Inicio » Chroniques » Sinners’s Day 2021 : Samedi

Sinners’s Day 2021 : Samedi

par François Zappa

Après les embouteillages sur le chemin du W-Fest l’été dernier, nous avons décidé de partir pour la Belgique la veille, de sorte que le vendredi soir on était déjà à Bruxelles où on a loué une voiture pour nous rendre au camping du Sinner’s Day. Cette année, le festival se déroulait dans une ancienne usine située dans une zone industrielle de la région de Heusden-Zolder. Le camping était assez proche du festival, mais il n’y avait rien à la ronde. On s’est promenés dans le village pour dîner, boire un verre et revenir tôt pour commencer la journée pleins d’énergie.

Photos : Patrice Hoerner

La Lune Noire

On a dû attendre quelques minutes à l’entrée pendant que l’organisation finissait de régler deux ou trois choses, et on est arrivés à la première représentation de la journée alors que la deuxième chanson avait déjà commencé. La Lune Noire est un quatuor néerlandais de synth-pop. Par la suite, nous avons croisé le chanteur à plusieurs reprises pendant la durée du festival. Le groupe a sorti pas mal d’albums depuis son premier Nitrogen de 2009 à leur nouveau Complot (Fictional Facts) duquel ils ont joué l’accrocheuse « One Small Step » ou la dansante « Before I Change The World ». Ils ont également eu le temps de jouer des chansons de Dictator, comme « This Empty Room » et « Hate », une chanson sur le fait d’être différent. Un bon début pour le festival.

Minuit Machine

Nous étions vraiment impatients de voir le duo Minuit Machine. En effet, lors de leur dernière visite en Espagne, Hélène et Amandine avaient uniquement visité Barcelone. Pour tout vous dire, on est restés bouche bée. Leur son était beaucoup plus puissant que sur l’album, comme vous pouvez le constater dans Sainte Rave, leur nouvel album live qu’elles viennent de sortir. Elles nous ont régalés de « To Control », « Don’t Run From The Fire », « Sisters », « Empty Shell » et « Lovers of the Night ». Hélène a donné une touche presque techno à ses chansons tandis qu’Amandine s’est révélée être une excellente front-woman.

Apparaat

Apparaat ont été chargés d’ouvrir la scène des groupes belges avec leur rock électro puissant. Ce trio a sorti un EP sur le label Wagonmaniac (également représenté par les groupes O Veux et Dead High Wire qui ont joué lundi).  Dans le set, nous avons pu apprécier des morceaux plus puissants et dansants, mais aussi des morceaux plus atmosphériques, pleins d’intensité. Bon concert.

Foreign Resort

La dernière fois que nous avons vu Foreign Resort au W-Fest, ils ont donné l’un des meilleurs concerts du festival. On avait donc de grandes attentes les concernant. À cette occasion, comme l’a fait remarquer le chanteur, ils sont venus sans batteur et je pense que c’est aussi pour cette raison que ce concert n’a pas été aussi mémorable que le premier.  Ce fut tout de même un concert remarquable, car ils ont joué avec leur passion habituelle et possèdent désormais un grand répertoire. Le chanteur portait également un T-shirt d’Hapax. Ils nous ont régalés d’« Obsessing », la belle « She is Lost », « Send your heart to the riot », « Flushed » (pour moi leur meilleur morceau) et la longue et puissante « Dark White ». Nous avons profité de l’occasion pour acheter le magnifique New Frontiers.

This Can Hurt

Nous sommes retournés du côté de la scène belge pour voir This Can Hurt un groupe de rock puissant avec des influences metal, dont le son s’est amélioré au fil de la représentation. La chanson que j’ai le plus appréciée est « World Apart », issue de leur dernier album. Ils ont terminé avec un nouveau single intitulé « Mikaela ». Dans l’ensemble le concert n’était pas mal du tout.

IAMTHESHADOW

On avait hâte de voir le concert du groupe portugais IAMTHESHADOW, qu’on venait d’interviewer. Le trio s’est présenté devant un public nombreux et a montré ses meilleures armes : la voix émouvante de Pedro Code et une basse puissante. Nous avons pu écouter une bonne sélection du groupe post-punk : « Lifeless », sans doute l’un de ses meilleurs titres, « Always », l’intense « Pitchblack », « On Winter Leaves Embrace » et « Everything in This Nothingness ». Le moment le plus drôle a été lorsque le bassiste a sorti un drapeau portugais qu’il a passé à Pedro. On a eu droit à l’obscurité et de l’intensité comme on aime.

