Non seulement Der Himmel Über Berlin est l’un des meilleurs films des années 80, mais c’est aussi le nom d’un groupe de post-punk abrasif de Triestre. Le groupe jouera ce samedi au Dark Winter Festival Liège aux côtés de The Arch, DaGeist, White Coal Addiction et Eryx London.
—Pourquoi avoir choisi Der Himmel Über Berlin comme nom pour le groupe ? Aimez-vous le film de Wim Wenders ?
—Oui, le nom vient du film. On l’a choisi car on s’est sentis proches de la musique de la bande-son originale et du décor du film, tourné dans l’une des villes fondamentales pour notre genre musical.
—Le groupe est originaire de Trieste, comment décririez-vous la scène gothique dans cette ville italienne, si proche de la Slovénie et de la Croatie ?
—À Trieste tout comme en Italie, la scène n’est pas si importante. Cependant, il y a de « vieux et vrais » passionnés du genre. Trieste, tout comme la Slovénie et la Croatie, comptait une assez bonne scène punk et métal, dont certains groupes étaient également connus au niveau international.
—Quels groupes italiens vous ont influencés ? J’ai vu que vous faisiez une reprise de Litfiba, aimez-vous leur travail, du moins celui jusqu’en 1989 ?
—Certains des groupes italiens qui nous ont inspirés, comme Litfiba, Diaframma, Neon, proviennent de la scène florentine new wave des années 80. On a également fait quelques reprises de Litfiba, il y a quelque temps, dans un concert semi-acoustique. Il s’agissait de deux morceaux de l’album de Litfiba 3 (1988). C’est le dernier album du groupe qui nous a inspirés. Ensuite, Litfiba s’est éloigné du genre.
—Le premier album du groupe, Memories Never Fade, est sorti à Noël 2012, non ? Pourquoi avoir choisi cette date ? Que pensez-vous de l’album maintenant ?
—On n’a pas vraiment réfléchi à la date de sortie. Le choix a principalement été dicté par notre label de l’époque. On trouve l’album un peu naïf, compte tenu également du peu d’expérience qu’on avait. On composait aussi différemment. L’album compte de bons morceaux, mais il va falloir qu’on les retravaille.
—Comment s’est passé l’enregistrement de Shadowdancer ? A-t-il été difficile de vous habituer au nouveau line-up ?
—Shadowdancers a été enregistré dans un climat agréable, tout s’est bien passé. En plus, on a eu un regain d’énergie avec l’arrivée de Teeno Vesper au chant et de Riccardo Zamolo à la batterie.
—Le groupe a sorti deux enregistrements live, chacun avec un chanteur. Le dernier a été enregistré au Shelter Dark Club de Milan. Pensez-vous que ces enregistrements permettent de capter l’intensité des concerts du groupe ? Que pouvez-vous nous dire de la soirée de l’enregistrement ?
—Oui, c’est bien ça, deux lives avec les deux formations. On pense que chacun représentait l’identité du groupe au moment de l’enregistrement. Le live au Shelter a été enregistré lors de l’une des premières dates du nouveau line-up. Peut-être qu’il manque le sentiment qu’aujourd’hui nous avons après avoir joué autant de temps ensemble. Ce fut une belle soirée, le public était assez nombreux, même si nous avons joué presque à une heure du matin. Mais tout s’est bien passé et on en garde un bon souvenir.
—Il a fallu trois ans au groupe pour sortir Amnesia (bien qu’il y ait un EP publié en 2015). Selon vous, quelle a été l’évolution de Der Himmel Über Berlin au cours de ces années ? Pensez-vous que vous avez franchi un grand pas entre ce disque et Shadowdancers ?
—On ne sait pas exactement ce qui a changé au cours de ces années, mais notre passion et notre amour de notre musique sont intacts. On compose nos chansons comme d’habitude. On passe des heures et des heures à jouer et à improviser dans la salle de répétition. Si on doit citer une différence par rapport à Shadowdancers, je dirais qu’on soigne plus l’arrangement et les enregistrements. Et on a plus d’expérience.
