Spittle Records, un genre de Munster italien, s’est consacré ces dernières années à rééditer les disques les plus importants de la Nouvelle Vague italienne. Alors qu’en Espagne certains passent des heures à chercher des singles de Trastos ou de Sindicado Malone et désirent ardemment quelques rééditions dignes de ce nom, en Italie, tout est plus facile.
À leurs côtés, Die Form, groupe industriel et expérimental qui se convertira ensuite en Tasaday après sa fusion avec Nulla Iperreal, Vox Rei et leur son Bauhaus, ainsi que les influences no wave de Rinf.Ainsi, dans Body Section, on trouve des chansons de groupes qui, par la suite, ont été très connues, du moins en Italie, comme Liftiba et Diaframma. Le disque est divisé en deux parties, dont l’une, plus rock et expérimentale, met en valeur les deux groupes cités ci-dessus, Liftiba et Diaframma, tous deux de Florence, au son situé entre le post-punk et la vague obscure de l’époque. Leurs chansons « Transea » et « Specchi d’acqua » apparaissent sous leur première version, assez distincte de celles qui se rendraient célèbres ensuite. Le deuxième thème est par-dessus tout concerné, car il est également présent dans Siberia, disque de la fin de l’année 1984, et l’un des dix meilleurs disques réalisés en Italie selon la revue Rolling Stone. Le groupe de Federico Fiumani a toujours été fidèle à ses racines et, dernièrement, on pouvait les voir jouer leur chef-d’œuvre en concert. Nous avons eu la chance de pouvoir y assister. Liftiba a produit au moins un album mythique, 17 re, et en 1986, avec l’arrivée des années 1990, ils ont commencé à s’éloigner de la musique obscure pour embrasser un pop-rock plus conventionnel. Les divers changements de formation (ils ont eu plusieurs chanteurs au début des années 2000) n’ont pas empêché qu’ils soient toujours l’un des groupes les plus célèbres d’Italie.
La partie plus « soft » (ainsi appelée) présente Modo, musiciens obscurs et mélodiques, Monuments et leur synth pop, Jeunesse D’ivoire, les très intéressants Frigidaire Tango et la darkwave de Kirlian Camera. Toujours actifs, ces derniers sont considérés comme le groupe culte gothique italien par antonomase, et jouent régulièrement en Allemagne et lors de festivals européens. Toujours dirigés par Angelo Bergamini, et comptant sur la présence de l’impressionnante chanteuse Elena Alice Fossi depuis 2000, ils ont publié des dizaines de disques intéressants et leurs concerts le sont tout autant.
En résumé, ce disque est très tentant pour qui aime les sons gothiques. Il est en outre rempli d’excellentes musiques chantées en anglais, pour ceux que la langue peut rebuter.
Dans Silence over Florence 1982-1984, l’œuvre de quatre groupes qui ont fait leur apparition autour de la sale Tenax est réunie en quatre disques. C’est ainsi qu’apparaissent les célèbres Rinf, autre groupe influencé par la no wave, le post-punk appelé Polyactive et Pankow, avec un son presque EBM (et nous sommes en 1984). Leur chanteur est celui de Polyactive et de Karnak, qui était un trio aux sons darkwave. Les compilations par ville sont aussi captivantes. De cette façon, dans Milano New Wave 80-83, nous retrouvons Jeunesse D’ivoire, avec 4 chansons (tout comme les autres groupes), avec une technopop élégante qui peut rappeler Siouxie. Figurent par ailleurs les State of Arts, qui disposent également d’un disque chez Spittle, et leur son influencé par A Certain Ratio, Talking Heads, ou Liquid Liquid et des possibilités commerciales. Les deux autres groupes qui complètent le disque sont : Other Side, un groupe de post-punk avec de bonnes musiques, La Maison, aux influences de Kraftwerk, et Dazzle Ship, des OMD.
Ce volume rassemble certainement des groupes plus expérimentaux et difficiles que la compilation de Milan.