Quand j’étais petite, j’étais passionnée par l’Univers. Ne trouvez-vous pas fascinant le fait qu’au-dessus de nos têtes, flottent tant de planètes, d’étoiles, de trous noirs, et qu’au final, nous ne sommes que des parasites microscopiques peuplant un habitat de la taille d’une balle de ping-pong dans une immensité infinie ? Évidemment, cette passion s’accompagnait d’une curiosité jamais assouvie, à propos de la matière, de la matière sombre et de l’antimatière. Tous ces termes dignes d’un film de science-fiction m’intriguaient au plus haut point ! Aujourd’hui journaliste, la possibilité d’en savoir plus sur la matière sombre s’offre à moi. Apparemment, le groupe CYTO organise des voyages avec son EP Dark Matter. Je contacte donc Arc Morten et Christoph Schauer.
Le jour de notre rendez-vous, je suis tout de même un peu inquiète : je vais être réduite à l’état de nanoparticule le temps du voyage. Morten me prévient : « fais attention à ne pas finir comme Ant-Man dans la dimension subatomique ». Il règle le rayon, me demande si je suis prête, je réponds que c’est le cas. Je vois Christoph insérer le disque dans le lecteur. Je pense « c’est la fin », et dans un flash de lumière, je disparais.
J’ouvre les yeux dans un endroit sombre, je ne vois presque rien. J’entends des synthés au son étouffé commencer un rythme lourd et inquiétant. Rappelant Dave Gahan, la magnifique voix poignante de Morten, chargée d’émotions, s’élève : c’est « You », le premier morceau de l’EP. Lorsque les guitares résonnent, c’est l’explosion : je commence à découvrir toute la beauté de Dark Matter. Un rythme électronique entraînant s’ajoute à la mélodie. Pendant le refrain, Morten nous révèle toute la beauté de sa voix, en chantant avec passion. Je navigue d’émotion en émotion, au fur et à mesure que les morceaux, très variés, s’égrènent : « Right Now » commence sur un rythme électronique énergique. Le morceau conserve cette énergie de bout en bout, que ce soit dans les instruments ou le travail de la voix. « Coldspell » me glace les sangs, avec ses effets sonores rappelant des coups de marteau sur du métal glacé. Plus triste que le précédent, ce morceau se caractérise notamment par un changement de rythme entre le couplet et le refrain, qui crée comme une rupture, renforçant la détresse que l’on retrouve dans les paroles. Changement de température et d’émotions avec « Fast Down » : il est impossible de ne pas danser au rythme de la musique, ce morceau représente comme une goutte d’espoir au milieu d’un océan d’obscurité. Retour au calme pour « The Fray », plus planante, relaxante, mais aussi plus triste, ce qui contraste fortement avec la chanson précédente. Enfin, « Again », qui commence en douceur puis évolue petit à petit pour gagner en puissance, représente la conclusion parfaite à l’EP.
J’ouvre les yeux, encore abasourdie par ce que je viens de vivre. Je lève les yeux vers Morten, qui me dit : « alors, le voyage t’a plu ? » Je hoche la tête. Il ajoute : « Tu es prête à remettre ça en novembre avec Antimatter et un voyage dans l’antimatière ? » Sans hésiter, j’ai accepté.