The Juggernauts

The Juggernauts est un puissant trio d’EBM qui joue dans un costume digne d’un comic de Marvel, avec Kevin Strauwen de True Zebra à la percussion. Curieusement, on a rencontré le chanteur pendant le festival, initialement sans savoir qu’il s’agissait de lui, et on a discuté de la possibilité de l’interviewer à l’avenir. Soutenus par des vidéos, ils ont proposé une version ludique de l’EBM. Leur répertoire comprenait « Purge », « Fear », et une chanson qui a été jouée en direct pour la première fois. On a apprécié le concert en général, et le public a dansé et s’est amusé. Seul point négatif : le concert était trop court. Nous les reverrons au DarkMad.

Glen Matlock

J’ignore si quelqu’un s’attendait à voir un concert de punk, mais si c’était le cas, l’apparition de Glen Matlock et de son élégant groupe d’accompagnement nous l’a vite fait oublier. Glen a joué un répertoire de pur rock n roll. On a pu écouter plusieurs chansons de Good to Go comme « Keep on Pushing » ou « Hook in you », joué avec une classe incroyable, qu’on ne s’attend pas à retrouver chez un ancien membre des Sex Pistols. Il a également interprété la chanson titre de son récent single avec Earl Slick, « Consequences Coming » et a interprété « Whose Side Are You On? » de ses albums avec The Philistins. Ont également retenti « Magic Carpet Ride » qui, selon nous, n’est pas encore sorti et la puissante « Pretty Vacant » du groupe qu’il a formé avec Johnny Rotten, en guise de conclusion.

Struggler

Le mythique groupe belge Struggler est ensuite apparu sur scène. Bien que j’ai beaucoup aimé la première fois que je les ai vus, cette fois-ci, ils se sont surpassés. Ils nous ont offert un véritable spectacle d’une intensité et d’une puissance incroyable, avec une musique dure et menaçante. Il est étonnant de voir Rene Hulbosch et son fils à la tête du groupe, car ils semblent être la version passée et présente de la même personne. La voix de Rene transmet ce sentiment de paranoïa de l’époque et les claviers originaux contribuent à façonner l’atmosphère. Nous avons pu écouter plusieurs chansons de leur dernier travail, Wilma Determined Protector, et quelques classiques comme « Persecute ». La journaliste Nel Mertens du média populaire Luminous Dash est venue danser pendant l’une des chansons, ainsi qu’Alexandrina Alves. L’un des meilleurs concerts du festival.

Siglo XX

On continue avec Siglo XX. En théorie, c’était leur dernier concert et, curieusement, ils étaient placés derrière leurs camarades de la ville avec lesquels ils avaient tourné dans les années 80. Ils ont ouvert sur l’intense « Until a Day », avec leur son mélodique caractéristique avant de continuer avec leurs classiques « Sister in the Rain » où l’on ne peut qu’admirer le travail du guitariste, « Dream of Pleasure » et « Individuality ». Paradoxalement, ils ont fini par « The Beginning ». Un autre grand concert.

Star Industry

Le bassiste du groupe de rock gothique Star Industry, Stijn Kuijpers, était décédé quelques jours plus tôt, alors au lieu de remplacer le groupe, les DJ de la Batcave ont joué certains des meilleurs morceaux du groupe à titre d’hommage. Plusieurs autres groupes lui ont également rendu hommage.

Red Zebra

Pour la troisième fois, nous avons vu le doyen des groupes punk belges. Et décidément, on en a jamais assez ! Ils ont commencé avec leur brillante version de « Agent Orange » où la foule était déjà en délire. Ils ont enchaîné avec « The Ultimate Stranger », une chanson dans laquelle le grand Peter Slabbynck nous a régalés avec sa large gamme de grimaces. Dans « Shadow of doubt », ils ont inclus un extrait de « This is not a love song » comme ils le font habituellement dans leurs concerts. Par la suite, ils ont enchaîné avec les riffs de guitare de « I’m falling apart », « Innocent people », le classique « I can’t live in a living room », où le public chantait à tue-tête. Ils ont terminé avec une reprise de « Winning » de The Sound et leur « The Art of conversation » où le public sautait dans tous les sens. Espérons qu’ils seront également présents en 2022.

