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Interview : A Slice of Life

par Violeta

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A Slice of Life est un groupe de post-punk belge avec une touche des années 80, auteur de Restless, l’un des albums sortis en 2018 que vous devriez écouter. Avec eux, nous commençons notre série d’interviews des artistes qui joueront au W-Fest 2020. Lors de leur concert le 24 mai, ils vous donneront un bout de leur expérience, un bout de leur âme… un bout de leur vie.

—Comment s’est créé le groupe ? J’ai lu que tout a commencé lorsque Dirk a rencontré Guy Wilssens en ligne.

—C’est exact. En 2014, Dirk et Guy se sont rencontrés en ligne et ont fait une reprise de Bauhaus. Fin 2015, Guy avait déjà composé quelques chansons instrumentales et il a demandé à Dirk de faire les voix. Ils ont trouvé que ça sonnait bien, et voulaient jouer les chansons en live. En 2016, ils ont commencé à chercher d’autres musiciens.

—Slice of Life est le nom d’une chanson de Bauhaus. La première chanson faite par Dirk et Guy était une reprise de She’s in Parties. Diriez-vous que l’influence la plus importante du groupe est Peter Murphy ou The Cure ?

—Non, on ne pense pas que ces groupes soient nos plus grandes influences. Le nom du groupe a été choisi plus ou moins en référence à notre première collaboration, avant qu’on ne compose des chansons originales. Bien sûr, à cause de notre âge et de nos préférences, ces groupes sont des influences. Mais on en a d’autres, comme Joy Division, Chameleons, Pixies, Interpol.

—Quels groupes modernes comptent parmi vos influences ?

—On est six, et on a tous nos propres influences, qui s’étendent de The Editors à Rammstein … Ce mélange donne la couleur de notre son.

—Dirk, où trouvez-vous l’inspiration de vos paroles ?

—Je ne me considère pas comme étant un bon écrivain et c’est difficile pour moi de trouver des chansons. Je laisse presque toujours la chanson et la musique me dicter les paroles. Je n’ai pas de carnet avec des notes, ou de petits poèmes. J’écoute la musique, encore et encore, et parfois, une phrase commence à se former, ou bien une ligne de chant. Le reste arrive tout seul. L’une des raisons principales pour laquelle le groupe s’appelle A Slice Of Life n’est pas seulement la référence à Bauhaus, mais aussi au fait que la musique et les paroles doivent être une expression de ce qui se passe ou de ce qui s’est passé dans ma vie, notre vie, ou la vie de tout le monde. Les problèmes qu’on a, la société, le plaisir, la douleur…  «Panic Attack» ou «Life As It Is» sont des chansons personnelles et autobiographiques. «Restless Gods» est personnelle, mais reflète aussi la société.

—D’un duo, le groupe s’est développé en sextet assez rapidement. Était-ce pour être en mesure de jouer en live ?

—Effectivement. Lorsqu’on a préparé la démo maison, on a réalisé que si on voulait sortir un album, on adorerait le jouer en live. Du coup, on avait besoin de former un groupe.

—Selon vous, de quelle façon chaque membre du groupe contribue au son de A Slice of Life?

—Alors que la plupart des chansons de nos premiers albums sont basées sur les démos composées par Guy, on a plus ou moins tendance à écrire les chansons de zéro tous ensemble, pendant les répétitions. Chacun ajoute sa touche personnelle et apporte de nouvelles idées.

—Pensez-vous qu’un groupe comme le vôtre aurait connu plus de succès dans les années 80 ou maintenant ?

—Facile : on aurait sans aucun doute eu plus de succès dans les années 80. Ce genre de musique était très répandue à la radio nationale, mais aussi à la télévision. Les jeunes pouvaient l’écouter facilement. MTV passait certes de plus gros noms de la scène, mais au moins, la musique était accessible. Aujourd’hui, les jeunes, mais aussi les gens de notre génération, ne savent pas que cette musique existe, car la presse, et les médias ne lui accordent pas d’attention. En cherchant bien, on trouve la musique, mais aujourd’hui, les gens ne sont pas patients.

—En 2017, le groupe a sorti son premier EP. Comment l’avez-vous enregistré ?

