Tristán B. est le nom de scène d’Antonio Rodríguez, un musicien de synthpop mexicain qui sort également des albums sous les alias de Teatro Marfil et Tonio Kröger (n’hésitez pas à jeter un œil au Bandcamp des deux projets). Shanzhai est déjà la deuxième référence sortie par le label indépendant russe Other Voices Records. La précédente cassette, Porcelain, est déjà épuisée. Dans la musique de Tristán B., on retrouve des influences principalement des années 80, mais aussi du renouveau du synthwave qui nous a apporté tant de bons moments. Shanzhai est un terme chinois signifiant forteresse ou ville de montagne, et aujourd’hui, il s’utilise pour décrire des produits d’imitation. C’est le nom qu’a donné le musicien mexicain à EP comportant 5 chansons et une courte intro. Vous pouvez acheter la version numérique et l’édition très limitée de 50 cassettes ici.
L’EP commence par un court morceau de nom amusant « Skid Add » qui en moins d’une minute parvient à nous emmener dans ce passé imparfait dans lequel vit Leyland Kirby. Dès l’arrivée des synthétiseurs, on est transportés, dans un long soupir, vers les années 80 les plus mélancoliques avec « Nobody », ou peut-être que la mélancolie vient du fait que nous ne sommes plus dans cette décennie qui semble aujourd’hui si pleine de couleurs et d’innocence. On aime la touche qu’apporte au morceau l’appel téléphonique, qui semble ajouter du réalisme et de la proximité. L’influence orientale déjà mentionnée dans le titre de l’album se retrouve dans « Phantom », une autre ode pleine de tristesse au son qui pourrait nous rappeler New Order. « Shanzhai » sonne de façon un peu plus joyeuse et partage une atmosphère avec les merveilleux groupes de Sarah Records, mais toujours sur un fond plus électronique. Dans « Timeless », on se retrouve avec ces synthétiseurs insistants qui rendent la chanson épique mélancolique. Sans aucun doute, le meilleur morceau de l’EP, qui se termine enfin sur « Sorrow », un court et triste morceau instrumental.
Nous avons beaucoup parlé ces derniers temps de groupes qui nous ramènent aux années 80, mais peu de voyages nous semblent aussi intéressants que celui proposé par Tristán B.