Absolute Body Control

On était impatients d’assister au concert d’Absolute Body Control. Nous avons bien évidemment adoré. Seul bémol : il était beaucoup trop court, et on aurait pu écouter une heure de plus de leur musique sans le moindre problème. Le duo composé d’Eric Van Wonterghem et de Dirk Ivens a commencé par « Invisible Touch », avant de poursuivre avec une série impressionnante de leurs titres comme « Waving Goodbye », « Earth takes a Break » avec ses synthés menaçants, un formidable « Is there an exit ? », « Figures », « Never Seen », ou un « Give me your hands » qui pourrait être le paradigme de la minimal synth. Un autre grand concert.

Blancmange

Après les avoir ratés au W-Fest, j’avais vraiment hâte d’assister à leur concert. Leur son impressionnant était doté d’une grande puissance, et modernisé. Neil Arthur se produit désormais avec son fils, dont on salue le travail hors du commun aux synthés. De l’ouverture « Commercial Break », en passant par « Game Above my head », « Can’t Explain », « What’s the time », la puissante « Last night I dreamt I had a job », la chanson de 82 « I’ve seen the world », jusqu’à « Living in the ceiling », ils nous ont tenus en haleine. Le final était très agréable, car nous avons pu écouter « Feel me » et « Blind Vision ». Nous avons adoré, même si certains classiques comme « Waves », manquaient dans le set.

The Bollock Brothers

À dire vrai, j’ignorais tout des The Bollock Brothers avant le concert, et je ne connaissais le groupe que par le biais d’une interview. Leur sens de l’humour m’a donc pris un peu au dépourvu, mais j’ai ensuite fait quelques recherches sur l’histoire du groupe et j’ai découvert qu’il avait été créé en 1980 et que son premier album, Nevermind the bollocks, a été entièrement repris. Dans leur répertoire, ils ont joué « Faith Healer », « The Bunker », « Horror Movies », une chanson où le chanteur, Jock McDonald, a parlé de ses précédentes prestations au festival. Après « King Rat », le bassiste original et le fils du chanteur sont montés sur scène pour jouer une chanson des années 80. Ils ont continué avec l’amusante « Harley David » avant de terminer avec « Beats of Love ». Amusant, mais j’étais un peu perdu.

Praga Khan

Comme on pouvait s’y attendre, le concert de Praga Khan a été très divertissant. Avec l’aide de son épouse, ils ont proposé une mise en scène impressionnante, ainsi qu’une grande sélection de leurs morceaux :  « We follow the sun », en passant par « Love », l’amusant de « Freakazoidz » et « Luv U Still ». Par certains moment, des sons acids qui nous ont beaucoup plus, retentissaient. Ils nous ont également régalés d’un puissant « Lonely » suivi sans pause par « Isolation » et des mythiques « Breakfast in Vegas » et « The Power of the Flower » en guise de conclusion. Un grand spectacle très divertissant.

Suicide Commando

On pourrait répéter ce que nous avons rédigé dans la chronique de leur performance lors du Sinner’s Day Special. Le groupe nous a offert un magnifique spectacle, Johan Van Roy était en pleine forme, et la set list était pratiquement la même. Ils ont joué des classiques tels que « Gates of Oblivion », « God in the rain », « Euthanasia », « Cause of Death: Suicide », « Love Breeds Suicide », et le final « Die Motherfucker Die ». Comme pour le Sinner’s Day Special, nous avons beaucoup apprécié.

DAF

C’est un Robert Görl ému qui a présenté son concert, dans lequel il a joué l’intégralité de sa dernière œuvre. Il chantait accompagné d’une fille aux claviers, et nous a régalés des quinze chansons qui composent l’album Nur Noch Einer sur lequel il travaillait avec Gabi Delgado avant la mort de ce dernier. Le concert était très bon, mais à ce moment-là, le public voulait quelque chose de plus vivant et se retrouver soudainement avec quinze chansons inédites était peut-être trop pour la dernière heure du festival. Le nouvel album possède un son qui ressemble à 100 % à celui de DAF et plaira aux fans du duo légendaire. Toutefois, nous espérons assister à ce concert dans un environnement plus approprié. Il est revenu pour un rappel.

 

Laisser un commentaire

* By using this form you agree with the storage and handling of your data by this website.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More