Pour des raisons professionnelles, on a dû arrêter pendant quelques semaines la saga musicale commencée avec Amazing Games et continuée avec Unsaid et Factheory. Aujourd’hui, on arrive au quatrième chapitre avec le projet solo de Dominique Nuydt, bassiste de toutes les formations précédentes, qui, sous le nom de Metaphysical Machinery, ose se lancer avec un album électronique assez varié. We are Not Alone est paru en avril de cette année, même si le projet avait déjà débuté en septembre 2019. Grâce au confinement, Dominique a pu continuer à développer cet aspect plus électronique de son univers musical. Vous pouvez écouter l’album complet ici. Fin juillet, Metaphysical Machinery prévoit de sortir un CD de 4 chansons.
L’album commence par la très inquiétante « We Are Not Alone », qui parvient à transmettre en notes ce sentiment humain de la terreur de l’inconnu, la peur de ne pas être seul dans l’univers. Pour arriver à ses fins, Dominique utilise les sons des anneaux de Saturne enregistré par la sonde Cassini et le signal extraterrestre capté par SETI en 1977 (le fameux signal Wow !). De l’espace, on passe à des pulsations internes avec deux morceaux très physiques : « Karmasutra » qui, comme le livre auquel il fait référence, revendique des influences orientales et rappelle parfois YMO avec une approche plus minimaliste. On continue sur le terrain réservé aux adultes avec « Fantasized Orgasm » : une partie du morceau ressemble à l’école de Berlin et l’autre présente un rythme se rapprochant du hip-hop et des gémissements à la fin. La chanson titre, « Metaphysical Machinery » nous ramène dans les années 80, une époque où chaque album électronique vous ouvrait un nouvel univers. Avec « Pulsar Beat », on retourne dans l’espace et, à l’aide de samples de pulsars, Dominique construit un morceau mystérieux qui se marie parfaitement avec l’une des chansons les plus sombres et les plus inquiétantes : la magnifique « The Void and the Beast Part I and II », aux sonorités des années 80 qui sont si à la mode aujourd’hui.
« The Light Carrier » est le morceau le plus dansant et direct, et aussi l’un de nos préférés. « Shades of Sorrow », hypnotique et étrange avec un rythme de batterie original, est assez différent. Il partage un peu l’ambiance ludique de « Soul Injuries », qui malgré son nom, nous semble être plutôt joyeux. L’album se termine par « Funeral Ceremony » dont les samples de moines ajoutent une parfaite solennité pour finir. Sur Bandcamp, vous pouvez également écouter un bon nombre de morceaux bonus : dans « Reflection », les influences orientales sont de retour, mais plus lentes. « Solstice » est un morceau digne d’être une autre bande-son originale de film d’horreur. On ne qualifierait pas vraiment les trois chansons appelées « EBM » d’Electronic Body Music, mais on aime certainement leurs changements de rythme et leur atmosphère terrifiante. « Spring Theme » malgré son nom, est un sombre, tout comme « Winter Theme » bien que ce dernier soit plus solennel. Et on termine ensuite avec « Hope », un morceau qui pourrait parfaitement faire partie de la bande-son originale d’un film de John Carpenter.