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La Main – La mélodie du sombre

par François Zappa

On a découvert La Main d’une manière assez originale : sur un forum de musique, un ami a utilisé la pochette de L’heure De Salir comme avatar, et quelques jours plus tard, en jetant un œil au catalogue d’Unknown Pleasures Records, on s’est aperçu que c’était la pochette d’un disque qu’on a acheté sans autre forme d’hésitation. Comme on a aimé l’album, dès qu’on en a eu le temps, on a rédigé la critique de nouvelle œuvre, La mélodie du sombre. La Main est le projet de Joann Guyonnet, qui, influencé par la nouvelle vague française, a commencé sa carrière avec Ton Nom, un album qu’il a sorti lui-même en 2012. Quelques années plus tard, il a sorti un EP de reprises, et en 2015 Nous Ne Serons Plus Rien qui complètent sa discographie, avec l’album mentionné précédemment et un album acoustique. Vous pouvez l’écouter et l’acheter ici.

Il faut être courageux être La Main : non seulement ils chantent en français dans un monde dominé par l’anglais, mais ils jouent une synth wave/minimal synth gracieuse d’une densité qui semble impossible à contenir dans un seul CD. Et même ainsi, ils parviennent à enregistrer l’un des meilleurs albums de l’année.

Quand j’ai commencé à écrire ce texte, le 11 août à Madrid, le ciel est devenu noir et il s’est mis à pleuvoir. On aurait dit que le temps s’était adapté à l’atmosphère sombre et sombre de cet album. On commence par « Un Festin » avec des cadences lentes dans une intro relativement conviviale, mais aussi froide que de la glace. L’album s’accélère avec « Et J’ai hurlé » au rythme martial qui nous invite au mouvement mécanique, même si on ne pourrait être plus loin des discothèques. On retrouve des rythmes lourds, presque industriels dans « La Mélodie du sombre », une chanson sombre qui véhicule un sentiment de solitude et d’abandon rarement ressenti. Elle figure parmi les meilleures chansons de l’album. « Silence » continue le même chemin triste et dramatique, même si la chanson accélère un peu à la fin avec un travail de synthé incroyable. « Dans Le Coin » avec ses changements de rythme a l’énergie du post-punk, mais continue de nous refroidir le sang.

On arrive sur ce que l’on pourrait considérer comme la Face-B avec « Le Goût Du Sang » dont la belle mélodie atteint un tout autre sommet dans l’art de la mélancolie. Dans « Caché Sous le Draps », on retrouve des claviers sombres qui retentissent comme le grand orgue d’une église. L’album touche bientôt à sa fin malgré l’accélération dans « Vif » où il semble que la rage règne au lieu de l’apathie. Dans « Plus Le temps », le refrain distille un sentiment dramatique, notamment grâce aux synthétiseurs. Rien que par son nom, « Cet Hiver » indique qu’on se retrouve dans un disque froid, hivernal, si jamais on ne s’en était pas encore rendu compte, malgré les neuf morceaux de glace qui composent l’album. Pour un Espagnol, le morceau est enivrant, tout particulièrement en raison de cette passion brute qui semble venir de la chanson, après avoir survécu pendant des décennies dans les glaces. La Main nous propose un album à écouter sereinement, où il faut s’immerger, un album dont on se souviendra comme l’un des temps forts de cette maudite année 2020.

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