. Il nous laisse, Lorraine et moi, au moment où sort le célèbre chanteur roux sur scène. Enfin du moins, il l’était. Toujours doté de sa superbe voix caractéristique, Jimmy commence son concert avec une reprise de «You Make me Feel (Mighty Real) », puis il parcourt sa carrière, en s’arrêtant à Bronski Beat (« Why » et la célébrée « Smalltown Boy »). Il joue aussi des morceaux des CommunardsTomorrow» et « You Are My World») et bien sûr, les reprises qui l’ont rendu célèbre : «Never Can Say Goodbye», «Don’t Leave Me This Way» et la finale «I Feel Love », mixée avec un bout de « Highway to Hell ». Divertissant.

AND ONE

C’est l’heure du dernier concert, et Lorraine accepte de rester avec moi. Comme je le supposais, mon petit-fils apparaît et on se prépare à danser. And One commence avec «Shouts of Joy», la classique « Get you Closer» et «Metalhammer». Pour les gens qui en étaient à leur cinquième jour de festival, le choix de ce groupe est parfait pour terminer en beauté. Ils nous transmettent leur énergie et le public commence à danser sans s’arrêter. Même Lorraine est surprise par la façon de danser de Steve Naghavi. Ils jouent leur reprise de Project Pitchfork, le batteur chante « High », grand moment de la soirée. Le groupe continue sur «Sometimes», «Second Voice», et un incroyable final avec «Military Fashion Show», «Steine Sind Steine» et «Killing the Mercy». Steve Naghavi fait une blague avant de terminer, en nous disant que le prochain groupe est Skinny Puppy. Mon petit-fils et Lorraine rient, tout en se regardant dans les yeux. Le festival et ma mission sont un succès.

Maintenant, il est temps de retourner dans le passé.

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