Ce n’est pas souvent qu’on commence une critique en expliquant certaines croyances exotériques : voici Controversial, le projet de Bart Coninckx. Ce dernier suit la Voie de la main gauche, la philosophie derrière Second Genesis. Fondamentalement, les adeptes de cette voie rejettent les conventions sociales et le statu quo, et remettent en question les dogmes moraux et religieux. Bien sûr, vous pouvez apprécier l’album sans être au courant de tout ça, mais un peu de culture ne fait jamais de mal. Second Genesis est composé de treize titres, dont deux remix, que tous les fans de Ministry et KMFDM apprécieront. Et encore une fois, ce n’est pas souvent que nous avons eu l’occasion d’écouter un album avec autant d’idées, si agréable et avec un son si grandiose. Recommandé à 100 %.
Ce projet a commencé dans un lointain 2001 sous le nom de Pitch Black et s’est développé autant que la maladie de Bart lui a permis de le faire. Enfin, il a réussi à sortir cet album qui va désormais être publié sur Cleopatra Records, un label qui a récemment sorti le nouveau disque de Paranormales. Second Genesis est une véritable montagne russe, une tornade qui vous surprendra chaque seconde.
Second Genesis commence par « The Trauma of Birth » : des corbeaux nous accueillent en même temps qu’une soprano commence à chanter de la musique religieuse, créant ainsi une véritable atmosphère de film d’horreur. Le morceau continue avec l’association étrange et réussie de quelques guitares puissantes et d’un chœur angélique qui s’ajoutent au mix, rendant l’auditeur encore plus mal à l’aise. De la naissance, on passe à « Visions of Death », au début très électronique avec des sons de jeux vidéo, des guitares et la même ambiance cauchemardesque, obtenue grâce à quelques samples vocaux issus de films d’horreur. « Violence », au contraire, est un morceau industriel amusant avec un début qui rappelle les films d’espionnage et l’ambiance des morceaux les plus ludiques de Ministry. Armé de samples de chargeurs d’armes et d’un message qui nous fait penser à l’importance de l’industrie de l’armement dans notre société, le morceau vous fera à la fois sourire et froncer les sourcils. L’album se poursuit avec « Commercial Breakdown », un autre morceau qui déchire tout, au son très industriel.
« Take Command » est une orgie de samples où l’on entend des ordres militaires et des chants tribaux, le tout propulsé par un rythme effréné. « Crying » diffère complètement de ce que nous avons entendu jusqu’à présent : c’est un morceau lent et dramatique qu’on pourrait associer à l’intro de l’album. À cette occasion, on peut aussi entendre Bart chanter, et même faire un magnifique solo de guitare. « Let the Monster Out » vous prend par surprise en raison de son rythme très rapide et d’une partie électronique avec des sons qui pourraient appartenir à la fois à un jeu vidéo ou à un morceau d’acid. Et Bart nous régale d’un autre grand solo de guitare. « Suffering Unseen » mêle les genres électroniques les plus rapides à l’industriel et la partie vocale est divisée entre des samples de films d’horreur avec certaines parties chantées par Bart, se terminant par une partie country inattendue.
« Liar », au contraire, est plus lourd, industriel et avec de grosses guitares qui pourraient être appréciées par n’importe quel fan de metal. « Forge Ahead and Kill » possède un rythme électro dansant qui se retrouve très vite enfoui sous le son lourd des guitares. « Wolf or Sheep » est encore une fois un morceau rapide, lourd et industriel, les trois adjectifs que nous avons le plus répétés dans cette critique. Du verre brisé marque le rythme industriel/militaire de l’amusant « Ego Army » : cette fois, la musique électronique remplace les guitares dans la chanson parfaite pour les marches militaires du XXIIe siècle. Et pour finir, un autre morceau lent : « Is this the best » est rempli de cris, d’un rythme hip-hop et nous donne la sensation de renaître.
L’album comprend également deux remix : avec Die Krupps, « Violence » perd son sens de l’humour, mais devient bien plus lourde. Leæther Strip ajoute sa voix à « Take Command » et le rend plus rapide et plus sombre. Un bel exemple de l’art du remix.