—Et en août, le groupe a sorti Chinese Voodoo Dolls, comment l’album a-t-il été reçu jusqu’à présent ?
—Oui, en août, on a sorti notre dernier album, et on en est très contents. Il reçoit de bonnes critiques, à la fois de divers sites spécialisés et des personnes qui viennent à nos concerts, avec qui on prend le temps de parler avant et après avoir joué.
—Quand je vois le titre de vos chansons, « Dead Bodies Everywhere », « Sister Paranoia » ou encore « Too Many Voices », je dois vous poser la question : où trouvez-vous l’inspiration pour vos paroles ?
—C’est Teeno Vesper qui écrit les textes en général. Parfois, Davide Simeon propose des idées que Teeno retravaille. Ce sont des textes qui parlent principalement de situations personnelles. On s’inspire également d’autres sujets, comme le cinéma.
—L’une des photos de l’album est réalisée par Patrice Hoerner (qui fait également partie de l’équipe d’El Garaje). Comment l’avez-vous rencontré ?
—Patrice est une très belle personne, ainsi qu’un ami proche. On l’a rencontré plusieurs fois au fil des ans lors de nos différents concerts et en plus d’être un grand photographe, il est aussi, comme nous l’avons dit précédemment, un ami très cher. On l’a rencontré par hasard, car il était le photographe d’un événement auquel on participait. On s’est bien entendus tout de suite. Il nous a fait beaucoup de belles photos et l’une d’elles figure dans notre CD.
—J’ai lu que le groupe s’était inspiré du film Neon Demon pour un morceau. Le cinéma est-il une source d’inspiration habituelle pour le groupe ?
—Oui, bien sûr, comme on l’a dit plus haut, le cinéma, ou un certain type de cinéma, a été une source d’inspiration pour plusieurs de nos textes ou pour des types de plans dans les différentes vidéos que nous avons réalisées.
—Le groupe a joué en Espagne pendant La Semana Gótica de Madrid. Comment s’est passée l’expérience ? Avez-vous l’intention de revenir en Espagne ?
—L’Espagne, et précisément Madrid, a été une expérience merveilleuse. On a adoré pouvoir participer à un événement aussi gros que la Semana Gótica. Tout était parfait, super organisation, bon public et excellents groupes avec qui on a partagé la scène. On serait ravis d’y retourner, on a passé un très bon moment. Qui sait, à voir ce que l’avenir nous réserve.
—Le guitariste du groupe, Davide Simeon a un projet parallèle appelé Eryx London. Que pouvez-vous me dire à ce sujet ? D’autres membres du groupe ont des projets parallèles non ?
—Oui, bien sûr, depuis un certain temps, Davide a commencé cette nouvelle collaboration avec un groupe d’amis de notre région. Il y a un album et une tournée de prévus. Eryx London jouera aussi au Dark Winter Festival à Liège, et Davide donnera un double concert. En ce qui concerne les autres membres du groupe, on a tous des projets parallèles, mais on prend garde à ce qu’ils n’empiètent pas sur Der Himmel. Tous ces groupes ont des projets d’albums et de concerts.
—Quels sont les projets du groupe pour le futur ?
—Nos projets sont toujours les mêmes : jouer dans tous les endroits possibles et peut-être enfin pouvoir aller dans des pays où on n’est pas encore allés. Et sortir d’autres albums bien sûr, car on compose toujours de nouvelles chansons.
—Vous allez jouer au Dark Winter Festival à Liège, que peut attendre le public d’un concert de Der Himmel Über Berlin ? C’est votre deuxième fois au festival, non ?
—La Belgique est peut-être le pays où nous avons joué le plus de fois, et c’est toujours un plaisir d’y retourner. On doit remercier Pascal, un autre grand ami, qui nous invite souvent à ses soirées. On a du mal à lui dire non, alors chaque fois qu’il nous invite, on accepte volontiers. Ses soirées sont toujours réussies. Et on adore le public belge, on est contents de revoir nos amis. On fera du mieux qu’on peut pour divertir le public.
Photos : Patrice Hoerner