Inicio » Critiques » Jean-Marc Lederman – The Helpless Voyage of The Titanic

Jean-Marc Lederman – The Helpless Voyage of The Titanic

par François Zappa

On a été agréablement surpris par le nouvel album de Jean-Marc Lederman, basé sur le célèbre et tragique voyage du Titanic. Cette nouvelle œuvre a été presque entièrement composée, interprétée et produite par Jean-Marc Lederman, à l’exception de « Nearer My God to Thee », l’hymne chrétien du XIXe siècle, qui fut la dernière pièce jouée par l’orchestre du navire lors de la nuit fatidique où il coula. Difficile de raconter en quelques lignes l’intégralité de la carrière de Jean-Marc chose que, par ailleurs nous espérons faire bientôt. Pour le moment, on va se contenter de vous dire qu’en plus d’avoir travaillé avec Fad Gadget, il a fait partie de groupes tels que Gene Loves Jezebel ou The Weathermen, et a enregistré plusieurs albums solo tels que Ode a la Pluie et 13 Ghost Stories. The Helpless Voyage of The Titanic, sert de métaphore de ces derniers jours, où le Coronavirus est l’iceberg contre lequel nos vies se sont écrasées et où le nombre de canots de sauvetage n’est pas suffisant. Vous pouvez écouter l’album, dont il existe également une édition limitée sur CD, ici.

Dans le premier morceau, un groupe de musique joue sur les quais alors que le navire part de Southampton en direction du cauchemar que nous connaissons tous. L’album est parsemé de toutes sortes d’effets sonores pour que l’immersion soit complète, à l’exception de l’air de la musique du début du XXe siècle que Lederman parvient à incorporer à toutes les pistes. Dans les premiers morceaux, on visite tous les coins et recoins du navire, à commencer par les chaudières dans « The Boiler Room » : ici, un fond sonore industriel typique de la pièce où se trouvent les machines contraste avec des sons rappelant celui d’une harpe. Un rythme lourd prend le relais de la magnifique « The Dancehall », dont la beauté est revêtue du halo de la tragédie qu’on attend tous. Lors de notre parcours, on passe de l’abstraction de « The Fireman’s Passage » au malaise créé par « The Captain Quarter », l’un des meilleurs morceaux de l’album. « Dreams of the New World in the Lower Decks » est très différent : on peut presque distinguer les rêves et les espoirs des jeunes garçons de cabine dans ce morceau qui est le plus lumineux de l’album. Du bas du navire, on monte dans les cabines de première classe, alors qu’on sent le navire se diriger inexorablement vers sa destination. La tragédie a lieu dans le court morceau industriel « Newfoundland, April 14 1912 » et on sent le navire s’écraser sur l’iceberg. Un SOS en morse s’écoute en arrière-plan de « Save Our Souls », l’un des morceaux les plus troublants, qui nous transmet ce que l’équipage a dû ressentir à l’époque. « The Lifeboats », d’autre part, est un morceau élégant de musique électronique qui augmente en intensité à mesure que le nombre de bateaux diminue. « White Star/White Heat » joue avec le nom de la compagnie maritime propriétaire du Titanic et le morceau de Velvet Undergound tandis que « The Piano Room » est un morceau solennel qui me rappelle les dernières œuvres de Leyland Kirby. Pour finir, avec un vieux son vinyle, on écoute une minute de « Nearer My God To Thee », alors que le son se noie progressivement.

Avec cet album, Jean-Marc Lederman, nous a offert un merveilleux voyage qui, contrairement à celui du Titanic, s’est concrétisé.

Laisser un commentaire

* By using this form you agree with the storage and handling of your data by this website.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More