El Día de la Bestia, nouvel album de Hà; People.3.55 aurait très bien pu faire partie de la bande-son du film homonyme d’Álex de la Iglesia, Le Jour de la Bête, aux côtés de Ministry. Cependant, bien que le film allie thriller, comédie et horreur, El Día de la Bestia reste sans aucun doute dans ce dernier registre.
Dès « Heretics », la musique vous prend aux tripes. En un clin d’œil, on se retrouve aux portes de l’Enfer. Des synthés oppressants retentissent pendant que JΔ3 hurle « Blasphema ». On en aurait presque des sueurs froides. Et c’est là que le sabbat commence. Tout au long de l’album, l’auditeur est assailli de sons divers et variés, qu’on dirait issus directement d’un concert de Throbbing Gristle : bruits, puissantes percussions, cris, guitares assourdissantes… Certaines chansons sont chantées en espagnol, comme « El Dia de la Bestia » ou encore « El Sábado de las Brujas ». Enfin « chantées » n’est pas vraiment le mot… JΔ3 crie, déclame, hurle avec une incroyable puissance ! « Insane Insolation » comporte des chants gutturaux, accompagnés de chœurs rappelant des voix fantomatiques. On a l’impression d’être entouré de fumée, comme si l’on se trouvait en Enfer. On ne connaît nul repos, les dix morceaux, que ce soit « Emperor’s Rising » ou encore « Inquisidor » sont intensifs du début à la fin. L’ambiance est apocalyptique, oppressante, terrifiante. L’album se termine sur « Krampus », un morceau instrumental. On se retrouve transporté dans Silent Hill, poursuivi par Pyramid Head, qui assène un coup de son énorme épée à chaque fois qu’un coup de batterie retentit. Des voix fantasmagoriques flottent au-dessus de la musique, comme pour vous mener vers un sort déjà certain.
Hà; People.3.55 sont sans nul doute des maîtres du doom metal industriel. Après l’écoute de cet album, vous ne serez obsédé que par une seule chose : vendre votre âme au diable pour les voir en concert.