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Primavera Sound: vendredi

par François Zappa

En comparaison avec l’incroyable nombre de concerts du premier jour, je ne vois pas grand-chose le vendredi. En plus, je passe une grande partie de la nuit dans la zone Bits.

On commence aussi le deuxième jour du festival dans l’Auditori, avec Midori Takada. Elle commence à nous faire entrer dans un état de transe en tapant sur un gong, puis continue ensuite avec un spectacle unique et hypnotique. On croit reconnaître « Hanya Shinyo » lorsque Midori tape sur les cymbales avec sa chaîne. Elle passe ensuite au marimba pour jouer « Another Story » et « Mkwaju », où elle semble improviser. Les parties au marimba sont les plus animées de son concert. Au milieu, elle récite un poème sur un cocotier, et continue avec plusieurs pièces au marimba, et une au tam-tam. Peut-être qu’il s’agit de « Chang-dra », sa collaboration avec Masahiko Satoh. Elle finit avec un morceau aux mouvements lents, qui semble être une pièce du monde du théâtre, où elle joue avec des cloches. Unique.

Ensuite, c’est au tour de la jeune María José Llergo : elle sort accompagnée d’un guitariste, de David Soler au pedal Steel et d’un autre musicien pour les programmations. Elle nous surprend avec sa superbe voix et son humilité. Pour le deuxième morceau, « Niña de las Dunas », elle est accompagnée uniquement du guitariste. Elle présente aussi « Nana del Mediterráneo », nous explique qu’elle l’a écrit il y a quatre ans. On profite aussi d’une première d’un morceau qui sort cette semaine, composé avec un producteur d’urban. « Me miras pero no me ves » est un autre grand moment de son concert. Alors qu’elle termine le concert, je vois des gens pleurer. Parmi les meilleurs concerts du festival.

On continue avec Pond à l’Adidas, avec beaucoup de gens et de vent. Ils commencent avec « Daisy », « Sweep Me Off My feet » et « Tasmania ». Le chanteur a une superbe présence scénique, impossible de le quitter des yeux. Ils jouent un morceau de leur premier album, « Don’t Look at the Sun or You’ll Go Blind », qui date de onze ans, et jouent une version un peu insipide de « Ray of Light » de Madonna, mais ils remontent la pente avec « Jive Talking » des Bee Gees. Ils terminent ensuite avec des rythmes de guitare endiablés dans « Giant Tortoise ». Mieux que ce à quoi on s’attendait.

Comme c’est parfait pour mes horaires, j’assiste ensuite au concert de Just Mustard, un quintet de shoegaze menée par une jeune fille. Peu de gens s’arrêtent pour voir jouer ce groupe de jeunes, au son très puissant. Ils ont seulement un disque, Wednesday et un EP. Il faudra les revoir dans quelques années.

Je dois voir un ami, et à cette heure-ci, rien n’attire vraiment mon attention. On en profite donc pour revoir Fucked Up, qui jouent un set plutôt semblable à celui du mercredi, mais qui inclut cette fois « Living in a Celebration ». Autre grand concert, plus pâle que celui de l’Apolo.

Voici l’heure d’aller voir Jawbreaker, pionniers de l’emocore et légendes. Leur son est un peu bas au début, avec « The Boat Dreams from the Hill ». À partir de ce moment, ils enchaînent une quantité impressionnante de tubes pour un public qui, bien que pas vraiment nombreux, profite au maximum de leur concert. On entend « West Bay Invitational », « Chemistry », « Condition Oakland », « Jet Black », « Ache », « Save Your Generation », « Chesterfield King », « Boxcar », « Accident Prone », « Fireman »… Entre les morceaux, le chanteur fait des blagues et demande qui veut travailler dans sa fabrique de textile. Superbe.

Je profite d’un moment entre les concerts pour me rendre à la zone de merchandising, située cette fois assez loin, et pour manger un bout. Je retourne au Pitchfork pour voir la grande Aldous Harding. Encore une fois, c’est un concert parfait pour l’Auditori, où ses jeux avec le silence auraient vraiment signifié quelque chose, sans entendre Suede derrière. De toute façon, elle nous fascine avec « Designer », « Zoo Eyes », la fantastique « Treasure », « Damn » ou encore « Old Peel ». J’espère la revoir dans de meilleures conditions. Elle a démontré qu’elle est une artiste unique.

À quatre pas se trouve le Rayban Studios où joue Object Blue. Son live est moins bizarre que ce à quoi je m’attendais (il suffit de regarder le Boiler Room où elle est invitée pour comprendre de quoi je parle). Superbement vêtue, elle nous offre un set où l’on peut danser la plus grande partie du temps.

On se dirige ensuite vers la plage, où on voit un bout d’Overmono, qui joue avec batucada. Enfin, c’est le moment des deux concerts que j’ai le plus envie de voir. D’abord, le live de Cybotron, qui sortent en trio, et qui nous ravissent avec de grands classiques de l’electro/techno. Ils commencent avec « Industrial Lies » de 1983 puis « R9 » de 1981. Ils continuent avec des classiques comme « Alleys of Your Mind », « Cosmic Raindance », « Techno City » et un final composé de « Cosmic Cars » et « Clear ». À ce moment, j’aurais pu manger le sable, que ça n’aurait pas eu d’importance.

Enfin si, car le superbe live d’Objekt suit. J’ai un peu peur, car c’est l’un de ses premiers lives, mais le résultat est hallucinant. Il commence avec de la musique plus expérimentale, mais il continue rapidement avec le jungle. On peut écouter « Lost and Found », « Them From Q » et d’autres morceaux. Je passe un super moment.

On termine la nuit avec Helena Hauff, qu’on a vue et saluée pendant le live de Cybotron. Elle nous fait danser jusqu’au point du jour.

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