Nous vivons des temps difficiles, où tout semble aller de pis en pis. Le dernier album des Américains de Seven Federations, The Arrival, serait la bande-son idéale de cette période pré-apocalyptique, car il en remplit toutes les conditions.
Originaire de Fargo, le groupe dirigé par Todd C. Ruzicka, se considère comme « American Gnostic ». Pour comprendre un peu plus cet album au-delà de ce qu’il pouvait m’offrir d’un point de vue musical, j’ai dû m’informer un peu sur le gnosticisme, un ensemble de courants philosophiques et religieux qui ont fini par être qualifiés de pensée hérétique.
Le premier morceau, « Demiurge », commence avec un son très lourd, des guitares saturées, une base rythmique industrielle accompagnée de la voix de Todd, presque narrative, qui annonce de façon agressive le démiurge. Ce qui pour le platonisme était une imperfection devient le Mal pour le gnosticisme. Pour les gnostiques, l’Univers était une gradation, du plus subtil (Dieu) au plus bas (la matière). Ainsi, le démiurge comme créateur du monde matériel devient l’incarnation du Mal.
Le deuxième morceau, « The Arrival », est un mélange du son le plus industriel de Gary Numan et de caractéristiques clairement marilynmansiennes. On nous annonce l’arrivée prochaine du démiurge et la façon dont il va tout foutre en l’air.
Pendant trois minutes, « Slave Deity » nous offre de gros riffs de guitare, et constitue le prélude de deux morceaux instrumentaux, « Amongst The Ruins » et « A Latenight Visit to the Pleroma Medical Facility ».
« Third Eye » est la chanson que je préfère : elle n’est pas aussi lourde que les autres, et elle utilise un rythme plus électronique. La voix est aussi plus naturelle que dans le reste de l’album. Les références à Dieu reviennent, on espère qu’il va nous sauver… Mais on peut toujours attendre.
Suivant la lignée musicale de « Slave Deity », « Alter » est un morceau semi-instrumental. On arrive à la fin avec « Syzygy », le final de l’Apocalypse, où notre protagoniste prie, alors qu’il a tout donné et semble avoir perdu toute sa foi. Ce morceau, le plus lent de l’album, ressemble presque à une oraison.
Je ne suis pas très fan de ce genre de sons, mais cet album m’a surpris et les paroles, ressemblant à celles d’une histoire, m’ont réellement captivé.