—L’EP Demo contient cinq chansons, dont trois sont des enregistrements maison. Guy a fait tous les instruments et Dirk les voix («Marionnette» et «Restless Gods»). L’un des morceaux n’était pas vraiment une chanson de A Slice Of Life: «Feel Like Crazy» a été écrite par Dimitri Desmeth de Bruxelles et Yannick Rault de France (Dirk avait un projet Yannick appelé So What? et Yannick joue maintenant sous le nom de Closed Mouth). Comme Dirk avait écrit les paroles pour «Feel Like Crazy», on l’a rapidement adaptée. Sur la démo, on entend la version de So What? enregistrée par Dimitri, Yannick et Dirk. Sur notre album Restless, elle est entièrement jouée par A Slice Of Life, mais Dimitri joue les claviers en tant qu’invité. «Sorrow» et «Panic Attack» ont été enregistrées dans notre salle de répétition. Bart, notre ancien claviériste, a tout enregistré et mixé.

Quelques mois plus tard, le groupe a signé chez Wool-E Disc. Comment vous ont-ils contactés ?

—Dès le début du projet, on a été en contact avec Dimitri de Wool-E Disc. Il nous a toujours apporté un soutien inconditionnel, même quand on n’avait encore que quelques démos maison disponibles. Du coup, tout s’est fait naturellement. Wool-E- Disc est un label bien établi en Belgique et il nous a aidés à nous faire connaître sur la scène wave belge.

Restless a été mixé par Koenraad Foesters. Le groupe a dit que son expérience se ressent vraiment sur le résultat final. Que pouvez-vous nous dire de plus ?

—En effet, on a été extrêmement satisfait du travail de Koenraad. Comme la plupart de l’album a été enregistré maison, sauf pour la batterie, on a été sciés par le son final. Il nous a donné de nombreuses astuces pendant le processus de mixage, et on a même enregistré des parties supplémentaires de dernière minute sur ses conseils. Il a fait un excellent travail, du coup, on pense faire aussi appel à lui pour la production de notre prochain album.

Vous avez décidé de ressortir de nouvelles copies de l’album, car la première édition s’est vendue entièrement, non ?

—On était super contents du sold out. Quand on est allés jouer en juin au WGT Leipzig, on a aussi apporté 50 copies, et toutes ont été vendues là-bas. On n’avait plus rien, mais on avait encore quelques gros concerts : Summer Event (Schoten), Neetwave (Retie) le 23 novembre (avec Agent Side Grinder et Silent Runners). On a aussi hâte d’aller en Hollande pour la première fois cette année (Geleen Calling le 14 décembre). Ce serait stupide si les gens nous découvraient et n’avaient pas la possibilité d’acheter notre album. C’est pourquoi nous avons décidé d’en refaire une impression.

Restless a eu de très bonnes critiques, dont une longue vidéo intéressante. Êtes-vous contents ?

—Oui, bien sûr ! ça a dépassé toutes nos attentes ! Présenter ce qu’on compose à un public est vraiment un coup d’épée dans l’eau. C’était une période très palpitante pour nous. Le plus drôle, c’est qu’on a reçu de bonnes critiques d’Allemagne, d’Italie, des États-Unis, d’Espagne… Et toutes étaient très positives. Les journaux nationaux ont aussi parlé de nous, et on a reçu 4 étoiles sur 5. Ça a été une incroyable surprise, on ne s’y attendait pas du tout. Ça a aussi été le cas pour la superbe vidéo de fan qui examine avec minutie chaque chanson.

—Est-ce difficile pour un nouveau groupe d’être connu ? Le groupe s’occupe également d’une bonne partie de la promotion, non ?

—On fait tout nous-mêmes, et on est très fiers du résultat. Cependant, on espère trouver quelqu’un dans le futur, quelqu’un qui aime ce qu’on fait et qui souhaite nous aider pour les concerts et la promo. On pourrait se concentrer sur la musique et oublier un peu le côté pratique et administratif. Après tout, c’est la musique qu’on aime.

—Pensez-vous que les festivals sont un bon moyen d’aider les nouveaux groupes à être connus ?

—Oui, c’est sûr ! On est un groupe de 6, et on a tous nos obligations familiales et professionnelles. Faire des tournées et jouer dans de petites salles n’est pas si facile. On pense que les festivals sont la façon parfaite de présenter un groupe à un public plus grand, et à un public qui, sinon, ne nous aurait jamais découverts.

—À la fin des années 90, de nombreux groupes ont composé des chansons pour des bandes-son, comme c’est le cas de «Burn» des Cure, qui apparaît dans The Crow. Selon vous, dans quels films aurait-on pu trouver une chanson de A Slice of Life?

—C’est une question difficile : on ne pense pas vraiment que notre musique pourrait être adaptée à une bande-son. Mais si on dirait «Fight Club», «Smoke», «Kill Bill», entre autres.

