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Varsovie – L’ombre et la nuit

par François Zappa

Varsovie, le groupe de post-punk/dark rock français né en 2005 vient de sortir son quatrième disque, L’ombre et la nuit, après État Civil, L’Heure et la Trajectoire et Coups et Blessures. Varsovie est composé de Grégory Cathérina et d’Arnault Destal, créateurs de guitares féroces, de mélodies glacées et de morceaux poétiques. Comme hors-d’œuvre, nous vous avions présenté le single Magnitizdat et la vidéo de « Kissa Kourprine », histoire de patienter pour la sortie du disque que l’on attendait avidement. L’édition CD est sur digipack et comporte un joli design gris et marron.

Le disque commence sur l’imposante « Sur la Nature du Vide » et jette tout de suite les cartes sur table : guitares pénétrantes, une façon de chanter qui se rapproche de la déclamation et un contenu très poétique. On continue avec les deux morceaux que l’on connaissait déjà : « Magnitizdat », une féroce pièce de post-punk et « Kissa Kouprine » ont un son certes moins abrasif, mais tout aussi intense. Dans ce dernier, le groupe nous rappelle qu’a la fin des années 20, un top modèle, Ksenia Alexandrovna Kuprina, existait. « Cas Contact » est un autre morceau urgent, au refrain frénétique. L’évocatrice « Evelyn McHale » parle d’une femme qui s’est suicidée en sautant de l’Empire State Building. Dans « Ne plus attendre », on remarque la puissance des guitares et la contendance de la batterie, qui créent une sensation d’impuissance face au mur sonore qui nous assaille. Le morceau qui donne son titre au disque, « L’Ombre et la Nuit » nous parle de l’œuvre du poète décadent suisse Francis Giauque, qui s’est suicidé à 31 ans le 12 mai 1965, après avoir publié deux œuvres : Parler Seul (1959) et L’Ombre et la Nuit (1962). C’est l’un des morceaux les plus intenses, et parmi les meilleurs qu’on a écoutés cette année. Dans « Série Moire », Grégory chante avec une grande intensité. « Spectres » est courte, mais avec des guitares affilées et la voix d’un invité de Yelena Mitseva. « L’offensive » augmente peu à peu en intensité, et ressemble à une version obscure de Brel de « Ces gens-là », et c’est sans doute le plus grand éloge que je puisse faire.

On retrouvera difficilement meilleure collection de chansons cette année comme celle que contient L’ombre et la nuit, dont les huit morceaux magnifiques nous transportent dans un monde dominé par le gris. Un disque fait pour tourer sans s’arrêter sur vos platines.

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