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Iosonouncane : une histoire de chien

par François Zappa

La pop italienne peut aussi compter sur ses Dogs. Ainsi, aux côtés de I Cani (les chiens), nous avons ce groupe prometteur, dont le nom pourrait se traduire comme Jesuisunchien. Jacopo Incani, cerveau caché derrière Iosonouncane, fait sans doute partie des artistes les plus intéressants qui ont fait leur percée en Italie ces dernières années. Je les ai vus à deux occasions : l’une pendant le festival milanais MI AMI, où jouent les groupes italiens les plus importants du moment (enfin, c’est ce que dit le slogan du festival), et l’autre au Carroponte, où j’ai pu être témoin de la passion que ressentent les Italiens pour leurs groupes.

Iosonouncane dit être auteur-compositeur, mais pas un auteur-compositeur typique. Nous pourrions également dire que les auteurs-compositeurs italiens ne sont pas si typiques : ainsi, Battisti crée une œuvre progressive avec son Alma Latina, et notre Franco Battiato bien-aimé chante une techno-pop bien curieuse.

Suivant cette tradition hétérodoxe, notre artiste, né à Buggerru, en Sardaigne, est influencé par des Italiens, comme Battisti lui-même ou Lucio Dalla, mais aussi par des étrangers, comme Animal Collective.

Après avoir joué huit ans avec le groupe Adharma, il ne publie qu’un EP, Risvegli, en 2005. Ils composent également un disque conceptuel, Mano ai pulsanti, publié quelques années plus tard en édition numérique.

Armé d’un sampler, il formera Iosonouncane en 2008 et publiera sur Myspace ses premières chansons dans une démo appelée Primo Pacchetto Tematico Gratuito. Cependant, ce n’est qu’en 2010 où est publié son premier disque au titre très espagnol, La macarena su Roma, où, aux côtés d’un jeu de guitares acoustiques et de paroles sur le racisme et les problèmes sociaux, nous trouverons de nombreux samples. La reconnaissance massive arrivera avec DIE (mourir en anglais se prononce comme « allez » en italien – dai), paru l’année dernière. C’est encore une fois un disque conceptuel sur les pensées de deux amants, lui en haute-mer, pris de la peur de mourir; et elle, sur terre, qui craint de ne jamais le revoir venir.

« Tanca », la première chanson, commence avec un cri aborigène qui pourrait rappeler celui d’Anima latina de Battisti, sur un fond plus électronique. Cette chanson est la marque de fabrique d’un disque épique, qui gagne encore plus en direct. Avec des thèmes de pop lumineuse comme Stormi ou la plus progressive Buio, il peut rappeler Panda Bear ou Olivia Tremor Control. Ce grand disque est sans aucune doute l’un des chefs-d’œuvre de la pop italienne moderne.

Deux membres d’un groupe italien intéressant, Junkfood, y ont également participé. Nous parlerons d’eux plus tard.

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