Quand on vous a rencontrés, vous aviez l’air drôles et heureux, contrairement à votre musique, qui est sombre. Avez-vous besoin d’être dans un endroit spécial ou d’une humeur particulière lorsque vous écrivez vos chansons ?

—On dirait que c’est plus une sensation qu’une humeur. La musique sombre fait partie de notre jeunesse. On se sent nostalgiques en écrivant ces chansons, et tout nous vient naturellement. La musique dicte les paroles la plupart du temps, donc son écoute nous permet de créer la bonne atmosphère pour composer.

Que diriez-vous si votre groupe se retrouvait par erreur sur scène à la place de l’autre groupe appelé Slice of Life ? D’ailleurs, aimez-vous Crass ? (Slice of Life est le nouveau groupe du chanteur de Crass.)

—On donnerait tout ce qu’on a et on remercierait l’organisation pour cette opportunité 🙂 Pour être honnêtes, on n’est pas de grands fans de Crass…

Certains d’entre vous jouent aussi dans The obsCURE, un groupe de reprise des Cure, qui a pas mal de succès. Comment le groupe a-t-il démarré ?

—C’était une idée qu’on a eue dans un pub un soir où on buvait un verre. Un gars m’a dit que ma voix ressemblait à celle de Robert.

—Est-ce plus facile d’obtenir des dates pour A Slice of Life ou pour The obsCURE?

—C’est plus ou moins la même chose.

—Tout en écrivant cette interview, j’écoute Disintegration. Selon vous, quels sont les éléments qui permettent de créer un album comme celui-ci? Pensez-vous que A Slice of Life pourrait sortir un album comme ça à l’avenir ?

Disintegration figure dans la liste de nos albums préférés pour trois des membres du groupe. Pour nous, un album doit refléter ce que sont les êtres humains : il doit être parfois ludique, sérieux, sombre, triste… Il doit contenir une variété de son et d’humeurs. C’est ce qui le rend passionnant pour nous, et on espère que c’est la même chose pour l’audience. On essaie de créer la même ambiance pour nos lives.

Qu’avez-vous prévu pour 2020 ? Une tournée hors de Belgique ?

—On surfe sur la vague et on voit ce qui se présente ou ce qu’on peut faire. On est déjà très heureux de jouer au W-Fest en mai 2020, et ce, pour la deuxième fois ! On pense que notre groupe a vraiment progressé ces quelques années. Notre musique est variée, elle passe bien à la radio et on peut parfaitement entrer dans la scène wave/goth/post-punk tout comme dans une scène alternative plus large. On veut aussi travailler sur ça : passer sur la radio et dans les festivals alternatifs qui sont très nombreux en Belgique. On espère jouer dans un ou deux bons festivals en Allemagne et on aimerait aussi jouer dans quelques festivals en Hollande. Comme notre bassiste est Portugais, on adorerait jouer aussi au Portugal. Ils ont également de bons groupes, de belles salles et de superbes festivals là-bas. Et peut-être qu’un jour, on finira en Espagne ? Mais pour l’instant, le plus important est de travailler sur un nouvel album pour l’année prochaine. On a déjà quelques nouvelles chansons en live, mais on travaille sur de nombreuses autres, car on voudrait enregistrer un nouvel album. On n’a pas encore de dates, mais normalement, pas plus tard que début 2021, il devrait sortir. Au début de l’année prochaine, on a déjà réservé un studio pour commencer à enregistrer ce qu’on a, et on veut également sortir un nouveau single au printemps 2020.

Je sais qu’il reste encore du temps, mais que pensez-vous jouer au W-Fest ? Comment était votre premier concert au festival ?

—Pour être honnête, on n’est pas encore concentrés sur le concert du W-Fest. En répétition, on travaille principalement sur de nouvelles chansons, et on se prépare pour les concerts de cette année. On a de bons souvenirs de notre première fois au W-Fest 2018. Notre concert a été prévu avec plus d’un an d’avance, et on avait déjà du matériel de démo, mais pas d’EP, et pas de concerts. Recevoir une telle offre était incroyable pour nous, et le festival nous a vraiment fait confiance, une confiance basée sur ce matériel de démo. Ça nous a donné un grand coup de fouet. L’organisation du W-Fest était vraiment professionnelle, l’équipe était si accueillante et sympa, on s’est vraiment sentis soutenus. On a joué le dernier jour, où on a ouvert le bal. Le public n’était pas très nombreux, mais le son était parfait, on a tout donné. Le public dansait et chantait tout le long. On en est très reconnaissants.

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