Le pionnier français de la musique électronique Philippe Laurent vient de sortir un nouvel album de neuf titres enregistrés entre 2018 et 2020, intitulé Nocturnes. Il s’agit de sa nouvelle œuvre après la série d’improvisations qu’on vous a déjà présentée et de son premier album complet après Considérations inactuelles, publié avec Airworld. On vous rappelle que le producteur, alias Hot Bip, s’est fait connaître dans les années 80 et a enregistré plusieurs cassettes de minimal wave, compilées par le label Minimal Synth en 2011. L’album est masterisé par In Aeternam Vale, autre artiste qu’on adore et qui a sorti une référence sur CD sur Schwerkraft Records.
L’album s’inscrit dans une veine plus ambient que les œuvres précédentes de l’auteur. Le premier titre a un côté rétro futuriste (que l’on retrouve dans pratiquement tout l’album) qui nous plaît beaucoup, avec de belles mélodies enjouées. Le deuxième, rehaussé par la guitare du compositeur français, nous invite à la rêverie. Le troisième, avec le dernier, est l’un des plus longs. Pour notre plus grand plaisir, il se développe lentement, en prenant son temps. Les morceaux plus courts, comme « Nocturne 4 », qui présente la délicatesse d’un Isao Tomita moderne, sont tout aussi beaux. L’évocateur morceau 5 est l’un des plus réussis. Le titre 6, et sa partie centrale évoquant certaines de ses improvisations, est également captivant. « Nocturne 7 » et « Nocturne 8 » sont deux morceaux courts, magnifiques et délicats. Pour la fin, l’artiste nous réserve le meilleur : les quinze minutes inspirées de « Nocturne 9 », une musique spatiale et rêveuse, l’une des meilleures que nous ayons entendues cette année. Avec Nocturnes, Philippe Laurent nous présente la bande-son de longues nuits d’hiver, une musique parfaite pour continuer à rêver.