CryptoChroma est le nouveau projet de Jan Vinoelst, fondateur de Cape Sidereal et membre du groupe belge de darkwave Messier 39, qui a sorti un EP chez le label belge Wool-E Discs (où l’on retrouve, entre autres, Enzo Kreft, Jean-Marc Lederman, The Breath of Life et tant d’autres grands noms). Auparavant, ils avaient auto-édité l’EP Coil et étaient apparus dans l’incroyable compilation Statistics Mean Nothing When You’re On The Wrong Label, qu’il se trouve que nous avons sur nos étagères. Mais, pour en revenir au présent : le premier travail de CryptoChroma, dont on va vous parler aujourd’hui et qui répond au nom de NUMB, a déjà fait sold-out de sa première édition sur CD, mais vous pouvez toujours l’acheter en version numérique et l’écouter ici.
Comme on peut le lire dans les notes de l’album, on part en voyage dans l’esprit de l’homme moderne, où l’on découvre des états d’anxiété, de rejet, de désespoir, l’ancien péché capital de la cupidité et même un paysage pré-apocalyptique. NUMB (qui peut être traduit par Insensible) commence par « Sleepparalysis », la première chanson dont les paroles semblent dépeindre le trouble anxieux alors même que des rythmes oppressants et une voix grave le dessinent. « Arches » est en revanche moins oppressante, mais beaucoup plus terrifiante et troublante, avec un son de synthé très minimal. L’instru « Anonymous Contagious » commence de façon très classique (au sens classique du terme), mais se transforme peu à peu avec l’ajout de guitares et synthétiseurs en un morceau plus cinématographique, parfaite pour un film de Dario Argento. L’album accélère avec « More », dont l’introduction amusante ressemble à de la musique 8-bits. Cette fois, la voix rappelle celle de la musique industrielle, et dépeint la cupidité humaine.
« Bitter and Twisted » est plus dramatique et passionné, et contraste un peu avec le précédent. J’aime particulièrement les arrangements. Dans « The Orient Express », on retrouve la voix de Violet Candide (mitra mitra, Peppy Pep Pepper) dans un incroyable morceau qui peut nous rappeler DAF, en raison de la voix en allemand et du rythme d’une partie de la chanson, bien qu’avec seulement six chansons on peut déjà reconnaître le style particulier des lignes de synthé. L’instru « In Her Eyes It Lies » présente un début industriel, un rythme lourd et se termine par des chœurs célestes et un beau piano. Le désespoir semble être le protagoniste de l’obscurité « Slowly Sliping away » bien que la voix montre une grande passion et force. L’album se termine avec une note d’humour sur le coronavirus dans « The Bat of Wuhan » au son très minimal ou synthpop du début des années 80, qui nous montre que même sur un disque où règne l’obscurité, les thèmes très sérieux peuvent être pris avec humour.