Normalement, c’est toujours difficile pour moi d’écrire la critique d’un disque : j’ai du mal à m’y prendre quand je dois travailler sur un nouvel album ou un nouvel artiste que je ne connais pas. Curieusement, ça n’a pas été le cas pour le premier EP de l’artiste allemande Echoic Memory, où j’ai retrouvé des sons et atmosphères qui me sont familiers. Je me suis laissé transporté par ces six magnifiques chansons qui constituent l’EP duquel nous allons vous parler et que vous pouvez acheter et écouter ici.
Animal Shadows est le premier travail en solo de Johanna Marie Bodeux, photographe, DJ (sous le nom de Marie Germinal), et membre du duo de wave rock Germinal (auteurs de l’album Blending de 2011 et de l’EP Self Exit). Six morceaux qui, selon l’artiste, interprètent la suave absurdité de l’existence et de ses mondes parallèles faits de rêves et de poésie. Musicalement, l’EP me rappelle le travail de pionniers de l’électronique comme The Normal ou Fad Gadget ainsi que l’électroclash de quelques décennies en arrière. Les morceaux pourraient se qualifier de minimal synth aux influences de musique industrielle, flirtant parfois avec l’acid, le synthpunk, ou présentant parfois une atmosphère enchanteresse.
Le premier morceau, « Echo » est l’un des plus puissants et proches de l’électroclash, bien que son son cru puisse nous transporter à la fin des années 70. Le morceau présente un joli contraste entre la voix et les fiers synthétiseurs menaçants qui se distinguent en fond, qui se répète pendant la plus grande partie du disque. On continue sur « Violence », au rythme pesant, mais la voix est en revanche plus chaude qu’avant, et une belle mélodie nous fait rêver de mondes au-delà de nos murs. Ensuite, « Amber Room » comporte un autre rythme pesant, et cette fois, la voix est plus sensuelle et enchanteresse. « Mass Fraction » le morceau le plus long, a une saveur industrielle et acid. Cinq minutes et demie instrumentales et hypnotiques, qui, avec « Echo », constitueront notre meilleure sélection. On poursuit avec « Sundial », le morceau le plus court, mais qui, comme les autres, est plein de détails et de surprises. L’EP se termine avec la production inquiétante de « Brain in Body », qui nous enveloppe dans un étrange monde synthétique tout en étant extrêmement accrocheuse.
Animal Shadows est un EP varié à la production qui nous a tout particulièrement plu, où trois morceaux se démarquent particulièrement des autres. On attend avec impatience le LP.